Crée le 02-10-2012 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 02-10-2012 -11H30 PAR : LE POTENTIEL
Le rendez-vous à Kinshasa, du 12 au 14 octobre des pays membres au 14ème sommet de la Francophonie, sera l'occasion d'aborder des sujets qui tiennent non seulement à la survie de l'organisation mais surtout à celle de certains de ses Etats-Unis qui luttent pour la préservation de l'intégrité de leurs territoires. Les cas du Mali et de la RDC, qui ploient chacun sous la menace des rébellions, doivent donc être traités en urgence. Réunis en congrès à Kinshasa du 27 au 29 septembre 2012, les journalistes des médias francophones ont émis le vœu de voir les dirigeants de la Francophonie faire bloc autour de ce qui se passe autant au Mali qu'en RDC. Dans un monde en mutation, la Francophonie doit désormais s'affirmer comme un espace de défense de l'intérêt commun. Bien au-delà du seul partage de la langue française.
Kinshasa s'apprête à accueillir du 12 au 14 octobre 2012 le 14ème sommet de la Francophonie. Deux ans après Montreux, en Suisse, c'est à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, que les pays ayant en partage la langue française ont décidé de se retrouver pour faire l'état des lieux de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Mais, le sommet de Kinshasa se tient alors que deux pays de l'espace francophone africain ploient sous le poids des rébellions qui mettent sérieusement en mal leur survie en tant qu'Etat souverain et indépendant.
En Afrique de l'Ouest, le Mali vit, dans sa partie Nord, une rébellion d'obédience islamiste qui occupe plus du tiers de son territoire. Alors qu'en RDC, le Mouvement du 23 mars (M23), formellement soutenu par le Rwanda, a pris le contrôle d'une partie importante de la province du Nord-Kivu. Ce qui ne devait pas laisser les pays membres de la Francophonie conviés au sommet d'octobre à Kinshasa.
Nombre d'observateurs pensent que Kinshasa offre une belle tribune pour lancer un message fort envers la communauté internationale, visiblement passive et à la fois complice, devant le drame qui s'abat sur ces deux pays de l'espace francophones. Cette recommandation fait partie de celles formulées à l'issue du congrès qui a réuni du 27 au 29 septembre 2012 les médias francophones.
Une menace pour l'organisation
En prévision du 14ème sommet de la Francophonie, des journalistes et responsables des médias francophones se sont réunis à Kinshasa en vue de réfléchir non seulement sur la promotion de la langue française, mais aussi et surtout sur l'insécurité récurrente qui sévit dans bien des pays ayant le français en partage. Devenus flagrants, les cas de la RDC et du Mali ont été mis en exergue, au regard de la dégradation de la situation sécuritaire dans ces deux pays d'Afrique.
Considérés comme quatrième pouvoir, la responsabilité sociale des médias est d'une importance capitale. C'est ce qui explique le choix du thème « Paix et sécurité en Afrique : rôle et place des médias ».
Victimes des conflits armés, la RDC et le Mali ont besoin d'un travail de lobbying approfondi. Une façon de présenter à la face du monde les enjeux de diverses agressions devenues monnaie courante en Afrique subsaharienne.
Pour ce qui est de la RDC, l'occupation d'une partie de la province du Nord-Kivu par des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), soutenus par le Rwanda est une illustration éloquente.
Deuxième pays francophone du monde en ce qui concerne le nombre de locuteurs de la langue française, la RDC a un rôle important à jouer au sein de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Comment peut-elle jouer ce rôle dans un environnement d'insécurité récurrente ? Que sera le sort de la langue française en RDC et au Mali menacés de balkanisation ?
Selon les journalistes réunis à Kinshasa, ces deux questions doivent interpellés les chefs d'Etat de l'OIF. L'avenir de la Francophonie se jouant en Afrique, rappelait Clément Duhaime, administrateur de l'OIF, les pays membres de la Francophonie ont l'occasion de créer à Kinshasa une forte coalition pour non seulement délivrer deux de leurs membres du gouffre mais surtout faire de l'organisation une plate-forme de défense de la liberté et de la paix.
Sauver l'Afrique
Cette interpellation s'appuie sur le poids et la place de la Francophonie en tant qu'entité susceptible de peser sur la promotion de la paix dans l'espace francophone de la planète, en l'occurrence l'Afrique.
