Au lendemain de l'inauguration, samedi7 septembre à Nice, des 7eJeux de la francophonie, dix athlètes de la délégation de la République démocratique du Congo (RDC) se sont évanouis dans la nature. Sept joueuses de l'équipe de basket, deux cyclistes et un footballeur.
"Il était prévu que les athlètes prennent leur petit déjeuner au restaurant de l'hôtel et qu'ils reviennent dans leur chambre. C'est ce moment qu'ils ont choisi pour s'enfuir", raconte Francois Claude Kabulo Mwana Kabulo, attaché de presse de la délégation. L'incident serait remonté aux oreilles du premier ministre congolais, Augustin Matata Ponyo, qu'on dit passablement "furieux" et qui a rappelé à Kinshasa Barthélemy Okito Oleka, chef de la délégation, en outre secrétaire général aux sports et loisirs de RDC. L'organisation des Jeux n'a pas souhaité s'exprimer sur le sujet, préférant laisser libre cours à l'enquête, rappelant simplement au passage que l'encadrement des athlètes incombait à la délégation nationale.
"Nous sommes inconsolables, car notre équipe de basketteuses était qualifiée pour le quart de finale de ces Jeux !" avait déclaré à l'AFP M. Okito Oleka. "Elles ont toutes disparu, ainsi que les deux meilleurs cyclistes du pays et un footballeur, après avoir touché leur prime" de 1 000 euros, a-t-il ajouté. Cette somme, versée à chacun par la délégation, est destinée aux dépenses personnelles pendant les Jeux, les organisateurs français prenant à leur charge logement, nourriture et transport.
"On a attrapé un complice d'agent sportif, un ancien athlète congolais, il a été remis à la police, et nous avons porté plainte" dimanche soir, a également affirmé le chef de la délégation, qui comptait initialement 74 membres, dont 37 sportifs.
"CHASSE AUX BASKETTEUSES"
Une enquête a été ouverte à la suite de cette plainte par la sûreté départementale des Alpes-Maritimes, a-t-on appris auprès d'une porte-parole de la police, qui n'a cependant pas confirmé l'arrestation de cet éventuel "complice d'agent sportif" dénoncé par les Congolais. Car, pour la délégation, il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un complot mené par des agents "kidnappeurs sans vergogne prêts à tout pour leurrer les plus jeunes athlètes". "Ils sont partout, dans les halls des hôtels, dans les restaurants, ils savent que nos jeunes sont drogués à Canal+ et aspirent à quitter le Congo par tous les moyens pour devenir le prochain Messi ou Ronaldo", s'emporte M. Kabulo Mwana Kabulo, qui a demandé à la communauté congolaise de la région de mener la "chasse aux basketteuses", qui devaient affronter la France à 18 h 30 ce lundi...
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D'après nos informations, la délégation congolaise avait essuyé un certain nombre de refus de visas. Sur les 106 demandes déposées, 25 n'avaient pas été acceptées, soit à cause du jeune âge des athlètes, soit parce qu'ils figuraient sur une liste de noms susceptibles de disparaître une fois sur place. La RDC étant un pays de la région des Grands Lacs, avec le Rwanda, le Burundi et l'Ouganda, l'obtention d'un visa ne passe pas par la France, mais par la Maison Schengen, organisme situé à Kinshasa et dirigé par la Belgique."Ces visas ont été délivrés par le consulat belge, et non français" , précise-t-on au ministère de la francophonie.
Ce n'est pas la première fois que la délégation congolaise recense des défections pendant des compétitions internationales. A Londres, lors des Jeux olympiques 2012, trois entraîneurs et un judoka avaient faussé compagnie à leur délégation. Deux sportifs paralympiques congolais avaient également demandé un asile politique au gouvernement britannique, dénonçant, entre autres, la traque des opposants et les atteintes aux droits humains dans leur pays. Un coup des agents sportifs, forcément.
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