Actualité Président de Bokk Guiss Guiss: «Gérer un Etat requiert du sérieux... Il faut tout faire pour faire partir les grandes sociétés françaises et occidentales, au Sénégal et en Afrique Sep 30th 2013, 09:46 Crée le 30-09-2013 11H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 30-09-2013 - 11H59PAR :SENWEB Pape Diop n'en a pas fini avec Dakar. Après avoir dirigé la mairie de la capitale pendant longtemps, l'ancien président de l'Assemblée nationale et du Sénat sous Wade veut récupérer son fauteuil, pour continuer ses chantiers, qu'il nous énumère d'ailleurs dans cet entretien. Quant à savoir si ce retour va être un tremplin pour se lancer à la Magistrature Suprême, le leader de Bokk Guiss Guiss se refuse à toute précipitation mais donne des indications claires : son parti se développe, la situation de pays l'interpelle, le sort des Sénégalais le tient à cœur. S'il n'est pas déjà sur les starting-block, Pape Diop ne s'en éloigne pas non plus. SENEWEB : L'ambition déclarée à la naissance de votre parti était d'en faire vite le premier ou le second du paysage politique Sénégal. Qu'en est-il un an après ? Pape DIOP : Nous sommes allés aux législatives de 2012 sans être un parti, mais une convergence née de nos divergences avec Abdoulaye Wade, le patron du Pds. C'est six mois après ces élections que nous nous sommes donc réunis pour créer un parti, en décembre 2012. Depuis, nous avons franchi d'importants pas, au Sénégal et à l'étranger. Nous avons atteint tous les objectifs fixés. Nous sommes implantés dans toutes les collectivités locales du pays. Nous essayons en arrivant dans une communauté rurale, d'avoir un secteur dans tous les villages. Nous vendons des cartes, avec les études, les cellules d'entreprises de manière satisfaisante. Nous ne pouvons pas cependant quantifier le nombre de militants, parce qu'il faut un système fiable pour faire de bonnes évaluations, c'est pourquoi nous ne faisons aucune déclaration à ce sujet. Nous avions placé 500.000 cartes mais, cela ne veut pas dire qu'on les a vendues. Le comité directeur a commencé à monter les secteurs, après nous pourrons savoir le nombre exact de militants du parti. Qu'est-ce qui a facilité l'implantation rapide de votre parti dans le pays ? Ce travail réussi devant des partis nés bien avant s'explique d'abord par notre participation aux législatives, deux mois après la naissance, avec des listes dans les 45 départements du pays. Ce qui traduit des noyaux des différentes collectivités locales, la plupart en tout cas. Pendant ces élections, nous avons eu un peu moins de 150.000 voix. Malgré son jeune âge, notre coalition s'était classée 3e et par moments, nous avons beaucoup talonné la coalition gouvernementale et dépassé le Pds. A Kébémer par exemple, le Pds ne nous avait devancé que de peu. Idem à Touba. Cela nous a donc facilité un maillage rapide sur le plan national. La diaspora sénégalaise, en Europe notamment, a aussi répondu favorablement à votre appel. Quelles attentes ces Sénégalais nourrissent-ils en vous ? Je crois que les Sénégalais de l'Extérieur attendent des gouvernants la satisfaction de leurs préoccupations qui, sont de deux ordres : un accompagnement dans leur pays de résidence comme la France, où certains pensent que les Maliens y sont mieux lotis parce que, le gouvernement sénégalais n'a pas fait ce qu'il devait, ensuite la question du retour de ces Sénégalais. Il faut qu'on intègre des plans de développement de retour. On ne peut pas faire des plans de développement dans ce pays sans intégrer la diaspora. Cela ne peut se faire, encore moins les aides au retour de 5 ou 10 millions que l'on épuise juste le temps d'aller saluer ses parents. Dans notre parti, on a développé un programme de retour. En Europe, il y a beaucoup de Sénégalais spécialisés dans divers domaines et qui, avec