Le Chef de travaux JP Tshipamba a défendu avec brio sa thèse de doctorat en Sciences historiques
L'UPN s'enrichit d'un nouveau docteur
« La contribution de l'UNESCO à l'émergence de l'Enseignement Supérieur Pédagogique en RD Congo. Cas de l'IPN/UPN. Fondements, Réalisations et Mutations. (1961-2011) », tel est le sujet de la thèse de doctorat en Sciences historiques, présentée le 22 juin 2013, par Jean-Pierre Tshipamba Dikamba, Chef de Travaux et Diplômé en DEA de l'Université Pédagogique Nationale(UPN).
L'ossature du travail de Jean-Pierre Tshipamba présente quatre grandes parties consacrées, l'une après l'autre :
-au problème de l'Education nationale au Congo avant 1960 et à l'intervention des organisations internationales (ONU et l'UNESCO) dans ce pays après son indépendance ;
-à l'introduction de l'Enseignement Supérieur Pédagogique au Congo, à la création de l'institution nationale pilote de formation pédagogique et à sa mise sous tutelle de l'UNAZA ; -à la mise en place de la « COGIT » et les rivalités inter corporatives et à l'analyse des mouvements de grève au sein du partenariat éducatif ;
-et à la période de la transmutation institutionnelle de l'IPN et sa nouvelle vocation dans l'espace national de l'enseignement supérieur pédagogique.
Après analyse de son travail, ce désormais docteur en Sciences historiques a présenté les connaissances suivantes comme résultats de son étude :
1. Par la reforme de l'enseignement secondaire initié en 1961, l'UNESCO a permis l'application au Congo sans faille d'une disposition de la Charte Universelle des droits de l'homme qui dispose « Toute personne a droit à l'éducation ». Ainsi, de l'éducation de l'élite et des enfants des évolués en vigueur dans la Colonie Belge, on passa à l'éducation des masses permettant ainsi aux enfants des moins nantis d'accéder à l'enseignement secondaire et plus tard à l'ESU. Les statistiques ad hoc dans notre étude (dans le travail) en disent long.
2. L'engagement de l'UNESCO aux côtés de l'Etat Congolais répondant au mot d'ordre du Conseil de Sécurité des Nations Unies permit non seulement à la Communauté Internationale de sauver le système éducationnel congolais (par exemple, rentrée scolaire de septembre 1960) par la mobilisation des capitaux et des ressources humaines mais aussi la création de l'IPN dotant le Congo d'une usine intellectuelle (ou un labo) de formation des formateurs de haut niveau.
3. La création de l'IPN le 22 septembre 1961 est une bouée de sauvetage qui tira le jeune Etat congolais du suicide intellectuel certain. Quelques statistiques des éléments formés le prouvent : de 1961 à 2004, l'IPN a formé 13. 000 gradués en pédagogies appliquées et 7.000 licenciés en pédagogie, tous, versés dans leur majorité dans l'enseignement national qui vit les statistiques augmentées dans l'enseignement secondaire et universitaire. La période de l'UNP (2005-2011) met à la disposition de l'Etat Congolais : 7. 000 licenciés. Et docteur en didactiques des désaphères et en recherches fondamentales.
4. La transformation ou la mutation institutionnelle de l'IPN en UPN, longtemps réclamés par les enseignants de l'IPN est une exigence et une nécessité en vue de répondre aux besoins de la relève des formateurs au sein de l'UPN d'une part et d'autre à ceux, exprimés par d'autres établissements de l'EPSP. (═ISP) dont essaimage ordonné ou désordonné a crée plus de problèmes que des solutions.
5. La didactique des disciplines (requérant une recherche fondamentale de base) a, grâce à la mise sur pied du troisième cycle au sein de l'UPN, été revitalisée et même relancée par les recherches doctorales de grande facture justifiant la création et la vocation même de l'UPN.
Perspectives d'avenir
Au terme de son étude, Jean-Pierre Tshipamba a formulé les perspectives suivantes à même de contribuer au devenir radieux de l'UPN et de ses ressortissants. Il s'agit entre autres :
1. De revoir le système de partenariat éducatif actuellement en vigueur (Etat, parent, enseignant) qui de responsabiliser l'Etat-propriétaire au profit (malheureusement) des parents et des enseignants ; ceux-là transformés en pro voyeurs des fonds et ceux-ci en consommateurs inhibant dangereusement toute action pédagogique et les libertés académiques, base de la profession enseignante dans toute université.
2. D'améliorer les conditions de travail et de vie des enseignants et de procéder à une planification impérieuse de recrutement des étudiants qui prendrait en compte le ratio d'un enseignant pour 25 étudiants tel que recommandé par l'UNESCO comme standard international dans l'enseignement supérieur.
3. De faciliter la publication des résultats de recherches doctorales en didactiques des disciplines qui requinqueraient et exonéraient les disciplines de base de l'enseignement secondaire autant qu'elles revalorisent davantage la vocation et la mission de l'UPN pour un meilleur arrimage au LMD (processus de Bologne)
4. D'impliquer des opérateurs économiques et éducatifs, consommateurs du capital humain produit par l'UPN, au processus de prise de décision et d'orientation en matière de formation dans des Conseils d'Administration pour répondre à leurs besoins en ressources humaines.
Notons que le récipiendaire a eu comme promoteur le professeur Edouard Tshisungu Lubambu, un des premiers professeurs congolais de l'UPN. Le professeur Louis Kalubi Nkole, ancien de l'ENS à l'IPN, a été le co-promoteur et professeur Obotela Rachidi s'était investi dans les projets de recherche en DEA et dans la thèse.
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