Crée le 12-02-2013 12H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mardi 12-02-2013 -12H34 PAR: REFERENCE PLUS
Les désaccords entre la délégation du gouvernement congolais et les représentants du M23 montrent l'impasse des pourparlers de Kampala dont aucune raison ne justifie la tenue. De plus, devront-nous constater, la République Démocratique du Congo est un Etat souverain. Il revient donc aux forces régionales et à la communauté internationale d'assister les Forces armées congolaises (Fardc) dans leurs initiatives en vue de la stabilisation de la région du Kivu, et non de cautionner un marché de dupe dont l'issue consiste en réalité à infiltrer les institutions congolaises pour une balkanisation à court terme.
Les exigences du M23
Les rebelles du M23 exigent, comme condition à un cessez-le-feu qu'ils ont pourtant décrété unilatéralement, une amnistie des faits de guerre, la prise en charge par le gouvernement de l'actif et du passif comptable du M23, un gouvernement de transition… en complément de ordre du jour des travaux. Celui-ci, adopté et signé lors de la plénière du 16 janvier dernier, comprend quatre points la revue de l'accord du 23 mars 2009 les questions sécuritaires les questions sociales, politiques et économiques, ainsi que le plan de mise en œuvre.
La position du gouvernement
La délégation conduite par le ministre congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda, a fait savoir que la rencontre de Kampala ne devait en aucun cas se pencher sur tous les problèmes de la République Démocratique du Congo. De plus, le M23 a outrepassé le cadre préalablement défini le 21 novembre 2012 par les trois Chefs d'Etat de la région en l'occurrence Yoweri Kaguta Museveni, Paul Kagame et Joseph Kabila ayant permis la convocation du Sommet extraordinaire des Chefs d'État de la Conférence internationale sur l région des Grands Lacs (CIRGL) du 24 novembre 2012. Le facilitateur Crispus Kiyonga, qui plus est ministre ougandais de la Défense, devra en principe rejeter cette demande supplémentaire au risque de confirmer l'impartialité du pays hôte.
Les raisons du refus de Kinshasa
Certaines revendications du M23, lesquelles sont certes judicieuses, sont déjà formulées par les différentes entités de opposition, dans toutes ses composantes, et par la société civile sans pour autant verser le sang des Congolais, ni déstabiliser la Nation par le recours aux armes. L'amnistie des criminels et leur intégration dans les institutions de l'État légitimeront non seulement l'affront fait au peuple congolais martyrisé et humilié, mais confirmeront surtout la complicité de l'alliance pour la Majorité Présidentielle (MP) avec lés parrains du M23 et banaliseront l'impunité. Dans la même optique, peut-on donner satisfaction aux revendications d'une structure qualifiée de criminelle par des institutions internationales et dont les principaux dirigeants sont recherchés par la Cour pénale internationale (CPI) ? Comment peut-on se plier aux desiderata d'une bande armée dont les membres n'ont cessé de s'adonner aux violences sexuelles, au viol systématique des dispositifs constitutionnels, aux pillages des ressources naturelles, à la déstabilisation du territoire national … ? Comment peut-on composer avec des gens qui trahissent la Nation congolaise, en agissant en intelligence, avec les agresseurs ? Le gouvernement congolais est contraint d'éviter, constat-t-on, toute accointance avec les forces négatives.
Des concertations dans un cadre national
Au vu des arguties évoquées ci-dessus, le gouvernement congolais ne peut que rejeter toute proposition imposée de l'extérieur, à propos de la cohésion nationale et de la sécurisation de la région du Kivu. Ainsi a-t-il intérêt, pour éviter l'amalgame, à ce que les judicieuses revendications concernant les institutions de la République et le « vivre ensemble » puissent être plutôt débattues à Kinshasa dans un cadre inclusif. En effet, sans exclure l'implication indirecte de la communauté internationale à d'éventuelles assises, les différentes problématiques congolaises ne doivent être abordées qu'à la seule initiative des Congolaises et des Congolais par le truchement des concertations dans un cadre national.
Des sources proches des deux parties qui négocient encore à Kampala, des divergences persisteraient encore sur les points à inscrire à l'ordre du jour. " Il y a encore des choses à se dire sur l'agenda des pourparlers ", affirme-t-on des deux coté. Aussi, annonce-t-elle, les deux délégations rejettent la responsabilité de ce rendez-vous manqué sur le facilitateur car, selon le correspondant de la Radio Okapi à Kampala, c'est au ministre ougandais de la Défense qu'incombe la responsabilité pour avoir négligé certains points inscrits pourtant à l'ordre du jour des négociations.
