Ville la plus sécurisée de la RD Congo (dixit : les autorités urbaines et provinciales), Kisangani se voit sa côte d'insécurité en hausse depuis quelque temps. Il ne se passe pas une seule nuit sans qu'on puisse déplorer les cas de vols, extorsions, braquage… dans le chef-lieu de la Province Orientale.
Les auteurs de cette recrudescence de banditisme ont pour mode opératoire les motos sur lesquelles ils montent à plus de deux personnes. Ils sont munis d'armes blanches (machettes, couteaux…) et à feu pour s'attaquer aux domiciles et aux individus dans les différents quartiers et la périphérie de la ville de Kisangani aux fins de commettre leurs forfaits. Ils utilisent même le somnifère pour réussir à extorquer les motos et dépouiller les poches des taximen motos.
Dans la semaine du 15 au 21 juillet 2013, les nuits, plusieurs boutiques et bureaux situés sur le boulevard du 30 Juin éclairé dans la commune Makiso (c'est le centre-ville de Kisangani pour ceux qui connaisse cette ville) ont été la cible de cette bande organisée de voleurs. Ils ont réussi à y emporté des articles de commerce (téléphones portables et divers produits manufacturés).
L'une des victimes de cette expédition est le bureau de la Coordination provinciale du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel et de la Communication-CSAC-logé dans les installations du SENAPI.
Après avoir cassé tous les cadenas, ces brigands ont emporté 5 chaises en plastic dont une appartenant au Club de la Presse Associative (CPA). Dieu aidant, des appareils tels que poste téléviseur, ventilateur, ordinateurs ont échappé à cette opération de vol grâce à la réaction de la sentinelle.
Non satisfaits du butin, ces hors-la-loi ont pris leur courage en mains pour y revenir le lendemain, minimisant les dispositions sécuritaires qui pouvaient être prises après la première intrusion.
Ce regain d'insécurité dans la ville de Kisangani a fait l'objet de l'ordre du jour de la réunion du Conseil des ministres de la Province Orientale du vendredi 19 juillet dernier présidée par le gouverneur Jean Bamanisa Saidi. Des recommandations y ont été faites parmi lesquelles l'appel aux propriétaires des motos, de se procurer des plaques minéralogiques pour leurs engins. A Kisangani, en effet, neuf motos sur dix circulent sans plaque minéralogique. Les rares visibles sont celles du STA. C'est une source d'insécurité mais aussi un manque à gagner pour l'Etat. À l'Association des Motards Taxi de Kisangani (AMOTAKIS) il a été demandé de maîtriser ses membres.
A l'occasion du point de presse organisé par le ministre provincial de l'Intérieur et Sécurité sur les 100 jours de ses secteurs, le mardi 9 juillet 2013, cette question a été soulevée par les médias.
Tout en reconnaissant cette détériorisation de la situation, Hubert Pierre Moliso Nendolo a affirmé que la ville de Kisangani est menacée par deux phénomènes. Il s'agit d'une part des ''Kuluna'' transférés de Kinshasa pour purger leurs peines au Centre de détention d'Osio. Après leur libération, ils ne savent pas regagner la capitale. Ils sont éparpillés dans la ville où ils développent ce modi operandi.
Il s'agit d'autre part des ''Kuluna'' venus des Provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu qui ont déserté les rangs de l'armée et des forces négatives. Ils ont trouvé comme terrains de prédilection la ville de Kisangani, mais aussi la cité de Bunia, chef-lieu du district de l'Ituri d'où ils seraient même recrutés par Cobra Matata, le chef de la milice FRPI qui a formé un bataillon dans le territoire d'Irumu.
Le ministre provincial de l'Intérieur a justifié la facilité avec laquelle ces malfaiteurs opèrent par le faible effectif de la Police Nationale Congolaise (PNC) constituée, de surcroît, de personnes âgées. C'est ainsi qu'on enregistre des attaques dans toutes les communes et l'hiterland de la ville.
Hubert Pierre Moliso Nendolo Bolita condamne le comportement de la population qui assiste complice à la présence de ces inciviques parmi elle. Il en appelle à tout citoyen de dénoncer toute personne suspecte en séjour à Kisangani auprès des services compétents.
C'est le même exercice de sensibilisation de ses collaborateurs et administrés que s'impose le maire de la ville de Kisangani. Augustin Osumaka a récemment présenté deux ''Kuluna'' arrêtés par la police - grâce à la population alertée par un chef de quartier – qui menaient la terreur dans une partie de la commune Tshopo (quartier de la Poste). Ils avaient sur eux une machette et des barres de fer.
Dans le cadre de la lutte contre ces actes de banditisme, la police de promiscuité est en voie d'être créée à Kisangani ; des contenairs sont en train d'être aménagés pour servir des sous-commissariats dans les endroits chauds de la ville, a annoncé à la presse celui qui a la charge de l'ordre et sécurité au sein du gouvernement provincial.
Un policier nous a exprimé l'impuissance de la PNC devant ce phénomène de banditisme. ''Nous sommes dépassés par ce mode d'opérer des voleurs dont nous n'arrivons pas encore à maîtriser les auteurs. Nous avons tout fait jusqu'à présent mais en vain''.
Au lieu de baisser les bras et laisser la ville sombrer dans une situation qui peut devenir à la longue ingérable, les autorités politico-administratives, militaires et policières sont invitées à mettre toutes les batteries en marche pour étouffer dans l'œuf ces velléités. La population a le devoir civique de coopérer.
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