Crée le 16-04-2013 06H30 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 16-04-2013 - 06H30 PAR : LE PHARE
Les Congolais ont, encore une fois, assisté hier lundi à un spectacle indigne d'un pays qui se respecte, à travers les institutions républicaines. A la place d'une plénière parlementaire, on a plutôt suivi une véritable pièce de théâtre bien propre à la RDC.
Tout le monde attendait fiévreusement de connaître les griefs retenus contre le chef du gouvernement et la manière dont le débat allait se dérouler en marge de la motion de censure adressée au Premier ministre, par le député Jean Baudouin Mayo Mambeka.
Malheureusement, ceux qui sont censés représenter le peuple ont préféré se livrer à sport dont il faudra trouver le nom dans l'avenir, poussant aux commentateurs à conclure qu'ils sont plutôt préoccupés par leurs intérêts égoïstes que la défense de l'intérêt général !
Voilà ce qui convient pour qualifier l'attitude des députés qui ont fait volte-face en dernière minute, en renonçant à leurs signatures, sans fournir une explication susceptible de justifier leur décision. Pourtant, qu'ils avaient librement consenti à la démarche de leur collègue visant le contrôle de l'exécutif ou mieux la transparence dans la gestion des affaires publiques.
En effet, sur les 137 signataires de la motion de censure contre Augustin Matata Ponyo, 41 ont fait un revirement spectaculaire en retirant leurs signatures par des correspondances au président de leur institution.
Ce qui est le plus étonnant dans ce dossier, hormis l'effet de surprise, c'est lorsque les auteurs du désistement ne fournissent aucune explication quant à ce! Pire encore, certains parmi eux ne l'ont pas fait de leur gré. C'est la hiérarchie de leurs formations politiques ou plateformes qui a agi en leur nom, les obligeant ainsi à se plier. C'est le cas des députés de l'UNAFEC dont la lettre du président de leur parti adressée à Aubin Minaku a été lue en plénière.
Des députés aux mains liées
Alors qu'une disposition de la constitution proclame l'indépendance du député vis-à-vis de son parti ou plateforme politique, le film vécu hier au Palais du peuple a surpris plus d'une personne.
A l'analyse de leurs lettres au bureau, on constate que ceux qui ont jeté l'éponge l'auraient fait sur base des pressions subies ou moyennant la contrepartie en espèces sonnantes, d'après certains témoignages rapportés par des intervenants.
Ce qui ouvre la voie à des commentaires en sens divers. Notamment d'aucuns pensent désormais qu'une bonne partie des députés, en particulier ceux de la famille politique régnante, qui siègent au Palais du peuple ne sont pas responsables des actes qu'ils posent. Tout leur serait dicté de l'extérieur, et qu'ils ne sont que simples exécutants des ordres.
D'autres relèvent que les «Représentants du peuple», ne le sont que de nom. Ils représentent, en réalité, leurs propres intérêts. Enfin, le spectacle d'hier au Palais du peuple donne raison à ceux qui ont toujours fustigé le caractère nominatif de la majorité des députés qui siègent actuellement dans l'hémicycle de Lingwala.
C'est ici qu'il faut relancer le débat sur la responsabilité d'un élu, son statut de représentant du peuple et le relai de ses aspirations !
Insulte aux électeurs
En tout cas, le comportement affiché hier par les députés qui ont retiré leurs signatures a déçu même dans leur propre camp.
Leur attitude frise la déconsidération envers les élus, du moins pour ceux qui étaient réellement élus.
Comment expliquer qu'un député, prétendument représentant du peuple, ne soit pas responsable des actes qu'il pose ? Ceux qui ont désisté ont-ils été forcés d'apposer leurs signatures sur le document ou l'avaient-ils fait manu militari ? La réponse ne peut être négative quand on sait que l'initiateur de la démarche est un député de l'opposition.
Comment alors expliquer que quelqu'un ayant signé librement un document, après en avoir pris connaissance, puisse se résigner en dernière minute sans justification?
Au-delà de ces quelques questions résumant l'essentiel des préoccupations du public, on se demande également si certains députés n'éprouveraient-ils de difficultés pour la compréhension de la langue française dans laquelle sont rédigés les documents de travail qu'on leur remet. Car, à suivre la lecture de certaines lettres de désistement, on constate que certains avaient signé par inadvertance.
Si tel pouvait être le cas, une hypothèse d'ailleurs à exclure s'il faut s'en tenir aux conditions imposées aux candidats par la CENI, chaque député a un assistant qui est rémunéré par le Trésor. Et ce dernier qui tient le cabinet de l'élu, a le devoir d'éclairer la lanterne de son patron lorsque ce dernier éprouve des difficultés sur une matière.
De la hauteur messieurs les députés, s'il vous plait
Un homme politique, par essence, est celui qui sait assumer la responsabilité de ses actes, même si ceux-ci ne bénéficieraient de l'adhésion du grand nombre.
Mais, ce qui se passe en Rdc semble donner raison à un acteur politique africain qui avait fustigé la classe politique zaïroise. Le comportement de ceux qui sont censés représenter la nation et son peuple, qui reste marquer par une légèreté légendaire doublée d'irresponsabilité, suscite beaucoup d'inquiétudes. C'est comme si on ignorait que les séances du parlement sont suivies par tout le monde, Congolais comme étrangers, dont les diplomates accrédités en Rdc. En plus, les députés semblent ignorer qu'ils ont la charge de veiller à la bonne image du pays à l'extérieur par leur prestation.
La majorité au pouvoir, par le bureau interposé, doit éviter de donner l'impression de vouloir à tout prix esquiver le débat sur des questions cruciales de la vie de la nation. Pourquoi étouffer le débat, à deux reprises, quand bien même tout le monde savait que cela n'allait pas donner le résultat voulu par les signataires? Car, personne n'ignore la manière mécanique dont cette majorité fonctionne lorsque la démarche émane du camp opposé.
Les cas sont légion. On sait comment s'était terminée la motion de défiance contre le ministre d'Etat Nkulu Kilombo, celle contre le ministre Botshwali, ou encore le débat sur les contrats chinois. Du moins, on avait laissé le débat se dérouler et les intervenants n'avaient aucune contrainte pour dire ce qu'ils pensaient.
Messieurs les députés, voyez comment ça se passe ailleurs et adaptez-vous. Pour cela, il est temps que vous puissiez vous délier du diktat de vos familles politiques pour faire droit aux aspirations du peuple.
Dom
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