Crée le 24-07-2013 10H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 24-07-2013 - 10H15 PAR :ARTV NEWS
TUNIS – La Tunisie est raciste : voilà ce que dénoncent les étudiants subsahariens, les Tunisiens noirs et les associations de défense contre la discrimination raciale. Ce racisme est omniprésent, institutionnalisé, parfois violent, mais toujours silencieux : c'est un sujet interdit.
Ce sont des histoires d'une injustice criante, et qui pourtant sont monnaie courante en Tunisie. En mai dernier, un immeuble d'étudiants africains est attaqué par un chauffeur de taxi tunisien et ses amis : quand les étudiants appellent la police à la rescousse, celle-ci les embarque eux, les victimes.
Les autorités tunisiennes font payer des amendes aux étudiants pour séjour sans papiers alors qu'elles sont elles-mêmes responsables de la situation, accusant un retard de 7 mois pour leur délivrer leur carte de séjour.
Lors d'une émission télévisée, l'activiste noire tunisienne Jamila Kahara, après avoir évoqué des injures et des discriminations raciales, s'entend dire par une élue de l'Assemblée constituante qu'elle est « trop sensible ».
Le racisme, qui concerne aussi bien les étrangers venus vivre en Tunisie que les 15% de citoyens tunisiens à peau noire, n'est pas seulement présent dans la rue : il fait partie de la constitution elle-même. Ou, pour être plus exact, il y brille par son absence totale : le code pénal tunisien, en effet, ne sanctionne pas les discriminations ou les injures raciales. Les victimes n'ont donc aucun recours légal pour se défendre.
Sans compter que, bien souvent, la police elle-même fait preuve de racisme. Mais parle-t-on de racisme ? Quand l'association de défense des droits des noirs ADAM dénonce des « agressions » et des « tentatives de viol » et dépose un projet de loi contre la discrimination raciale, on lui rétorque qu'en Tunisie, « le racisme n'existe pas ». On lui dit même qu'aborder ce « thème inexistant » fait la honte des Tunisiens.
Face à ce mur de silence et de négation, les étudiants subsahariens préfèrent partir pour le Maroc, où les conditions sont un peu meilleures. Là-bas, au moins, les diplômes obtenus sont reconnus par l'Etat, un noir ne paie pas deux fois plus qu'un étudiant local. Pas comme en Tunisie.
Le Maroc n'est pourtant pas la panacée : le racisme anti-noir y est également très vif, même si d'aucuns estiment qu'il y a une forme de progrès. Reste que des propriétaires n'hésitent pas à placarder des affiches annonçant qu'il est « interdit de louer aux Africains ».
Le Maroc et les Tunisie auraient-ils oublié qu'ils se trouvent sur le continent africain, eux aussi ?
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