Crée le 12-10-2013 00H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN|ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le samedi 12-10-2013 - 10H50 PAR : LE POTENTIEL
Alors que les dirigeants africains envisagent déjà un éventuel retrait collectif de leurs pays aux statuts de Rome (traité fondateur de la Cour pénale internationale), voilà que l'ancien secrétaire général des Nations –Unies Kofi Annan, joue au moralisateur. Il récuse cette idée, estimant qu'elle vise davantage à protéger les « leaders » que les « victimes ».
La Cour pénale internationale (CPI) pourrait-on dire, est, ces derniers temps dans le collimateur des dirigeants africains qui ne veulent plus de cette institution de justice internationale qu'ils jugent « politisée » à outrance, par certaines puissances occidentales.
En tout cas l'Afrique menace de quitter la CPI, qui n'a jusqu'à présent, jugé et condamné que des Africains. Pas les autres nationalités. Seulement voilà, la décision historique de la CPI décidant que l'ancien espion en chef de Kadhafi soit jugé en Libye, sonne selon certains observateurs comme une demi-victoire de l'Afrique dans la gué-guerre qui l'oppose à la CPI.
Sur la demande du gouvernement Kenyan dont le parlement a déjà voté une loi pour son retrait de la CPI, les chefs d'Etat africains débattent de cette question à Addis Abeba .
Parallèlement, Kofi Annan continue, lui, à prêcher la morale en faveur de la CPI en appelant les dirigeants du continent noir à renoncer à leur idée contre laquelle d'ailleurs, la majorité des Organisations de défense des droits de l'Homme dénoncent.
« L'Afrique n'est pas en procès contre la CPI »
Pour cet ancien haut fonctionnaire de l'ONU, les systèmes judiciaires nationaux et internationaux, dont la CPI « visent à protéger les victimes, les sans-voix, les petits. On entend parler beaucoup de pays, mais c'est pour une protection de leurs leaders », a-t-on lu dans une dépêche de l'AFP.
« Ce n'est pas l'Afrique qui est en procès contre la CPI, ce sont des individus et la culture d'impunité », a également affirmé M. Annan, ajoutant que « tous ceux qui ont commis des crimes contre l'humanité (devaient) être traduits en justice, de façon impartiale et sans complaisance ».
Instrument politique
Une morale qui ne semble pas être du goût des leaders africains à l'instar du ministre éthiopien des Affaires étrangères Tedros Adhanom, ayant estimé hier vendredi « totalement inacceptable » le « traitement injuste » réservé par la Cour pénale internationale à l'Afrique. C'était lors de l'ouverture d'une réunion exceptionnelle des dirigeants de l'Union africaine sur la CPI.
« Loin de promouvoir la justice et la réconciliation (...) la CPI s'est transformée en instrument politique », a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, dont le pays préside l'Union africaine.
La préoccupation manifestée par le Kenya au sujet de son retrait de la CPI, est une question qui ne vient que soulever cette problématique qui avait en son temps défrayé la chronique sans toutefois que des mesures soient prises. Ayant refait surface, « La relation entre l'Afrique et la CPI (...) n'est pas seulement une source de préoccupation pour le Kenya mais pour le continent dans son ensemble », a ajouté le chef de la diplomatie éthiopienne. « Notre rassemblement aujourd'hui ici témoigne clairement de notre détermination à aborder collectivement, de front, le sujet, et de trouver une solution ».
Pour rappel, en mai, dans la foulée de la victoire à la présidentielle kényane d'Uhuru Kenyatta et de son colistier William Ruto, poursuivis par la CPI pour crimes contre l'humanité, les 54 membres de l'Union africaine avaient quasi unanimement fait bloc derrière Nairobi pour dénoncer un acharnement du tribunal de La Haye contre le Kenya et l'Afrique en général. L'UA avait demandé sans succès le renvoi au Kenya des poursuites intentées par la CPI contre cette tête de l'exécutif de ce pays.
Reste à savoir si l'UA pourra à l'issue de cette réunion décisive, réussir à bouger des lignes longtemps restées infranchissables.
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