Crée le 02-10-2012 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 02-10-2012 -11H30 PAR : LES DEPECHES DE BRAZZAVILLE
Pour elles, les actes décriés constituent une entrave, mieux une atteinte au droit à l'information, à la liberté de la presse, d'expression et d'opinion. La conférence de presse organisée le 30 septembre au siège de la Voix des sans- voix pour les droits de l'homme (VSV), à Ngaliema, a permis aux parties civiles au procès sur l'assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana, de dénoncer les menaces et intimidations du général John Numbi, considéré par elles comme le principal suspect dans cette affaire. « Les parties civiles, en particulier et l'opinion publique, en général, pensent que les moyens développés par le général John Numbi ne sont fondés et constituent non seulement des faux-fuyants, mais aussi prouvent qu'il aurait reçu des garanties de protection et de sa soustraction des poursuites judiciaires consacrant l'impunité en RDC en faveur d'une catégorie de personnes dites intouchables », ont-elles avancé.
Pour les ONG de défense des droits de l'homme et les familles de deux victimes, ces menaces et intimidations ne servent à rien parce que « toute personne détenant des informations sérieuses pouvant permettre l'éclatement de la vérité dans le cadre de ce double assassinat doit être libre de les communiquer en vue de lutter contre l'impunité en RDC ». Selon le secrétaire exécutif du Réseau national des ONG des droits de l'homme, Fernandez Murhola, ces menaces et intimidations du général John Numbi « sont nuls et de nullité absolue ».
Suspect numéro un
Les parties civiles continuent à soutenir que l'ancien chef de la police reste le suspect principal dans ce double meurtre et réitèrent leur volonté de le voir devant la barre en qualité de prévenu. Pour elles, le général John Numbi n'a jamais été inquiété à cause de l'assujettissement de la justice aux plus forts politiquement et financièrement. Elles ont également relevé ses relations avec le chef de l'État ainsi que la fidélité au général de certains des éléments du bataillon Simba, qui n'obéiraient qu'à ses ordres, en dépit de sa suspension des fonctions de l'inspecteur divisionnaire en chef de la police nationale.
Les familles des victimes et les ONG ont également déploré l'absence de volonté dans le chef des autorités congolaises de déférer le général John Numbi devant les instances judiciaires compétentes pour un procès juste et équitable. « Dans un État de droit, il ne serait pas en liberté. On l'aurait arrêté et présenté devant la justice », a souligné le directeur exécutif adjoint de la VSV, Rostin Manketa. À en croire ce dernier, la position de l'ex-patron de la police fait peur à beaucoup de magistrats. D'où leur hésitation pour l'inquiéter.
La vérité des faits
Selon les parties civiles, le ministère public devrait se saisir des déclarations du major Paul Mwilambwe pour creuser davantage et compléter l'enquête. « Ce major n'est pas n'importe qui. Il est le chef de protocole et de sécurité du général John Numbi. Ses déclarations ne sont donc pas un montage », a insisté Rostin Manketa Nkuahata.
La sœur de feu Chebeya, Adélaïde Chebeya, a, quant à elle, conseillé à la justice de tenir compte des premières déclarations du colonel Daniel Mukalay qui, lors de ses premières auditions, avait affirmé avoir agi sur ordre de son chef ou de sa hiérarchie. « Le colonel Mukalayi est le symbole même de la vérité. L'exploitation de ses premières déclarations donne toute la lumière à cette affaire », a-t-elle souligné. Pour Adélaïde Chebeya, chercher à suivre la piste Thierry Michel risquerait d'être une distraction.
On rappelle qu'en plus d'une plainte déposée à Liège, en Belgique, contre le cinéaste Thierry Michel, pour obtenir le retrait, l'interdiction de diffuser, d'éditer, d'afficher, de distribuer ou de placarder l'image du général John Numbi. Ce dernier, par son conseiller juridique, a menacé de traduire en justice toute personne qui oserait citer son nom dans le cadre de cette affaire.
Lucien Dianzenza
Photos : Des membres des parties civiles devant la presse
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