Crée le 12-09-2013 02H13 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 12-09-2013 -11H15PAR :LE POTENTIEL
Les négociations de Kampala ont officiellement repris depuis le mardi 10 septembre 2013. Pour ce dernier round (on l'espère), la facilitation ougandaise vient de créer la surprise en décrétant le huis clos. Pourquoi éviter d'associer la presse à un forum qui débat d'une question de grande portée pour l'avenir non seulement de la RDC, mais aussi des Grands Lacs ? Si c'est pour une séance de déballage loin des regards curieux de la presse passe encore ; mais si c'est pour un tout autre agenda, l'attitude de la facilitation frise un complot.
C'est dans un bunker que la facilitation ougandaise a décidé d'isoler les délégués de Kinshasa et du M23 aux pourparlers de Kampala. Cet huis clos concerne en premier lieu la presse. Au premier abord, cette décision fait tiquer. Qu'est-ce que l'on veut cacher cette fois entre les protagonistes alors que leurs cahiers des charges respectifs sont un secret de polichinelle ?
Mijote-t-on un coup fourré que l'on compterait imposer à la RDC et au peuple congolais ? Cela sent du roussi quand bien même le facilitateur attitré, le ministre de la Défense Crispus Kiyonga, s'évertuerait à se défendre en laissant entendre que « trop se confier à la presse nuirait à l'efficacité » de ces discussions.
Le ton a été donné le mardi 10 septembre 2013. La séance d'ouverture s'est tenue à huis clos. Autrement dit, les journalistes présents à Kampala ignorent tout du programme de deux semaines des travaux qui réunissent la délégation de Kinshasa et celle du M23. A l'exception de ce communiqué du bureau du facilitateur rendu public à l'issue de la séance d'ouverture et dans lequel il est fait un bref rappel du contexte qui a prévalu à la reprise du dialogue de Kampala.
Dans ce même document, le facilitateur ougandais met toutes les chances de son côté en déclarant que « des progrès remarquables ont été réalisés dans le dialogue ». Est-il allé trop vite en besogne ou a-t-il déjà le sésame de ces discussions qui tirent toujours en longueur du fait des positions tranchées des protagonistes ?
Crispus Kiyonga surprend davantage lorsqu'il déclare : « En outre les deux parties se sont convenues sur l'état de mise en œuvre de l'accord de paix signé entre le gouvernement de la RDC et le CNDP datant du 23 mars 2009. Il a été constaté que 65% des dispositions de l'accord avaient été soit entièrement ou partiellement exécutés tandis que 35% n'avaient pas été mis en œuvre. Les deux parties ont exprimé leur détermination à mettre en œuvre le reste des dispositions de l'accord ».
Le gouvernement a-t-il courbé l'échine et lâché prise en acceptant cette fois-ci l'application totale de l'accord qu'il a signé avec le CNDP en 2009 ? Si c'est le cas, que dire alors de la ligne de défense soutenue par la partie congolaise au dialogue de Kampala sur les éléments de cet accord qui heurtent la souveraineté de la RDC ?
Ça, c'est d'un. De deux, est-ce que cette déclaration du facilitateur peut être interprétée comme le renvoi dans le bac à papier les nouvelles revendications du M23 relatives à la neutralisation des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) et au retour des réfugiés congolais de souche rwandaise.
Anguille sous roche
L'on se pose dès lors des questions sur ce qui se passe réellement à Kampala ? Les pessimistes pensent déjà que l'on n'est pas loin d'une compromission. « Il y a quelque chose de suspect qui se négocie à Kampala », note un analyste politique indépendant. Il note qu'il y a quelque chose de pas catholique que l'on tient à cacher à l'opinion publique.
Les contours de pourparlers de Kampala ayant été à plusieurs reprises commentés dans la presse et dans différentes forums aux plans national et international, la facilitation ougandaise aurait-elle préféré entretenir le suspense autour des conclusions qui sortiront de Kampala ?
La surprise promet d'être à la hauteur des enjeux. Les dernières déclarations du secrétaire permanent du ministère ougandais des Affaires étrangères à l'Agence Chine Nouvelle ont levé le pan du voile sur ce qu'il fait considérer comme l'agenda caché de Kampala. Dans des termes clairs et précis, il a fait savoir que le problème en discussions est « complexe » et « remonte à l'époque coloniale ».