l'aide de l'Etat, peuvent réussir d'énormes choses. Les Chinois investissent le monde facilement, parce qu'il y a l'Etat derrière. Derrière chaque Chinois de l'extérieur, il y a l'Etat de Chine. Ils font le tour du monde et installent des entreprises. A ce rythme, dans 5 ou 10 ans, ils vont dominer la planète. C'est cette assistance qui manque aux Sénégalais de l'Extérieur. Quelques fois, ils sont confrontés à des détails, comme les papiers pour leurs enfants, des passeports, des cartes d'identité. Ce sont des problèmes à régler. Nous avions fait une émission à ce sujet et après l'avoir écoutée, beaucoup de Sénégalais de la diaspora ont compris que nous avions un programme pour eux. Ce qui nous vaut d'être bien implanté dans des pays comme la France, en accueillant notamment l'adhésion de militants d'autres grandes formations. De jeunes cadres de haut niveau nous ont rejoints, et cela motive fortement dans nos actions. Beaucoup en ont aussi profité pour venir vendre des cartes dans leurs localités d'origine, posant ainsi des pas vers un retour. C'est très important. Votre impression est que l'Etat traîne les pieds à ce niveau ? Les Sénégalais veulent rentrer, mais pas pour ensuite rester à ne rien faire. La situation est difficile à l'étranger, beaucoup de Sénégalais ne travaillent plus mais ils ne peuvent pas revenir, si rien ne leur est proposé ici. Il faut créer les conditions de leur retour. L'Etat doit travailler sur ce programme. C'est un travail sérieux parce que ces Sénégalais ont capitalisé des expériences pouvant servir le pays. Tenez par exemple ce jeune que je rencontré en Italie où il est marbrier depuis 16 ans, alors que nous avons les plus grandes réserves de marbre et de granite au monde. Avec l'aide de l'Etat, il peut réussir la même chose que les Italiens ici. Gérer un Etat requiert du sérieux. Dans un pays comme le Mali, pour la distribution du pétrole il ne reste que Total comme société étrangère. C'est un domaine que les Sénégalais ont la capacité de gérer. Dans les Finances et la Banque aussi, nous sommes envahis par les Européens depuis toujours, il y a des choses à faire. Des Sénégalais compétents dans ces domaines sont à l'étranger et peuvent venir servir le pays et le développer. J'ai appris qu'un Sénégalais est responsable du programme de restructuration de la dette grecque. Il est de haute finance et peut faire beaucoup de choses mais ici, tout est politisé. Le gouvernement est composé de gens obligés de faire la politique, alors que de nombreuses autres ressources humaines existent pour contribuer à faire avancer les choses. Justement concernant les attentes des populations, la déception semble avoir pris le pas. Est-ce normal après moins de deux ans de l'installation d'un régime ? C'est un peu plus compliqué que cela. Ce qui arrive au Sénégal est compliqué. J'ai dit en décembre 2012 dans une émission de la 2STV que la masse monétaire du pays avait augmenté mais dans le même temps, elle était invisible dans la circulation. Personne n'arrive à le comprendre et c'est de là que sont parties les difficultés. Les affaires stagnent, les entreprises ferment. Personne ne comprend. Les gens travaillent, reçoivent leurs salaires mais dans le même temps, tout est bloqué. Rien ne bouge. Les dépôts ont diminué dans les banques qui, peinent même à vous payer un chèque de 5 millions. Alors qu'il y a environ deux ans, les banques sénégalaises étaient sur-liquides. Les Notaires peuvent rester deux mois sans enregistrer un acte. Qu'est-ce qui fait que le Sénégal ne bouge plus ? Une réflexion est à mener sur ce sujet. « Nous sommes implantés dans toutes les collectivités locales du pays. Nous avions placé 500.000 cartes » Vous êtes rompu à la connaissance de l'Etat pour avoir été président de l'Assemblée nationale puis du Sénat. Ces expériences peuvent