Crée le 09-11-2012 12h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 09-11-2012 - 13H35 PAR: LE PHARE
Beaucoup de Congolais étaient surpris d'apprendre, le week-end passé, que le pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), était au nombre des personnalités étrangères invitées à suivre, sur le territoire américain, le dernier face à face électoral Obama-Ramney, dans les urnes. Après le gâchis électoral du 28 novembre 2011, quelles leçons va-t-il tirer de son épopée aux « States »? La question reste posée.
Alors qu'en République Démocratique du Congo, la vérité des urnes avait eu du mal à éclater en 2006 en 2011, tant au niveau de l'élection présidentielle qu'à celui des élections législatives, toute l'Amérique a connu le vainqueur de sa présidentielle en l'espace d'une nuit. Dans le difficile exercice de la recherche de la transparence des résultats, les médias étaient les maîtres du jeu. Aucune restriction ne leur était faite au cours de la soirée électorale. Chaque journal, chaque agence de presse, chaque radio et chaque télévision avaient le loisir de livrer au public toutes les tendances à sa disposition, sur base des résultats partiels, pratiquement seconde par seconde.
En dehors de l'électorat des Etats-Unis d'Amérique, qui était prisonnier de la magie de grands canaux de communication, des peuples du monde entier n'avaient d'yeux que pour les grandes chaînes de télévisions américaines comme CNN, desquelles ils attendaient la transmission instantanée des résultats. Et, au plan de la diffusion de l'information, les consommateurs des médias étaient servis à la mesure de leurs attentes.
A Kinshasa comme dans plusieurs villes de la RDC, des millions de concitoyens ont veillé pour être les premiers à connaître, aux petites heures de la matinée, le nouveau maître de la nation la plus puissante de la planète.
La presse américaine n'a pas attendu l'ordre d'un quelconque « pouvoir organisateur des élections » pour annoncer la réélection de Barack Obama, dès lors qu'il était acquis qu'en dépassant la barre de 270 « grands électeurs », il ne pouvait plus être rejoint par son challenger, Mitt Romney.
En considérant la rapidité et la précision avec lesquelles la présidentielle américaine a livré ses secrets, les Congolais continuent de se demander pourquoi il leur faut attendre une éternité pour connaître le vainqueur de l'élection présidentielle ou les gagnants des législatives. Que vient faire la compilation dans des opérations électorales? Pourquoi n'est-il pas permis à chaque bureau de vote d'afficher ses résultats aussitôt après le bouclage du dépouillement? Est-ce vraiment compliqué, à l'ère de l'électronique, de faire la sommation des résultats des bureaux de vote en l'espace de quelques heures ?
Sur quelle planète se trouve la CENI ?
La question vaut son pesant d'or, au regard des faiblesses étalées par cette institution d'appui à la démocratie lors des scrutins présidentiel et législatifs de novembre 2011. Si la CENI se trouve réellement sur la planète terre, il est temps qu'elle revisite ses méthodes de travail. En ce début du troisième millénaire où des peuples de pratiquement tous les coins du monde rêvent d'élections libres, démocratiques et transparentes, à l'image de celles qui se passent en France et aux USA, pour ne citer que ces deux pays de vieille démocratie, il n'est pas normal que les urnes ne puissent pas refléter la volontaire populaire en RDC.
C'est très dangereux que l'électorat ne sache pas, à la publication des résultats, si les hommes et les femmes que lui présentent les «centres de compilation des résultats» ont réellement mérité ses suffrages. On ne cesse de dire et redire que le plus grand tort que la CENI fait à la République, c'est de lui fabriquer des «élus » qui ne sont pas en phase avec le souverain primaire.
Lorsque les électeurs se retirent, à chaque vote avec le sentiment d'avoir été victimes d'une escroquerie, c'est la démocratie qui en pâtit. Lorsque les Cours d'Appel et la Cour Suprême de Justice se retrouvent devant des montagnes de contentieux électoraux, c'est mauvais signe. C'est la cohésion nationale qui est mise à mal.
Des millions de Congolais qui ont suivi la soirée électorale américaine pensent qu'il est temps que la CENI cessent de jouer avec leurs suffrages au niveau de ses centres de compilation. Cette institution d'appui à la démocratie gagnerait à laisser la vérité des urnes éclater à partir de la cellule de base, à savoir le bureau de vote. Nos compatriotes voudraient qu'au sortir des bureaux de vote, la vérité des urnes puisse être con nue dans les instants qui suivent leur fermeture. Et, cela ne devrait pas relever de la magie. A partir des résultats affichés dans les bureaux de vote de l'ensemble du pays, les calculatrices pourraient être mises à contribution pour la sommation des résultats. Quant à leur publication, il existe une panoplie de canaux : téléphonie cellulaire, -Internet, radios, télévisions, journaux, agences de presse, etc.
Nos compatriotes ne demandent pas mieux que d'oublier le cauchemar d'un fichier électoral flou, de l'enrôlement des mineurs, des militaires, des policiers et des étrangers, es bureaux de vote fictifs, des bulletins de vote cochés dans des maisons des particuliers, des témoins des candidats chassés de bureaux de vote par des hommes en armes, des procès-verbaux falsifiés, etc. Ils en ont assez des fraudes électorales.
Les Congolais voudraient, à partir de 2016, que les urnes leur livrent les noms de leur futur chef de l'Etat et de leurs députés le jour même du vote dans la grande transparence. Les expériences de 2006 et 2011 ont montré que sans les interférences des « entres de compilation » plusieurs structures étaient en mesure de donner aux électeurs la vérité des urnes : partis politiques, confessions religieuses, organisation de la Société Civiles, observateurs des élections, médias, Monuc ou Monusco, missions diplomatiques, etc.
Sans la censure de la CENI, les urnes congolaises n'auraient rien à cacher aux électeurs.
Kimp
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