A demi-mot, le fonctionnaire ougandais faisait allusion à la révision du tracé des frontières entre les deux voisins telles qu'héritées de la colonisation. Est-ce, entre autres, pour cette raison que la facilitation ougandaise a verrouillé les négociations pour que rien ne filtre dans la presse ? Difficile à dire. Toutefois, d'aucuns ne s'empêchent d'y voir une attitude aussi louche que suspecte.
« Il y a anguille sous roche », a commente-t-on dans certains salons politiques à Kinshasa où l'on rappelle que le peuple congolais tient tellement à l'intangibilité de ses frontières qu'il est prêt à se battre jusqu'à la dernière goutte de son sang pour défendre la souveraineté de son pays. Etant entendu que les frontières de la RDC ne sont pas négociables, n'en déplaise à la CIRGL ou à toute autre organisation internationale.
C'est dire que tout ce qui sera conclu en méconnaissance des intérêts de la RDC et de son peuple n'engagera que les signataires. Aucune compromission n'est donc permise. Les délégués congolais à Kampala sont prévenus.
Encadré
COMMUNIQUE DE PRESSE SUR L'ETAT D'AVANCEMENT DU DIALOGUE ENTRE LE GOUVERNEMENT DE LA RDC ET LE M23
Hôtel MUNYONYO COMMONWEALTH RESORT,
KAMPALA.
Suite au 7è Sommet extraordinaire de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs tenu le 5 septembre 2013 et la déclaration qui en est sortie, le Dialogue entre le Gouvernement de la RDC et le M23 a repris à Kampala, Ouganda à l'Hôtel Munyonyo Commonwealth Resort.
La délégation gouvernementale est conduite par Son Excellence Raymond Tshibanda, Ministre des Affaires Etrangères et de la Francophonie tandis que la délégation du M23 est conduite par M. René Abandi.
La guerre dans l'Est de la RDC a retenu l'attention des Chefs d'Etat et de Gouvernement des pays membres de la CIRG et de toute la communauté internationale. Les Chefs d'Etat de la CIRGL ont jusqu'à présent tenu 7 Sommets extraordinaires sur cette crise, 5 d'entre eux ont été organisés à Kampala tandis qu'un autre s'est tenu à Addis-Abeba, en Ethiopie et à Nairobi, au Kenya. Tous ces Sommets ont été organisés et présidés par S.E. Yoweri Kaguta Museveni, Président de la République de l'Ouganda et Président en exercice de la ClRGL.
Le dernier Sommet organisé récemment à Kampala a connu la participation de 11 parmi les 12 pays membres de la CIRGI ; seule la République Centrafricaine n' a pas pu y participer.
Les pays qui ont participé au dernier Sommet sont les suivants :
(i) République d'Angola
(ii) République du Burundi
(iii) République du Congo (Brazzaville)
(iv) République Démocratique Congo
(v) République du Kenya
(vi) République du Rwanda
(vii) République du Soudan du Sud
(viii) République du. Soudan
(ix) République Unie de Tanzanie
(x) République d'Ouganda
(xi) République de Zambie
Cinq Chefs d'Etat et de Gouvernement ont participé à ce Sommet dont:
(i) S.E. Yoweri Kaguta Museveni de l'Ouganda
(ii) S.E. Joseph Kabila Kabange de la RDc.
(iii) S.E. Paul Kagame du Rwanda
(iv) S.E. Salva Kiir Mayardit du Soudan du Sud
(v) S•E. Jakaya Mrisho Kikwete de la Tanzanie
Le Président de la Commission de l'Union Africaine, S.E. Nkesazana Dlamini-Zuma a également participé au Sommet pour marquer l'appui de l'UA aux initiatives de la CIRGL. Cinq autres envoyés spéciaux ont également participé à ces assises:
(i) S. E Mary Robinson Envoyée spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies pour la Région des Grands Lacs
(ii) S.E. Martin Köbler) Représentant spécial du Secrétaire Général et Chef politique de la MONUSCO
(iii) S.E. Russel Peingold, Envoyé spécial des Etats Unis
(v) S.E Koen Vervaeke, Envoyé spécial de l'UE
(v) S.E. Diarra Boubakar, Envoyé spécial de l'UA.
Des progrès remarquables ont été réal» é dans le Dialogue En outre, les deux parties se sont convenues sur l'état de mise en œuvre de l'accord de paix signé entre le Gouvernement de la RDC et le CNDP datant du 23 mars 2009.
Il a été constaté que 65% des dispositions de l'accord avaient été soit entièrement ou partiellement exécutés tandis que 35% n'avaient pas été mis en œuvre. Les deux parties ont exprimé leur détermination à mettre en œuvre le reste des dispositions de l'accord.
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