vous faire comprendre ce qui se passe? C'est un peu difficile (rires). Je crois que (un peu hésitant) on s'est débrouillé pour faire perdre sa confiance au Sénégal. Depuis 2012, il n'y a pas un nouvel investissement. Les investisseurs habituels réfléchissent pour comprendre ce qui se passe. Pour un pays sous-développé comme le Sénégal, il est difficile de ne compter que sur ses ressources. Et pourtant, le Sénégal était lancé par Wade (il répète). Si on en arrive à cette situation, il est normal de s'arrêter et de voir ce qui se passe. Etes-vous d'avis, comme certaines personnes, que la traque des biens supposés mal acquis peut être une des causes ? C'est une des raisons (catégorique). Naturellement, dans tous les pays du monde, une telle démarche aurait freiné les investisseurs parce que, le responsable d'une société ne veut qu'on vienne le fouiller. Et cette traque peut toucher n'importe qui. Peut-être que ça n'explique pas tout mais, c'est une des raisons. Il paraît que maintenant, beaucoup de commerçants rechignent à aller verser de l'argent à la banque à cause des justifications qu'on leur exige. L'Afrique doit refuser ce que les Occidentaux veulent lui imposer. Aux Etats-Unis, en Suisse et bien de ces pays reçoivent l'argent sale détourné d'un peu partout. C'est ce qui leur a permis de se développer. Qui sont les gens qui investissent un peu partout en Europe aujourd'hui ? Ce sont les gens du Golfe, des Monarques qui prennent l'argent du pétrole pour en faire ce qu'ils veulent. J'ai dit une fois à Romano Prodi, ancien Premier ministre italien, venu me voir pendant ma présidence de l'Assemblée nationale, que du temps du même niveau de développement que le nôtre, ils étaient des dictateurs, pour asseoir un vrai développement et en arriver au stade actuel. Maintenant, ils se permettent de tout faire. Il nous faut comprendre le niveau où nous nous situons. Les Africains doivent avoir le courage de taper sur la table, pour dire non à ce qu'on essaie de leur imposer. Ce que la Banque Mondiale nous donne par an est moins important que la contribution annuelle des Sénégalais de l'Extérieur. Et ils veulent nous mettre dans un carcan sans issue. Il faut tout faire pour faire partir les grandes sociétés françaises et occidentales, au Sénégal et en Afrique. Nous avons les capacités de faire ce boulot. Vous regrettez que d'anciens collègues et camarades de partis se retrouvent en prison dans le cadre de cette traque ? (Triste). C'est regrettable. Macky Sall a prêté serment le 3 avril, et j'ai été convoqué le 17, environ 15 jours après. J'ai été le premier. Vous étiez une des cibles principales ? (Rires) Mais avant, ils ont fouillé, sans trouver des choses à me reprocher. Et je le maintiens toujours. L'Etat peut toujours vous créer des problèmes s'il le désire mais moi, je dort tranquille. Je travaille et gagne bien ma vie depuis longtemps, bien avant tous ces gens intéressés par mes avoirs. Les rumeurs soutenant que vous avez transigé sont donc infondées ? (Il se redresse). Rappelez-vous que quand ces rumeurs ont circulé j'ai attendu. Parce que dans un pays de droit, avancer que des milliards ont été remis au président par quelqu'un pour être laissé en paix, devrait faire s'autosaisir le Procureur. Traiter un président de la République de corrompu, c'est grave. C'est grave. Quand le Procureur n'a pas réagi, j'ai demandé à mon avocat de porter plainte. Le jugement a été rendu, et le gars a pleuré au tribunal pour se faire pardonner. Etant que rien n'a été trouvé après les enquêtes, on a voulu salir ma réputation. Quand le propos est venu d'un politicien, j'ai considéré que c'était un aigri. Mais quand c'est venu de la presse, j'ai porté plainte. Je ne crains rien. La traque des biens mal acquis ne peut pas être un programme, il faut s'occuper du pays. C'est pour cela