Crée le 22-08-2012- 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mecredi 22-08-2012 - 14h10 PAR :OBSERVATEUR
Pour réussir la révolution de la modernité prônée par le chef de l'Etat, il serait absurde d'envisager une solution qui n'impliquerait pas l'assainissement des finances. Et mieux, l'assainissement des finances du Parlement avec un audit sérieux, ce Parlement qui apparaît comme l'une des plaies qui font saigner le Trésor public.
Pour s'en convaincre, il est superfétatoire de chercher des lunettes spéciales. Il suffit simplement de jeter un petit coup d'œil sur l'organisation des finances dans les 2 chambres du Parlement. Ce Parlement qui, seul, se tape la part du lion du budget promulgué chaque année par le chef de l'Etat.
A la chambre basse, apprend-on, à part les 6.000 $ par député, chiffre officiel, il y aurait encore, dans l'informel 6.000 autres dollars. Ce n'est pas tout car lors des sessions ordinaire et extraordinaire, le parlementaire est un monsieur qui, à chaque séance, se voit remettre un cachet qui va loin au-delà du salaire mensuel d'un fonctionnaire de l'Etat ayant le grade de directeur.
A la chambre haute, le sénateur n'est pas n'importe qui pour se situer, toute sommation faite, en deçà de 20.000 dollars. Ce qui fait dire à plus d'un que le parlementaire congolais est une personne qui aimerait être " éternellement " en session.
La liste des faveurs qui sont celles du parlementaire congolais serait incomplète sans cette rente de 500 $, rente que l'Etat congolais paye à tout Congolais, vivant ou décédé, qui a eu à exercer la fonction de Parlementaire. De 1960 à nos jours. Une petite ronde de ce côté-là nous a aussi permis de noter que tout parlementaire a un assistant, reconnu par l'Etat congolais qui lui paye 500 $. Et s'il faut prendre le nombre des Congolais ayant exercé cette fonction de parlementaire de 1960 à ce jour multiplier par 500 $, on comprend à quel degré le trésor public est saigné. Ce diagnostic des finances au Parlement de la RD Congo serait incomplet si nous ne parlions pas du personnel d'appoint au Palais du peuple. Ces Congolais, agents de l'administration publique ne sont pas logés à la même enseigne que leurs collègues d'autres services publics de l'Etat car leurs salaires varient, selon les grades, de 500 à 1.500 $. Pourquoi cet apartheid salarial. Les agents et fonctionnaires de l'Etat œuvrant au Parlement sont-ils spéciaux ? Cette situation, qui dure depuis des lustres est de nature à provoquer un certain exode, les agents d'autres services se voyant affluer vers le Palais du peuple.
L'audit : une thérapeutique de choc
Il convient d'arrêter l'hémorragie quand c'est encore très tôt. Pour ce faire, Matata Ponyo a tout intérêt à comprendre que l'audit du Parlement se révèle être une thérapeutique de choc pour assainir les finances au parlement. Il doit poursuivre sa politique jusqu'à la fin, cette politique qui a permis, pour le seul mois de juillet, de récupérer un peu plus 1.000.000.000 FC avec la paie des enseignants de Kinshasa à la banque.
Quant aux parlementaires eux-mêmes, nombreux sont ceux qui ne sont pas du tout chauds à légiférer pour la postérité, à voter des lois en faveur du peuple, leur électeur, mais plutôt prêts à se prononcer pour des lois prêt-à-porter, des lois taillées sur leur propre mesure. De 6.000 dollars du député (formel) à 50 $ du fonctionnaire de l'Etat, c'est la distance de la terre au soleil.
Valentin Wakudinga
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