Crée le 13-09-2013 00H13 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 13-09-2013 - 00H59 PAR : IRIB-ARTV-NEWS
Malin, le président Poutine? Alors que le silence russe fin août face à la surenchère guerrière anti syrienne d'Obama était interprétée comme un signe de faiblesse, " l'initiative russe" qui propose de placer sous le contrôle de l'ONU les arsenaux chimiques de Damas est plutôt accueillie dans les milieux politiques comme un retour en force de la Russie aussi bien dans le dossier syrien que dans celui du nucléaire iranien . mais comment ?
Les russes cherchent visiblement à faire signifier trois choses : le soutien inconditionnel et jusqu'au- boutiste à Assad, assurer les intérêts "militaires " russes ) Damas, maintenir le climat concurrentiel de la guerre froide qui met Poutine face à Obama presque dans quatre coins du monde . ceci étant dit, il y a une tranche assez importante d'analystes que cette triple lecture de la manœuvre russe ne satisfait pas. les relations Russie/Syrie ne sont plus de la même nature qu'elles étaient à l'époque de la guerre froide? Poutine et Bachar n'entretiennent pas les mêmes liens viscéraux qu'entretenaient Hafez Al Assad et les dirigeants de l'URSS.
On évoque assez souvent la présence de la base navale russe à Tartous, seul point de concentration des troupes de la Russie dans la région du Moyen Orient mais là aussi l'explication connait des limites dans la mesure où la Russie est loin d'être un acteur imposant dans la région de la Méditerranée orientale. en termes de vente d'armements, non plus, la Syrie n'a pas constitué en 2011 un gros client des russes. Seuls 5% des commandes d'armements reçus par les Russes sont provenus de la Syrie , Moscou ayant décidé juste avant le conflit de 2011 à ne plus livrer des armements lourds comme Mig 31 , des S300 des Sukhoï 30 à la partie syrienne pour éviter que l'équilibre des forces ne soit pas bousculé en défaveur d'Israël. les russes font trop tapage autour de leur anti américanisme et anti occidentalisme, il n'en reste pas moins que Poutine est loin d'un ennemi convaincu de l'Occident .
Pour les analystes, le soutien russe à Assad est fonction de quatre éléments : des considérations au sujet des relations internationales, l'affaire libyenne, la crainte d'une arrivée au pouvoir des salafistes , le refus de tout ce qui pourrait créer le chaos au Moyen Orient.
le Kremlin croit que la communauté internationale a le devoir d'agir à l'effet de résoudre les crises régionales . pour Poutine, l'intégrité territoriale n'est pas un concept négociable. surtout quand ce concept sert de tremplin aux régimes pro américains pour s'accaparer du pouvoir , régime dont les exemples sont légion en Asie centrale. la résistance acharnée des russes dans le dossier syrien a un rapport direct avec les évènements de 2011 en Libye.
Medvedev, Président russe de l'époque s'est refusé à apposer son veto à la résolution onusienne qui a ouvert la voie à une attaque occidentale contre la Libye. ce fut une erreur, concèdent à reconnaitre aujourd'hui les russes. les dirigeants russes s'estiment victimes dans cette affaire de leur propre simplicité , et crédulité et accusent l'Occident d'en avoir profité. ce ressentiment est bien tenace surtout quand Moscou se rappelle la liste des actions anti russes de l'Otan : extension de l'Otan à l'est, Kosovo, Irak ... et puis la Russie est inquiète de voir l'Islam radical prôné par les takfiris prendre dessus dans la foulée du printemps arabe. c'est cette même lecture extrémiste de l'Islam qui s'impose aujourd'hui au Caucase nord et en Asie centrales où les takfiris cherchent à défier l'influence russe. un danger qui une fois les Américains sortis de l'Afghanistan pourrait menacer les intérêts et la sécurité russe. il est trop tôt pour dire oui ou non les Etats Unis et leur seul allié sérieux dans l'aventure syriennes à savoir la France finiront par accepter pleinement l'initiative russe . il n'en reste pas moins que le jeu vaut la chandelle pour Moscou : cette initiative si elle est acceptée pourrait offrir à Moscou l'aura d'une puissance ressuscitée et capable d'offrir des solutions qui évitent la guerre. elle permettra aussi à ce que Moscou pèse de tout son poids dans la recherche d'une solution pour le nucléaire iranien . cela profitera aussi à la Maison Blanche... le temps est venu pour une puissance au bout du souffle telle que l'Amérique de mieux préparer sa retraite!!
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