Actuellement, la quasi-totalité des pays francophones sont confrontés aux multiples crises : économique, politique, alimentaire... C'est dans ce contexte que les participants au Congrès des médias francophones invitent les chefs d'Etat de l'OIF à tout mettre en œuvre, afin de s'impliquer dans la résolution des conflits armés et autres crises qui sévissent en RDC et au Mali. Car, l'avenir de la Francophonie en dépend.
En marge d'un forum international de la Francophonie à Kinshasa, Clément Duhaime, administrateur de l'OIF, a largement aborder le sujet, faisant remarquer dans l'une de ses interventions que « le Sommet de Kinshasa est une occasion pour l'Afrique de récupérer sa place de +berceau+ de la Francophonie ». Une façon pour lui de rappeler que l'Afrique est à la fois «le berceau et l'avenir de la Francophonie», dans la mesure où, c'est à Niamey que l'OIF a vu le jour, voilà plus de quarante ans.
Dans un monde en mutation où la langue française perd de plus en plus de son influence, l'Afrique a donc un grand rôle à jouer au sein de l'OIF. La Francophonie n'a donc aucun intérêt à laisser le continent noir en perdition. Elle a, d'une certaine manière, le devoir moral de la sauver pour perpétuer l'idéologie francophone. Venir au secours du Mali et de la RDC serait donc une belle manière de confirmer le poids diplomatique de la Francophonie au-delà de la simple dimension linguistique.
Dans quelques dizaines d'années, le continent africain sera le plus jeune et le plus peuplé de la planète. Il constituera un marché d'une ampleur inégalée. En plus d'être le plus grand espace francophone de l'OIF, « il disposera d'une capacité formidable de négociation sur l'échiquier mondial», révèle Clément Duhaime.
Paraphrasant un proverbe congolais, l'administrateur de l'OIF se disait convaincu que « la force de la Francophonie réside en Afrique ». Raison pour laquelle, la RDC, en tant que premier pays francophone en Afrique, est appelée à tout mettre en œuvre pour servir de locomotive sur le continent.
Pour réussir un tel pari, la RDC, tout comme le Mali, a besoin de la paix et de la sécurité sur l'ensemble de son territoire. Cela mérite l'implication de l'OIF dont l'une des missions est la promotion de la paix et de la sécurité dans tous les pays membres.
Les chefs d'Etat et de gouvernement conviés au sommet de Kinshasa feront mieux de se prononcer ouvertement sur les événements du Mali et de la RDC. Un message fort doit être envoyé vers la communauté internationale pour faire valoir le poids de l'OIF sur la scène internationale.
Encadré
Rencontre des médias francophones : la Déclaration de Kinshasa
Réunis à Kinshasa, en République démocratique du Congo, du 27 au 29 septembre 2012, en marge du 14ème Sommet de chefs d'Etat et de gouvernement de la Francophonie qui se tiendra, du 12 au 14 octobre, les journalistes et responsables des médias francophones ont réfléchi sur le thème « Paix et Sécurité en Afrique : rôle et place des médias francophones ».
L'insécurité et l'absence de paix dans plusieurs pays francophones ont été mises en exergue surtout en ce qui concerne la RDC et le Mali.
A l'issue des travaux, les participants déclarent :
Nous, journalistes et responsables des médias francophones :
- Demandons aux chefs d'Etat et de gouvernement, qui se réuniront dans le cadre du XIVème de la Francophonie à Kinshasa, de se pencher sur les problèmes de la RDC et du Mali, deux pays francophones victimes d'agression, pour ces pays retrouvent la paix et recouvrent leur intégrité territoriale ;
- Demandons aux chefs d'Etat et de gouvernement de l'espace francophone d'accorder une grande attention à la liberté de presse et d'expression dans leurs pays respectifs, car le développement intégral de leurs Etats et de leurs peuples en dépend ;
- Demandons aux chefs d'Etat et de gouvernement de libérer tous les journalistes arrêtés pour délits de presse et de lever toutes les mesures restrictives qui entravent l'exercice du droit à l'information ;
- Souhaitons que les chefs d'Etat et de gouvernement de l'espace francophone fassent voter la loi portant dépénalisation du délit de presse dans leurs pays respectifs ;
- Demandons aux chefs d'Etat et de gouvernement de considérer les journalistes et les responsables des médias comme des partenaires dans la recherche de la paix et du développement de nos pays respectifs.
Fait à Kinshasa le 29 septembre 2012
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