Voilà qui dément l'assurance affichée par Crispus Kiyonga, ministre ougandais de la Défense et médiateur entre Congolais en conflit. Celui-ci avait déclaré à la fin du mois passé à la presse qu'il ne restait plus que "quelques virgules et quelques points à ajuster" avant la reprise des discussions en plénière pour mettre fin aux négociations. D'autres sources proches ayant requis l'anonymat auraient indiqué que le président ougandais, Yoweri Museveni, aurait estimé que « tous les problèmes de la Rdc ne se résoudraient pas à Kampala » et qu'il aurait réduit de vingt-et-un à neuf, les revendications du M23.
Il s'agit de neuf points qui, selon la radio okapi, devraient faire l'objet de discussions. Et le facilitateur aurait déjà communiqué cette exigence aux deux parties. Mais, le M23 aurait sollicité une dérogation pour étudier en profondeur la question de ses revendications élargies aux questions de démocratie, de bonne gouvernance et des droits de l'homme et voudrait les voir figurer dans l'agenda des discussions.
Vers un cul-de-sac...
Comme on peut le constater, les tergiversations se sont implantées entre les parties en présence à Kampala, la manoeuvre risque de conduire tout droit dans un cul-de-sac. Jusqu'à ce jour, personne n'est en mesure de donner la date exacte de la reprise véritable des discussions à Kampala entre le gouvernement de Kinshasa et le M23 ". Devant le risque de voir la partie s'arrêter en queue de poisson, les uns et les autres restent sur leurs gardes. Surtout, prêts à brandir leurs biceps.
Sur la radio périphérique Rfi, par exemple, Stanislas Baleke a rappelé que le M23 a, pour lui, la puissance militaire. Quand bien-même il a accepté de lâcher la ville de Goma, il pourraient y revenir rapidement. Ce mouvement a affirmé, au début de la semaine, que son mouvement était prêt à rentrer sur le terrain de la guerre. Le Professeur Stanislas Baleke a précisé qu'à ce jour, ils sont plus forts qu'autrefois. " L'armée du M23 s'est multipliée par trois après la prise de Goma, parce que tous les éléments Fardc qui se sont démobilisés sont avec le M23. D'autre part, le M23 a eu plus de mille tonnes de minutions et des chars de combat qui sont à Rumangabo ", a-t-il affirmé. Avant de souligner qu'ils sont prêts à les utiliser contre la RD Congo. Et c'est là une preuve qu'ils ont été fournis à suffisance par leurs commanditaires, le Rwanda et l'Ouganda.
Si l'on peut s'interroger sur la nécessité et l'opportunité de cette sortie médiatique, plus d'un analyste de la scène politique en RD Congo conviendront que l'heure n'est vraiment pas à la distraction pour le Gouvernement congolais. Quand bien même Kinshasa se targuerait de sa puissance diplomatique, d'autres pistes ne devraient pas être négligées. Des sanctions infligées à certain leaders du M23 et l'isolement de ce Mouvement considéré par les Nations unies comme une force négative ne devraient pas distraire le gouvernement. Surtout qu'on n'a pas oublié des sales jeux auquel la nation tout entière a assisté au cours des deux dernières décennies avec la communauté internationale.
Optimisme associé au scepticisme
A l'optimisme du gouvernement quant à l'issue heureuse de la crise de l'Est de la Rdc, il serait prudent d'associer le scepticisme quant à l'incapacité du dialogue de Kampala d'y apporter des solutions durables. C'est pourquoi, " Il ne faut pas oublier ce que le chef de l'Etat Joseph Kabila avait dit dès le début. Nous sommes présents sur trois fronts : politique, diplomatique et militaire ". Et les actions doivent se poursuivre sur ces trois fronts.
On l'a déjà dit et l'on ne cessera jamais de le répéter : " devant l'échec des discussions, les ennemis de la Rdc ne pourront qu'envisager le plan " B ". Celui qui consiste à renflouer les lignes d'attaque en hommes, armes et munitions en vue d'appuyer sur l'accélérateur et faire capituler l'adversaire. Les Forces armées de la République doivent donc se tenir prêtes. Le plus dur est donc avenir.
Dr. Fernand Mutabwiti Enkunu
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