Crée le 08-07-2013 07H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 08-07-2013 - 10H10 PAR : LE POTENTIEL
Concertations nationales
Les divergences qui se creusent davantage entre l'Opposition et la Majorité au pouvoir au sujet de la tenue des concertations nationales ont poussé le président de l'Assemblée nationale à effectuer la semaine dernière le déplacement de Brazzaville. Aubin Minaku, à en croire les indiscrétions glanées dans les couloirs du palais du peuple, serait allé solliciter l'implication du président Denis Sassou Nguesso dans le rapprochement entre les parties prenantes auxdites assises.
Se tiendront se tiendront pas ? La question reste suspendue à toutes les lèvres. Malgré la promulgation de l'ordonnance présidentielle du 26 juin 2013 portant création, organisation et fonctionnement des concertations nationales, le doute continue de planer sur celles-ci. Les Opposants se font de plus en plus forts de s'y opposer, en rivalisant d'arguments.
Les uns nient au président de la République le pouvoir de convoquer les concertations nationales, remettant sur le tapis la question des institutions issues des élections du 28 novembre 2011. Selon eux, le droit reviendrait de convoquer un dialogue national devrait à une personnalité étrangère neutre. Et dans le cas d'espèce, il s'agirait de l'Envoyée spéciale du secrétaire général des Nations-unies dans la région des Grands Lacs, Mme Mary Robinson.
Allusion faite à la Résolution 2098 du Conseil de sécurité sur la RDC dont une disposition mentionne la tenue de ces concertations avec des objectifs bien définis.
Ces arguments ont été balayés par le Gouvernement qui, à travers son porte-parole, argue que la Résolution 2098 de même que l'Accord cadre d'Addis-Abeba ne donne pas le pouvoir de convocation et d'organisation des concertations à l'Envoyée spéciale du secrétaire général Ban Ki-Moon. Pour Lambert Mende, la Résolution 2098 confine l'Envoyée spéciale dans la mission d'appuyer les initiatives locales allant dans le sens de promouvoir le dialogue entre les opérateurs congolais. Citant une disposition de l'accord-cadre d'Addis-Abeba, signé le 24 février 2013, le ministre Mende s'étonne qu'une autre interprétation soit faite sur cette mission précise.
Ce dialogue des sourds, soutenue par une interprétation sélective des lois et autres textes n'a fait que creuser davantage les divergences entre les parties prenantes aux concertations nationales.
Or, la tenue de ces assises nationales est souhaitée par tous au regard du contexte particulier de la situation politique en RDC caractérisée par le cycle de violences, de rebellions et autres agressions. Au point où l'autorité de l'Etat sur des pans entiers du territoire national a volé en éclats de même que la cohérence nationale.
Aux termes de l'ordonnance présidentielle portant création, organisation et fonctionnement des Concertations nationales, il ressort que celles-ci « ont pour objet la réunion de toutes les couches sociopolitique de la Nation afin de réfléchir, d'échanger et de débattre, en toute liberté et sans contrainte, de tous les voies et moyens susceptibles de consolider la cohésion nationale, de renforcer et étendre l'autorité de l'Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence à l'Est du pays, de conjurer toute tentative de déstabilisation des institutions et d'accélérer le développement du pays dans la paix et la concorde ».
Ladite ordonnance fixe le cadre et le fonctionnement des concertations nationales. Celles ont, entre autres, pour organes une Assemblée plénière, un présidium et des Etats Généraux. L'article 7 stipule que le Présidium est l'organe coordonnateur des Concertations Nationales. Il est constitué du Président de l'Assemblée Nationale et du Président du Sénat, assistés d'un Secrétariat Technique.
MINAKU APPELLE SASSOU A LA RESCOUSSE
Des sources contactées par notre rédaction indiquent que c'est en sa qualité de membre du présidium que le président de l'Assemblée nationale aurait pris l'initiative de recourir aux bons offices du président Denis Sassou Nguesso afin d'aplanir les divergences entre sa famille politique et l'opposition, lesquelles divergences seraient persistantes et risqueraient de porter un coup dur à la tenue effective de ces assises nationales dont on attend des participants un sursaut de patriotisme afin de repartir sur un nouvel élan, sinon un bel élan.
Pourquoi Denis Sasou Nguesso ? Le gouvernement n'ayant pas impliqué directement Mary Robinson, il s'avérait nécessaire qu'une autre personnalité politique étrangère puisse rassurer tout le monde, particulièrement l'Opposition qui redoute que la majorité au pouvoir ne lui joue un nouveau mauvais tour. Le président congolais est réputé jouir de la considération de toutes les parties en présence. L'on renseigne que ce dernier a toujours entretenu de bonnes relations aussi bien avec le pouvoir en place à Kinshasa qu'avec l'opposition.
Bien plus, ce ne serait pas la première fois que Sassou Nguesso pourrait être invité à jouer au facilitateur en RDC. Son impartialité pourrait influer sur l'impasse qui se profile à l'horizon et permettre d'aplanir les divergences persistantes. L'objectif poursuivi étant la tenue effective des concertations nationales voulues de tous les espoirs pour la RDC.
Est-ce que Denis Sassou a accédé à la demande d'Aubin Minaku ? Difficile de répondre par l'affirmative pour l'instant, le président de la chambre basse n'ayant pas restitué sa démarche à l'opinion publique. Ça, c'est d'un. De deux, au cas il aurait accepté de s'impliquer, jusqu'où ira-t-il ? Va-t-il jouer à fond le rôle qu'aurait dû jouer Mary Robinson, selon l'entendement de l'Opposition ?
Dans le cas Denis Sassou Nguesso échouerait sa facilitation, la majorité au pouvoir franchirait-elle le Rubicon en organisant les concertations nationales en se passant de la participation de l'Opposition ? Toutes ces questions restent ouvertes. Wait and see.
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