Crée le 10-10-2013 06H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 10-10-2013 - 10H10 PAR : RADIO OKAPI
Concertations nationales
Le chef de l'Etat a promis de rendre compte à la nation de sa compréhension des recommandations des concertations nationales devant le Parlement. Annoncé d'abord pour ce jeudi 10 octobre, le Congrès attendra encore sa convocation par Joseph Kabila. Peut-être le mardi 15 octobre prochain, sauf imprévu de dernière minute. Or, de Brazzaville, il nous revient que le président D. Sassou serait aux abonnés absents suite à un calendrier chargé. Du coup, un os s'insère dans l'engrenage avec comme conséquence l'incertitude sur la présence de l'accompagnateur désigné au Congrès convoqué pour la circonstance aux fins d'annoncer de grandes décisions.
Tous les éléments du puzzle se mettent, pièce par pièce, en place en vue d'aller au-delà des recommandations sorties du Palais du peuple sous la houlette du présidium conduit de mains de maître par le duo Kengo-Minaku. Aussi, le Congrès, dont la convocation était initialement prévue pour aujourd'hui jeudi 10 octobre, est renvoyé à une date ultérieure. Les raisons de ce report résident dans la volonté de bien faire.
Celle consistant à prendre en compte toutes les dynamiques de la nation pour affronter ensemble tous les défis. Les concertations nationales ont certes jeté les jalons d'une cohésion nationale avec des acteurs tournés vers un même objectif. Le président Kabila compte ratisser davantage large pour obtenir l'adhésion d'un maximum d'acteurs qui comptent.
C'est que l'après concertations nationales ne devrait pas se négocier dans l'euphorie couplée à la précipitation. Le chef de l'Etat, sur qui pèse de lourdes responsabilités, particulièrement pour ce qui est du vivre ensemble des Congolais à l'intérieur des frontières héritées de la décolonisation, ne voudrait pas verser dans un triomphalisme béat.
Connaissant, mieux que quiconque, les vrais enjeux de la crise actuelle ainsi que ses ramifications négatives, Joseph Kabila ne semble pas impressionné par des chants de sirène qui voudraient que des changements interviennent à la vitesse de la lumière. En lieu et place de cette pression voulue par les concertateurs, le chef de l'Etat prend le temps qu'il faut en vue d'éviter l'inachevé à l'issue des pourparlers des concertations nationales.
A quoi serviraient les recommandations si, à l'avance le garant du bon fonctionnement des institutions ne s'assure pas de leur acceptation et mais aussi de leur bonne exécution par la nation entière ? Userait-il de l'impérium pour imposer des recommandations adoptées suivant le modèle consensuel de prise des décisions ? C'est face à ces interrogations que le président de la République se trouve confronter.
A ce niveau des responsabilités, le droit à l'erreur n'est pas permis. Il s'agit d'éviter une appréciation qui risquerait de plonger le pays entier dans le gouffre. Personne ne peut accepter qu'après tant de sacrifices le pays ne sorte de l'ornière en raison des solutions cosmétiques.
Les égos démesurés sont obligés de s'incliner et les prétentions les plus fantaisistes sont à bannir. Le sens de la mesure fait qu'en pareilles circonstances, les calculs se déclinent en termes de sacrifices à consentir. Déjà, le président de la République a donné le ton en acceptant de mettre de côté l'orthodoxie de la démocratie qui voudrait que la Majorité imprime sa marque exclusive dans la conduite des affaires de l'Etat. Et que la minorité ou l'opposition joue à fond son rôle de contrepoids, se positionnant en alternative, avec en main un programme de gouvernement approprié à soumettre à la sanction populaire à échéance.
La convocation du Congrès par le président de la République porte à croire que le temps de la digestion est aussi mis à profit pour explorer d'autres pistes pouvant conduire à une réelle cohésion nationale. C'est dans cet ordre d'idées qu'il faut placer le déplacement mardi dernier de l'ambassadeur Mugalu à la 10ème rue Limete.
Même si rien n'a filtré de cette rencontre, pour le moins insolite, d'un émissaire de Joseph Kabila auprès de sphinx de Limete, ce serait faire preuve de cécité que de croire que des sujets comme les élections de 2011, « la démocratie consensuelle » sortie des concertations nationales et tant d'autres sujets d'actualité brulante n'avaient pas été à l'ordre du jour.
Sans l'ombre d'un doute, l'ambassadeur Mugalu était porteur d'un message du chef de l'Etat à Etienne Tshisekedi. Ce premier pas en appelle d'autres qui pourraient aboutir à des annonces importantes dans l'intérêt supérieur de la nation.
D'ailleurs, le vœu exprimé par nombre de Congolais (intellectuels, leaders politiques et acteurs de la société civile), va dans le sens d'encourager le rapprochement entre les deux hommes. C'est dans l'air du temps, cette rencontre aura le mérite d'opérer une réconciliation entre les deux principales dynamiques politiques du pays. Toutefois, on n'en est pas encore là.
SASSOU INCERTAIN
De son côté, le président Denis Sassou Nguesso, « accompagnateur à la carte » des concertations nationales a reçu à Brazzaville le présidium de ces assises. Le duo Kengo-Minaku est allé faire rapport au doyen des chefs d'Etat de la sous-région du déroulement et de l'issue des travaux des concertations nationales.
A l'occasion, selon des sources proches du Palais du peuple, une invitation lui aurait été adressée afin qu'il prenne part à la cérémonie solennelle de restitution des recommandations des concertations nationales telles que voulues par le président Kabila. De retour à Kinshasa, Kengo et Minaku n'auraient pas reçu un accord de principe de l'homme d'Oyo.
Des sources proches de l'entourage immédiat du président Denis Sassou Nguessou affirment que celui-ci ne serait pas disposé à effectuer la traversée de Kinshasa « pour des raisons de calendrier préalablement arrêté ». Côté jardin ! Côté cour, les mêmes sources s'interrogent sur la justification de ce déplacement de Kinshasa dans un processus où Denis Sassou Nguesso n'avait même pas été consulté. « Nous nous interrogeons sur le sens donné à l'accompagnement du président Sassou tel que voulu par nos frères de Kinshasa », réfléchit à haute voix une source très introduite à la présidence à Brazzaville.
Qu'est-ce qui s'est passé réellement entre Kinshasa et Brazzaville pour qu'un os vienne s'improviser dans la machine qui semblait partie pour des lendemains meilleurs, s'interroge-t-on. L'on espère que des langues pourront se délier afin qu'on sache en quoi a consisté l'achoppement actuel. Toutefois, d'aucuns supputent que le président Sassou se serait attendu à jouer un rôle de premier ordre et non être confiné dans la figuration dans un scénario concocté à son insu. Il ne voudrait pas venir à Kinshasa pour le décor.
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