que les gens ont été élus mais on ne voit pas le bout du tunnel car des situations comme la pénurie d'eau depuis des semaines, la fermeture de l'aéroport pendant une journée sont des situations jamais vues auparavant. Pour l'économie d'un pays, c'est assez grave. Plein de choses se passent qui obligent qu'on s'arrête un peu. Regardez le nombre d'accidents enregistrés et d'autres phénomènes. On doit prier pour ce pays. « Les Sénégalais de la diaspora veulent rentrer, mais pas pour rester à ne rien faire. Il faut créer les conditions de leur retour. L'Etat doit travailler sur ce programme » Que pensez-vous être le problème du président Macky Sall avec qui vous avez été au pouvoir ? Je ne sais pas, parce que nous sommes pas ensemble actuellement. C'est plutôt à eux de faire les bons diagnostics. Moi, je suis comme tous les Sénégalais, inquiets. L'année dernière après l'hivernage, ils se sont précipités pour annoncer qu'il n'y avait pas de bons impayés, l'arachide a été vendue aux Chinois mais la conséquence n'a pas été révélée aux populations. Qui, au moment des semences ne pouvaient pas se payer celles-ci. L'arachide décortiquée est passée de 210 à 440 Cfa, le non décortiquée de 100 à 210 Cfa. Il fallait exposer les actions et les résultats attendus. Ils ont plutôt voulu se glorifier. Globalement l'agriculture doit être repensée parce que nous importons la majorité de nos besoins de consommation. Le Mali fait 850.000 tonnes de riz blanc et réalise d'autres cultures dignes de ce qui fait en Europe, alors que le fleuve Sénégal nous profite beaucoup qu'à eux. Le Sénégal importe du maïs du Burkina Faso et de la Côte d'Ivoire. C'est une aberration. Un agronome sénégalais travaillant à l'Usaid m'a récemment dit que les Guinéens veulent venir vendre ici de la pomme de terre. Le Sénégal doit bouger. Parce que nous ne pouvons pas arriver à exporter du riz, du blé, du maïs ? Nous avons assez d'eau alors que le Burkina ne dépend que de la pluie. L'agriculture doit aller au-delà de l'arachide et des trois. Notre objectif premier est d'atteindre l'autosuffisance alimentaire, et ce secteur pourra porter tous les autres. Un autre paradoxe est de voir l'eau nous créer des problèmes avec les inondations. Il faut drainer l'eau pour l'utiliser dans l'arrosage des Niayes au lieu de recourir au réseau de la Sde. Vous êtes inquiet pour votre pays ? Je suis effectivement inquiet, parce que tous les pays avancent sauf nous. Alors que nous avions pris une marge considérable. Au début, le rêve de beaucoup d'Ouest-africains était de venir à Dakar qui a été construite par les Français alors que chez les autres, il n'y avait que le désert. Aujourd'hui, ces pays ont réalisé beaucoup de choses et nous stagnons. Il faut que nous fassions une introspection. C'est de la responsabilité de tout le monde mais en premier, les gouvernants. On ne vous voit plus trop en compagnie des ténors libéraux, partis créer Bokk Guiss Guiss avec vous. Y a-t-il un problème avec eux ? Les gens confondent la Coalition et le parti. Après les problèmes avec le Pds, nous avons estimé, en tant qu'hommes politiques, ne pas rester sans aller aux élections. Toutefois, Abdoulaye Baldé avait déclaré son intention de former après un parti, Abdou Fall de gérer un mouvement. Mamadou Seck a, à mon avis, quitté la scène politique. Il ne me l'a pas dit mais, c'est mon avis. Thierno Lô quant à lui est un cas différent. Nous avons créé ensemble le parti avant qu'il ne le quitte, peut-être parce que des choses lui déplaisent. S'en est-il ouvert à vous ? On a discuté. Il s'est plaint de certains choses et a parlé de divergences avec certains, sans quitter tout de même. C'est par la suite que j'ai reçu sa lettre de démission. Maintenant l'adhésion à un parti est libre, comme la démission. Sinon le parti marche, les gens arrivent, d'autres