Au cours d'une conférence de presse samedi dernier, Emile Bongeli répond à Claude Nyarugabo
RVA: le rapport du sénat plein de contrevérités
- Une semaine après la présentation du rapport de la commission d'enquête du Sénat, le staff dirigeant de la RVA est monté au créneau samedi au siège du conseil d'administration.
- Par la bouche de son PCA Emile Bongeli, il qualifie ce rapport de partiel et de partial et fustige plusieurs contrevérités.
- De leur côté, les commissionnaires aux comptes ont contesté les allégations du rapport et affirment que la commission ne les a jamais contactés pour renseignements.
- Au moment où les grandes compagnies d'aviation se ruent vers la RDC, l'espace aérien sécurisé à 80%, les partenaires financiers renouvellent leur confiance à la RVA et les travaux de développement de modernisation des infrastructures en marche, la commission Nyarugabo ne voit que du noir.
Si le sénat en tant que chambre haute du parlement congolais devrait servir de lieu de règlement des comptes aux politiciens, il y a donc de quoi être déconcerté. Lundi 10 juin, l'opinion a suivi en direct la présentation en pompe par le sénateur Claude Nyarugabo, du rapport de la commission d'enquête diligentée depuis novembre 2010 par le sénat.
Ce rapport jugé accablant au départ, suite aux allégations de megestion faites par la commission d'enquête à l'encontre des dirigeants de la Régie des Voies Aériennes(RVA), se révèle aujourd'hui comme partiel, partial et truffé de contrevérités après que les masques soient tombés au cours d'un face à face entre Emile Bongeli et la presse.
C'était samedi 15 juin dernier à l'Immeuble SOFIDE que le professeur Emile Bongeli, président du conseil d'administration a levé le voile pour déballer point par point ce rapport qui, à l'en croire, jette de l'opprobre sur leur personne et la nation. Il s'est fait entourer au cours de cette conférence de presse de tous les membres du staff dirigeant de la RVA notamment l'ADG Abdala Bilenge, l'ADF Emmanuel Mwamba et du commandant de l'aéroport de Ndjili Georges Tabora.
« Est-ce que tout est noir à la RVA ? », avait demandé en homme avisé Léon Kengo wa Dondo aux membres de la commission d'enquête.
Un rapport partiel et partial
Sans pour autant répondre à cette question, le PCA Bongeli a tenu à préciser que tout n'est pas noir à la RVA comme a voulu le prouver la commission d'enquête du Sénat. Il s'agit là d'un refus manifeste à reconnaitre les efforts fournis par les dirigeants actuels de la RVA pour sortir cette entreprise du bourbier. Le PCA de la RVA explique cette attitude partiale de la commission par le fait de son président Claude Nyarugabo. Pour Emile Bongeli, ce dernier (Claude Nyarugabo) s'est comporté non pas en sénateur mais plutôt en avocat de l'ancien patron de la RVA (Ndlr Justin Okana) poursuivi à ce jour par la RVA pour détournement de 2.500.000 USD. Il s'agit d'une partie du fond IDEF logée dans une banque sud-africaine Standard Bank et qui avait été gelée par un créancier de l'Etat congolais (Ndlr Société Identiguar). La RVA ayant gagné le procès en Afrique du Sud, elle devrait rentrer dans ses droits. Malheureusement, cet argent (2,5 millions USD) a été retiré sans respect de procédure par ancien ADG Justin Okana pour une destination inconnue. Les dirigeants actuels de la RVA sont allés en procès contre la Banque sud-africaine qui n'a pas respecté la procédure dans la libération de ces fonds gelés et contre l'ancien ADG Justin Okana. La justice se fait attendre et la commission d'enquête a semblé ignorer le dossier.
Dans un autre volet, le professeur Bongeli a regretté le fait qu'au cours des trois ans d'enquête, la commission parlementaire n'a approché aucun membre du conseil d'administration ou du comité de gestion pour renseignement et vérification d'information. Et la plupart de chiffres et de statistiques avancées dans le rapport sont tendancieux et invraisemblables.
« Situation préoccupante mais pas chaotique »
Néanmoins, le PCA de la RVA n'ignore pas que la situation préoccupante mais pas chaotique que traverse la RVA. Il a tenu à souligner, en effet, que les difficultés dont souffre aujourd'hui la RVA tirent leur origine dans un passé lointain et par ce fait, elles ne peuvent être imputées aux dirigeants actuels de cette entreprise. A titre d'exemple, Emile Bongeli évoque la situation précaire de l'Aéroport de Kisangani qui a été pillé par un mouvement politico-militaire auquel appartient Claude Nyarugabo, le président même de la commission d'enquête.
Les effectifs pléthoriques sont aussi un héritage des comités de gestion précédents. Et le comité Assice a tenté de faire la purge mais sans respecter la procédure, affirme Bongeli. Ce qui fait les autorités actuelles ont été soumises à une pluie de recours des agents qu'il fallait obligatoirement réhabilités. Les engagements opérés ces derniers mois ne concernent que des techniciens (ATC) dont avait urgemment besoin l'entreprise.
