Notes de voyage
Japon, pays des rêves (suite et fin)
Cet article fait suite à celui publié dans La Référence Plus n°5707, parue jeudi 11 juillet 2013 en page 11, sur notre séjour au pays du soleil levant.
Sendai, Higashi Matushima : souvenirs macabres A l’issue de la TICAD V (Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique), événement qui a réuni du 1er au 3 juin 2013 la crème africaine et mondiale, la délégation des journalistes invités par le Ministère des Affaires étrangères du Japon dont je faisais partie, a visité l’usine de Nissan à la cité d’Oppama. On y fabrique également des voitures électriques (près de 62.000 déjà fabriqués depuis décembre 2010, qui sont exportés aux USA et en Europe, et qui ne roulent qu’avec la batterie) ; ainsi que des voitures de sports que nous avons expérimentées sur la piste d’essai de cette grande usine, avant de nous rendre au port d’embarquement.
L’usine de Nissan a été construite en 1961 et comprend 2.800 employés au Japon. Elle est bâtie sur une superficie de 710.000 m2. Elle fabrique une voiture par minute, soit une moyenne de 60 voitures/h. Le groupe Nissan comprend 5 usines d’assemblages, deux usines de fabrication des moteurs, un centre de recherche et de technologie et un centre technique au Japon. Chaque voiture montée subit près d’une centaine de contrôle, avant d’être commercialisée.
A travers le monde, cette usine emploie 267.000 travailleurs. Elle fabrique au total, une trentaine de modèles pour le plaisir de sa clientèle.
Le lendemain de cette visite, le groupe A, dont je faisais partie, devait se rendre dans la région de Sendai située à 369 Km de Tokyo, par le train à grande vitesse (TGV). Sendai, appelée aussi capitale de la forêt, est parmi les régions les plus peuplées du Japon (près de 1 millions d’habitants). Cette région comporte des industries des services et plusieurs rizières. Elle est également connue pour sa grande activité de pêche et de transformation des produits halieutiques ravagés par le Tsunami.
C’est l’aéroport de Sendai, victime du Tsunami du 11 mars 2011 qui a été visité en premier. Il a repris ses activités une trentaine de jours après, soit le 13 avril 2011, avec l’aide de 3.500 soldats américains. Il est situé à 15 Km au sud de la gare de Sendai. Mais malgré la puissance du Tsunami avec 12 à 13 mètres de hauteur, il n’y a eu aucune victime humaine dans cet aéroport qui est aujourd’hui réhabilité et rouvert au trafic.
Nous avons ensuite visités l’endroit où sont enfouis les déchets de ce tsunami, et où a été aménagée une usine de traitement de ces déchets, avant de nous incliner sur le mémorial construit en mémoire des victimes.
La délégation s’est aussitôt dirigée dans la ville de Higashi Matushima, qui compte parmi les trois grands sites du pays. Elle est située au nord du Japon, soit à près de 400 Km de Tokyo. L’échange avec le Maire adjoint nous a permis de comprendre que cette ville a été grandement touchée par le Tsunami de 2011, avec 65% des pertes civiles, soit près de 1.105 personnes tuées et 26 portées disparues. A ce jour, 7.000 japonais vivent encore dans des centres temporaires de recasement dans cette partie du pays. Néanmoins, la ville travaille pleinement pour développer une ville qui résistera désormais à ce genre de catastrophes, dont le volume des déchets est estimé à 1.500.000 tonnes. Ces déchets sont traités en fonction de leur nature ; tandis que 200 emplois ont été créés. Un parc solaire qui a coûté près d’un millions de yen japonais a été construit, pour alimenter 600 foyers qui habitent la zone de relogement.
Peu avant de retourner à Tokyo par le Train à Grande vitesse, la délégation s’est rendue dans la ville de Matushima, l’autre victime du Tsunami, mais qui a été sauvée grâce à la présence de 260 îlots qui ont atténué la force des eaux. Un seul mort a été compté dans cette ville, qui figure également parmi les trois grands sites du Japon, surtout avec la fabuleuse Chapelle bouddhique, construite en 807. Mais ici comme là, les explications sur le passage du Tsunami laissent couler des larmes intérieures.
Pays des rêves
Le retour à Tokyo nous a permis de visiter l’usine d’incinération de Setagaya, où sont traités 300 tonnes des déchets par jour. Bien que situé en pleine capitale, cette usine travaille en respectant les règles établies par l’administration, en matière d’hygiène. Il n’y a donc aucun risque de pollution. Il existe au total, 19 centres d’incinération pour traiter les déchets de 23 arrondissements de Tokyo.
Le clou de notre séjour au pays du soleil levant, fut la visite du Site d’enfouissement de brise lames central et celle de l’entreprise familiale Kitajima Shibori Seisakusho S.A.
Partout où nous sommes passés, j’ai eu comme l’impression d’avoir été dans un pays où le peuple est travailleur, discipliné et respectueux des règles établies. Le respect en lui-même est réciproque, quel que soit votre rang et votre âge. De l’Empereur en passant par le Premier Ministre jusqu’au petit citoyen, les uns et les autres se saluent en s’inclinant. Mêmes les personnes du troisième âge ont leurs places dans la société japonaise.
J’ai vu également un pays où les détraqués mentaux sont invisibles et où la population a horreur de la saleté et de la pollution. C’est d’ailleurs la raison d’existence d’une usine d’incinération des déchets. On ne trouve même pas un mégot de cigarette par terre, surtout qu’il existe des espaces pour fumeurs. J’ai également vu un pays où les routes sont construites de manière à éviter les accidents. J’ai aperçu un peuple respectueux de la notion du temps. Le japonais est présent à l’heure du rendez-vous. Comme qui dirait ; » Avant l’heure ce n’est pas l’heure ; après l’heure, ce n’est plus l’heure. Mais l’heure, c’est l’heure « . Information pris, j’ai compris qu’il existe au Japon, le principe » des 3P « , qui signifie » Ponctualité, Propreté et Politesse « . C’est ce qui a permis au Japon d’occuper le niveau de développement qui est le sien. Mais malgré ce niveau de développement, le pays est toujours à la recherche de l’excellence. Le Japonais, c’est enfin un peuple accueillant et gentil.
De ce qui précède, je suis arrivé à la conclusion suivante : visiter le Japon une fois, c’est avoir le souci d’y retourner, surtout qu’on a l’impression de se retrouver dans un paradis terrestre. Le Japon reste donc un pays des rêves, n’en déplaisent aux sceptiques.
A noter que la délégation de la presse africaine dont je faisais partie était composée des journalistes de l’Egypte, Ethiopie, RDC, Djibouti, Sénégal, Tanzanie, Botswana, Madagascar, Cameroun, Guinée, Kenya, Côte-D’Ivoire, Zambie, Zimbabwe, Somalie, Tunisie, Afrique du Sud, Algérie, Ghana, Gabon, Nigeria, Niger, Burkina-Faso, Benin, Mali, Rwanda et une correspondante de Jeune Afrique (France).
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