Des rebelles du M23 dans une localité du Nord-Kivu/ Photo AFP |
Revue de presse kinoise du mardi 11 décembre 2012 La crise dans l'Est de la RDC occupe encore une large place dans les colonnes des journaux kinois parus ce mardi.
Le Potentiel révèle qu'une vingtaine de militaires rwandais sont détenus à Kinshasa où ils ont été transférés, après leur arrestation à Goma dans les rangs des rebelles du M23 qui ont occupé la capitale du Nord-Kivu du 20 novembre au 1er décembre.
« Il s'agit là d'une preuve que c'est le Rwanda qui a occupé Goma, ainsi que le confirme le rapport additif des experts des Nations Unies sur la situation sécuritaire dans l'Est de la République démocratique du Congo », ont commenté certaines sources citées par le Potentiel.
En effet, indique le quotidien, Kigali a toujours mis en cause l'impartialité des experts onusiens, allant jusqu'à suspecter leur coordonnateur Steve Hege de « sympathie avec les Forces démocratiques du Rwanda (FDRL) », en évoquant un « agenda politique poursuivi par les experts (qui) n'a rien à voir avec les vraies causes du conflit qui touche l'Est de la RDC».
Le journal estime donc que les négociations entre le gouvernement de la RD Congo et le M23, qui ont débuté dimanche 9 décembre à Kampala (Ouganda), mettent à jour l'aspect « trompe-l'œil » des revendications du mouvement rebelle.
Au sujet de ces négociations, le Potentiel titre : « Le M23 esquive la colère du gouvernement ».
Le journal rapporte que la deuxième séance de négociations entre la délégation gouvernementale et celle du M23 prévue hier, après une ouverture orageuse dimanche à Kampala, n'a pas eu lieu. « Nous ne venons pas. Nous sommes à notre hôtel », indique le Potentiel, reprenant les propos du responsable des relations extérieures du M23 dans la presse française.
A l'évidence, commente le confrère, les rebelles ont effectivement esquivé la « colère » du ministre congolais des Affaires étrangères Raymond Tshibanda qui a promis de « déballer le M23 » lundi à la suite des propos « peu courtois et teintés de beaucoup de contre-vérités » tenus dimanche par le secrétaire exécutif du M23 François Rucogoza à l'ouverture des négociations.
La Prospérité recense « les caprices d'un enfant gâté », parlant de l'attitude des rebelles du M23 à ces assises. Le Mouvement du 23 mars (M23) a commencé par traîner les pieds pour effectuer son déplacement vers la capitale ougandaise, lieu des discussions, rappelle le journal qui titre : « M23, gros dos à Kampala ».
Comme un jeu de cache-cache, commente le quotidien, le M23 continue à se livrer à des gymnastiques ludiques très rocambolesques sur place, voire, à des intentions camouflées qui ne disent pas encore leur nom !
Apparemment, poursuit le journal, ces rebelles ne voudraient plus piaffer sur des pistes déjà tracées, le 24 novembre dernier, par les Chefs d'Etats de la Conférence Internationale sur la Région des Grands Lacs (CIRGL), sur les résolutions visant à mettre fin à l'occupation de Goma et à l'entame des négociations et/ou l'évaluation.
Leur voltige ne s'est pas arrêtée là, voilà que ce mouvement offre à ses interlocuteurs de Kinshasa un spectacle des caprices en pleines discussions du cadre, de l'agenda et du contenu des pourparlers, écrit le quotidien.
Hier, d'après les dernières nouvelles, la délégation de la bande à Jean-Marie Runiga et de Sultani Makenga est restée à Sylver Spring Hôtel où elle est logée. Elle n'a pas fait le déplacement du lieu des discussions.
Devant un tel caprice d'un enfant gâté dont les boudes seraient la résultante d'une main noire quelque part, tranche la Prospérité, ce M23 ne manifeste aucune volonté de parvenir à l'accord avec le Gouvernement de Kinshasa.
Au regard de ce qui s'est passé hier à Kampala, le même journal s'interroge dans son éditorial : « Où allons-nous ? ».
L'éditorialiste du journal se demande comment comprendre qu'un mouvement rebelle, fut-il soutenu de l'extérieur ou de l'intérieur, puisse narguer les Chefs d'Etat de la CIRGL ainsi que toute la communauté internationale, en trainant les pieds et, en boudant même, les conseils de la facilitation ougandaise.
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