Pour leur part, les dirigeants actuels de la RVA s'appliquent chaque jour pour surmonter ces difficultés et redorer le blason de la RDC. Pour preuve, Emile Bongeli rappelle tous les travaux exécutés à la vitesse de croisière à l'aéroport international de Ndjili en vue d'offrir aux invités du 14ème sommet de la Francophonie un accueil digne de leur rang. Alors que tous étaient sceptiques, le comité Bilenge Abdala a mis les bouchées doubles pour sauver la face. Et grâce à l'impulsion du gouvernement Matata Ponyo, le pari a été gagné à la satisfaction de tous.
Aujourd'hui, l'aéroport de Ndjili dispose d'une piste moderne à même d'accueillir toute sorte d'avion, les différents salons ont été réhabilités, climatisés et équipés, les services de contrôle dotés des scanner à soutes, la façade de l'aérogare a changé de décor à l'arrivée avec une baie vitrée comme c'est le cas dans nombre d'aéroports modernes. En plus de cela, la RDC n'est plus un trou noir comme par le passé car son espace aérien est aujourd'hui sécurisé à 80% contre 20% en 2010 grâce aux efforts des dirigeants actuels de la RVA, a fait savoir Emile Bongeli. Ceci a permis à la RDC de relever ses tarifs (de – 20 à 48%) dus par l'IATA car les services d'aide à la navigation sont maintenant rendus selon les standards internationaux.
Du crédit retrouvé
Alors que les partenaires financiers devenaient très réticents et menaçaient de rompre leur appui au développement des infrastructures aéroportuaires en RDC, il a fallu un énorme sacrifice aux dirigeants de la RVA pour imprimer une meilleure gestion de l'IDEF que par le passé et parvenir à payer les fonds de contrepartie exigés par ces partenaires. La bonne gouvernance a permis de boucher les trous d'évasion de l'IDEF et d'augmenter les recettes. C'est ainsi qu'au bout de quelques mois, le comité Abdala Bilenge a réussi à obtenir, grâce au crédit retrouvé, les 150 millions d'USD de la Banque Africaine de Développement (BAD), 10 millions de la Banque mondiale et 60 millions d'USD de la Chine, rappelle Bongeli.
Ces fonds financent actuellement les travaux de plusieurs infrastructures aéroportuaires dont certains sont déjà en cours comme ceux de construction de nouvelles tours de contrôle à Ndjili et Lubumbashi, de la nouvelle aérogare modulaire à Ndjili, etc.
Quant aux contrats évoqués dans le rapport du sénat (ADPI, KPM, etc.), Emile Bongeli souligne qu'ils ont été signés par l'Etat propriétaire de la RVA et non par les dirigeants de celle-ci. Il précise qu'il est erroné de parler seulement du mal de ces contrats car certains progrès réalisés aujourd'hui en sont des acquis.
Ruée des nouvelles compagnies aériennes
Et les résultats de la gestion actuelle de la RVA sont reconnus tant au niveau national, régional qu'international. A ce propos, Emile Bongeli a présenté à la presse plusieurs correspondances de l'IATA, OACI et des compagnies aériennes internationales qui félicitent la RVA pour tous les efforts entrepris en vue d'améliorer les conditions de la navigation aérienne en RDC et ses infrastructures aéroportuaires.
Par ailleurs, les compagnies d'aviation les plus exigeantes se sont laissé séduire par le travail abattu par les autorités actuelles de la RVA. C'est le cas de Turquish Airlines, meilleure compagnie d'Europe, d'Emirates, meilleure compagnie du monde, qui ont déjà sollicité à la RVA de leur ouvrir les portes de la RDC. Les négociations sont en cours et bientôt les meilleurs avions du monde vont commencer à atterrir à Kinshasa comme le font déjà d'autres (Brussels, Air France, Ethiopian, South Africa, etc.). A cet effet, « dire que l'aéroport de Ndjili fonctionne hors normes est inacceptable et relève de la mauvaise foi car les demandes des nouvelles compagnies continuent d'arriver à la RVA», a indiqué Emile Bongeli.
Tout en saluant le fait le sénat a permis à la nation de connaître finalement les conclusions d'une enquête parlementaire qui a pris trois ans, le PCA de la RVA refuse cependant qu'un sénateur jette de l'opprobre sur des gens qui font un bon travail et sur le pays tout entier. Au lieu de se limiter au sénat, le même sénateur se livre à une campagne médiatique pour propager des contrevérités, a fustigé Pr Bongeli. Tout porte à croire que le président de la Commission d'enquête, avocat de l'ancien patron de la RDC impliqué dans le détournement de l'IDEF et lui-même ancien PCA à la RVA poursuit un agenda autre que celui du contrôle parlementaire. Le retour aux affaires de son client, bénéficiaire d'une décision de justice qui suscite remous et inquiétudes. Malheureusement pour lui, les signes de la renaissance sont perceptibles et indéniables aujourd'hui à la RVA.
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