partis. « Je ne peux pas oublier Abdoulaye Wade…Il m'a tout appris en politique » Vous recrutez bien en somme ? Nous n'allons pas chercher les gens, c'est eux qui viennent vers nous. Nous rendons grâce à Dieu pour la marche du parti. Vous disiez ne jamais quitter le Pds, pour transhumer ou former un autre parti. Que s'est-il passé finalement pour que vous changiez de conception des choses ? C'est ce que je croyais (rires). Je disais effectivement n'envisager aucune autre carte politique dans ma vie que celle du Pds, mais Dieu m'a tracé un autre destin. Après la défaite du Pds, je pensais devoir légitimement diriger le Pds mais pour Wade le choix portait sur quelqu'un d'autre. Avec les élections législatives qui se profilaient j'avais le choix entre arrêter la politique, j'en étais loin, ou accepter d'être derrière quelqu'un d'autre au Pds, c'est pourquoi je suis parti. Que reste-t-il de vos relations avec Abdoulaye Wade ? (Un peu hésitant). Quelque fois, j'ai beaucoup de regrets parce que c'était mon supérieur, nous avons partagé beaucoup de choses pendant une trentaine d'années. Se séparer d'une telle personne n'est jamais une situation aisée. Je ne peux pas oublier Abdoulaye Wade d'autant plus qu'il m'a tout appris en politique. Et nous sommes fiers de ses réalisations dans ce pays. Tout n'a pas été rose dans son parcours, mais il a réussi beaucoup de belles choses inoubliables, comme l'autoroute qui, a été programmé pour la première fois en 1970 par Senghor. Et l'emprise était là mais si ceux dont la négligence a conduit à son occupation sont là. Ils doivent se taire, parce que cela a conduit à des dédommagements de 60 à 100 milliards. Les responsables de ce situation s'érigent aujourd'hui en donneurs de leçons. On aurait pu citer des réalisations de Wade dans tous les domaines. Dans l'enseignement, on a des lycées partout. Un ne peut au réalisateur de telles œuvres réserver, entre autres sorts, l'exil, l'emprisonnement de son fils. C'est une situation que je déplore. Etes-vous allé voir ce fils, Karim Wade, en prison ? Pas encore mais, des proches y sont allés, à commencer par mon épouse. C'est comme si j'avais fait le déplacement. Après avoir dirigé la mairie de Dakar, vous voulez la reconquérir. Ce sera pourquoi faire ? Beaucoup de choses (rires). J'ai fait beaucoup de choses à Dakar qu'une émission n'aurait pas suffi à citer. C'est mois qui ai commencé avec les plans le pavage des rues dont parle Khalifa Sall. Les archives sont là. Une autre chose dont le grand public ne peut se rendre compte est qu'à mon arrivée, les institutions internationales ne finançaient pas directement les collectivités locales. J'ai écrit à la Banque Mondiale et à l'Afd qui, après des missions d'évaluation pendant six mois, ont financé la ville de Dakar à hauteur de 13 millions d'euros, de même que 4 millions d'euros accordés par la Sfi. La ville ne pouvait pas lever de fonds et le développement ne peut être assuré par les ressources propres, pour une ville comme un pays. Je me suis heurté aux textes de la législation sénégalaise et je me suis battu pour leur modification, au plan national et de l'Uemoa. C'est donc grâce à Dakar que les villes africaines peuvent lever des fonds sur le marché financier international. Khalifa parlait récemment de 12 millions de dollars empruntés à la Boad. Ça c'est moi ! C'est le fruit de mon travail. Même en termes d'augmentation du budget, je suis allé loin et je ferais davantage. Je sais par où procéder et ce ne sera pas l'augmentation de nouvelles taxes. Dakar peut en 5 ans être comme les grandes villes du monde, avec des rues pavées, un éclairage public complet, l'évacuation des eaux, des places publics accueillants. Pour en faire une ville où il fera bon vivre. Par exemple, à l'hôpital Abbass Ndao on avait fait une clinique ophtalmologique