Crée le 29-08-2013 00H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 29-08-2013 -10H49 PAR : LE POTENTIEL
De plus en plus favorable à une solution politique dans l'Est de la RDC
La RDC joue sa survie entre l'imminence des concertations nationales à Kinshasa et la relance des pourparlers de Kampala. Dans cette partie de ping-pong s'insère inexorablement la reprise des hostilités autour de Goma. La crise dans les Grands Lacs est derechef à la une de l'actualité et la communauté internationale opte pour une solution politique en vue d'une paix durable dans l'Est de la RDC. Cette option accorde, à n'en point douter, priorité au réchauffement de la piste mise en veilleuse dans la capitale ougandaise.
L'environnement politique congolais est en pleine ébullition, écartelé entre les pourparlers de Kampala et les concertations nationales, dont l'ouverture est annoncée pour le 4 septembre prochain. Lancés en décembre 2012, les pourparlers de Kampala marquent le pas, toute l'attention étant tournée vers Kinshasa où se prépare le forum national.
Cependant, il reste difficile de mettre la croix sur Kampala qui s'invite toujours au débat, du fait de l'implication de la communauté internationale. Selon elle, seule une solution politique, impliquant tous les acteurs de la région, pourrait ramener la paix en RDC. Aussi la balance penche-t-elle vers des pourparlers de Kampala. L'émotion créée par les tristes bombardements de la ville de Goma a servi de déclic à ce réveil de la communauté internationale qui rappelle les engagements pris par les parties signataires de l'accord-cadre du 24 février 2013 à Addis-Abeba (Ethiopie).
Désormais, c'est déjà une partie de poker entre les deux pôles d'attraction de la vie politique congolaise. L'on joue au quitte ou double, ne sachant pas de quoi sera fait demain.
LE CERCLE S'ELARGIT
Les Nations unies, présentes en RDC avec la Monusco, ont été les premières à relancer le débat autour de l'urgence qu'il y avait à activer le volet politique de la crise dans les Grands Lacs. Confirmant l'implication des troupes de la Monusco dans les combats engagés autour de Goma par les Forces armées de la RDC, Martin Kobler, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies au Congo et patron de la Monusco, a indiqué que, malgré le soutien des troupes onusiennes, « l'action militaire n'est pas une solution magique ».
« Il n'y a pas de solution militaire à ce conflit », a estimé M. Kobler, appelant à la poursuite des entretiens de Kampala entre le gouvernement et le M23. Ce dernier, faut-il rappeler, s'était brièvement emparé de Goma en novembre 2012 lors d'une offensive que la Monusco n'avait daigné stopper. Pour des raisons restées obscures jusqu'à ce jour.
Le ministre britannique des Affaires étrangères pour l'Afrique, Mark Simmonds, est allé dans le même sens. Dans une déclaration datée du 27 août 2013 et faite depuis Londres, il a condamné les attaques du M23, tout en appelant « tous ceux qui ont de l'influence d'agir afin de mettre un terme au conflit à l'Est de la RDC ».
A en croire Mark Simmonds, « Le M23 doit cesser toute forme de violence et j'en appelle à tous ceux qui ont de l'influence sur ce mouvement d'agir afin d'y parvenir. Tout appui externe au M23 est inacceptable, nuisible à la sécurité de la région et en violation directe de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies. Et d'ajouter : « Le Royaume-Uni appuie totalement l'accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération.
Il est essentiel que le processus politique soit remis sur les rails. C'est seulement quand tous les signataires se mettront ensemble pour honorer leurs engagements qu'une paix durable sera restaurée à la région ».
Bien avant la Grande-Bretagne, le Département d'Etat américain avait également appelé à l'apaisement, invitant les parties en présence « à faire preuve de retenue afin d'éviter une escalade militaire du conflit ou de toute action qui présente un risque pour les civils ». « Nous demandons à toutes les parties d'éviter toute action qui pourrait aggraver ces tensions », avait indiqué le porte-parole de la Maison Blanche, M. Marie Harf.
Si le gouvernement américain s'est montré évasif quant à l'option à mettre en œuvre dans les Grands Lacs, les six sénateurs américains, en mission dans la région, ont clairement défendu l'idée d'une solution politique pour sortir du bourbier de l'Est. Ils ont donné leur position, le dimanche 25 août à Goma (Nord-Kivu), au sortir d'un entretien avec Martin Kobler, le représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en RDC.
« La présence des Nations unies ici est très importante mais la solution ne viendra pas des Nations unies. Il doit y avoir une solution politique. Les Nations unies ont maintenant un nouveau leadership. Nous allons solliciter plus de supports pour lui, mais il doit y avoir une solution entre le peuple de cette région et du Congo entier, mais également avec les voisins», a indiqué le représentant de ces sénateurs, Graham Lindsey.
L'Union européenne (UE) n'est pas restée en marge de la grande dynamique internationale qui se met en branle en faveur de pourparlers de Kampala. Donnant de la voix en rapport avec la reprise des hostilités autour de Goma, l'UE a, par le biais du porte-parole de son service diplomatique, « appelé toutes les parties concernées à la retenue dans l'intérêt des populations civiles et en vue de favoriser une solution politique à la crise dans l'Est du Congo ».
L'HEURE DU CHOIX
Même si le décor est planté pour l'ouverture des concertations nationales, Kampala risque de s'inviter sinon de plomber la grand-messe qui se prépare déjà au Palais du peuple de Kinshasa. Il ne serait pas surprenant qu'une nouvelle date vienne bousculer le 4 septembre 2013.
Dans le contexte actuel, Kinshasa est dans l'obligation d'opérer un choix. D'un côté, rassurer ses partenaires de la CIRGL, initiateur du dialogue de Kampala ; de l'autre, donner des gages de bonne foi à tous les partenaires extérieurs engagés dans l'accord-cadre d'Addis-Abeba.
Entre les deux pôles, les enjeux et intérêts s'entremêlent au point qu'il faut assez de jugeote pour éviter de marcher sur des mines anti-personnel. Le choix pour Kinshasa est du genre cornélien. Va-t-il troquer automatiquement les pourparlers de Kampala contre les concertations nationales ? Ou, à la rigueur, il va se servir de ce forum pour baliser la voie à la conclusion de Kampala ? C'est une véritable gageure.
Malgré ce regain de bénéfice dont ils jouissent au plan international, les pourparlers de Kampala restent plombés par l'attitude mi-figue mi-raisin du président ougandais, réputé complice de son collègue rwandais dans le projet de balkanisation de la RDC. Sa position de facilitateur dans le conflit ne rassure pas.
En tout état de cause, Kinshasa est obligé de faire avec, en s'aménageant des espaces pour mieux défendre sa cause.
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