digne de ce qui se passe en France, pour attirer les clients d'un peu partout en Afrique qui n'auraient plus besoin d'aller se faire soigner en Europe. De même que, des étudiants pourraient venir y faire des stages sous la supervision de professeurs qualifiés. Nous avons aussi créé beaucoup de centres de santé. Les deux récemment inaugurés par Khalifa Sall faisaient partie de mon programme. « Dakar peut en 5 ans être comme les grandes villes du monde…Je sais par où procéder » En somme Khalifa Sall assure bien votre continuité ? Sauf que la cadence aurait pu être plus rythmée parce que l'expansion du Samu Municipal prévue en 2009 n'a pas été fait, le centre des Parcelles Assainies devait être un hôpital à cette heure-ci. Il y a beaucoup de choses à faire. C'est pourquoi je veux encore me présenter. L'éclairage public pose encore des problèmes. Il faut assurer la maintenance. L'intérieur des quartiers doit être terminé. C'est un vaste programme que je veux mettre en application. La reconquête de Dakar n'est certainement qu'un tremplin pour le pouvoir, en tant que chef de parti ? Le rendez-vous porte sur les élections municipales, limitons nous à cela pour voir après. On ne peut pas courir deux lièvres à la fois. Le chemin qui mène à la présidentielle est ensuite long et notre parti a de nombreuses idées à développer d'ici là. Le premier secteur sur lequel nous devons nous battre est l'agriculture. Le programme agriculture de Bokk Guiss Guiss est d'arriver à la réalisation de l'autosuffisance alimentaire. Ensuite il y a l'artisanat qui regroupe quelque 130 métiers. J'ai entendu au Maroc parler des artisans du bâtiment. Le Tourisme est un secteur qui peut nous valoir beaucoup de créations d'emplois. Des pays comme le Maroc et la Tunisie tirent beaucoup de ressources de ce secteur, et n'ont pas les meilleurs avantages que nous. Leurs hôtels proposent le remise en forme, le golf et des espaces de loisirs qui sont les principaux besoins des touristes. A Hammamet, on retrouve plus de 230 hôtels et à une certaine période de l'année, on y trouve difficilement de la place. Ici, on a rien. Ensuite, il nous faut une véritable politique touristique. Dans ces pays par exemple, les investisseurs ont les terrains viabilisés avec beaucoup de facilité pour les encourager. Au Maroc, pendant mes investigations, le m2 carré est proposé à 25.000 FCfa dans des zones avec de l'eau, du courant et toutes les commodités. Il a juste une obligation de mise en valeur. Au Sénégal on aurait pu développer toute la grande côte, les Îles du Saloum, la Casamance. On me dira que dans cette dernière il y a la crise mais pour moi elle est économique, il faut donc la régler de manière économique. Et il faut reconnaître que beaucoup de choses doivent y être faites par l'Etat. Il va avoir l'honnêteté de reconnaître et rectifier les choses. A Tambacounda, on peut développer le tourisme de chasse. On peut même imaginer un tourisme rural. Parce que le tourisme est la découverte mais le soubassement reste la vente de la destination Sénégal. Un ami franco-sénégalais me disait la dernière fois que pour ses vacances en Tunisie avec sa femme, le coût était de 1000 euros, équivalent au prix du seul billet pour venir au Sénégal. Ce sont des choses à revoir. Ensuite les visas d'entrée sont arrivés. C'est une affaire d'incapable. Le tourisme n'est pas une affaire de concerts. Vous faites allusion à la nomination de Youssou Ndour à ce département ? Le Tourisme est un secteur sérieux dans un pays. La France est le premier dans ce domaine au monde avec 56 millions de visiteurs par an. La Turquie a fait des efforts pour aujourd'hui arriver à 32 millions de touristes. C'est une industrie. Cela crée des emplois et fait rentrer des devises. Recueillis par Seneweb News | |
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