Crée le 16-08-2013 07H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le vendredi 16-08-2013 - 07H30 PAR : ARTV NEWS
Des centaines de personnes tuées, des milliers de blessés dans la journée de mercredi de 14 août nommée « Bloody Wednseday » ( mercredi sanglant) dans l'opération planifiée par les ministres de la défense et de l'Intérieur, Abdel-Fattah Al-Sissi et Mohamed Ibrahim en s'appuyant sur des beltaguiya (voyous) contre les manifestants qui s'étaient massés depuis plusieurs jours dans les places Rabiaâ Al Adawiya et Al Nahda au Caire.
Mercredi, le ministère de la santé a annoncé la mort de plus de 149 citoyens et des centaines de blessés, dont des observateurs ont estimé que ce chiffre ne reflète pas le nombre exact de victimes tombées par centaines et des milliers de blessés et des personnes calcinées à l'intérieur des tentes dressées par les manifestants.
Les violents événements ont commencé mercredi à l'aube lorsque l'armée, la police et des beltaguiya ont lancé un assaut contre les manifestants pro-Morsi qui réclament le retour de ce dernier au pouvoir après son éviction par Abdel-Fattah Al-Sissi, auteur du coup d'Etat, le 3 juillet dernier.
L'opération meurtrière a vu la mobilisation d'un important arsenal de guerre, dont des bulldozers, des balles réelles, des snipers, des balles en caoutchouc, des bombes lacrymogènes où un hôpital et des tentes ont été brûlés.
Le ministère de l'Intérieur a annoncé l'évacuation des rassemblements sans violence!
Des forces de sécurité avaient pourtant annoncé dans un premier temps l'évacuation des sit-in des pro-Morsi à Rabiaâ Al-Adawiya sans autant recourir à l'usage de la force contre les manifestants. En vérité, rien de cela n'est concrétisé sur le terrain, car les forces de l'ordre ont ouvert d'emblée le feu sur les manifestants en faisant également usage de gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc après s'être adressé à eux à l'aide des haut-parleurs pour quitter les places de Rabiaâ et Al Nahda, mais nombreux sont ceux qui n'ont pas répondu favorablement aux appels de l'armée. Parallèlement aux appels lancés par les forces de l'ordre à l'aide des haut-parleurs, les forces de police s'étaient mises à tuer des manifestants et à mener une campagne d'arrestation d'envergure contre les pro-Morsi. Même après l'évacuation du rassemblement à la place Al Nahda à Gizeh, les forces de l'ordre avaient assiégé les manifestants pendant de longues heures en empêchant les ambulances d'y accéder pour évacuer les blessés.
Résistance héroïque à Rabiaâ Al Adawiya
L'opération d'évacuation des rassemblements à Rabaâ n'a pas été facile en dépit d'impressionnants engins mobilisés pour disperser les partisans du président déchu qui manifestent pacifiquement son retour. Vu le nombre important de manifestants dans ladite place, les forces de l'ordre n'ont toutefois à disperser la foule même après avoir recouru à la violence et à l'usage excessif de balles réelles, des tirs de snipers et des grenades lacrymogènes ayant coûté la vie à plus de 300 personnes et des milliers de blessés rien que dans la place Rabiaâ.
En se préparant à d'éventuel usage de la force par l'armée et la police, les manifestants ont été surpris par la brutalité et la férocité des forces de sécurité qui ont pourtant annoncé auparavant une série de mesures en coupant le courant électrique, et empêcher tout approvisionnement en nourriture et en eaux aux manifestants.
Nombreuses manifestations dans plusieurs gouvernorats égyptiens
Quelques instants après l'annonce par les différents medias de la répression des manifestants à Rabiaâ et Al Nahda et la mort des dizaines de manifestantes et de blessés, des dizaines de manifestations ont été organisées dans plusieurs villes et gouvernorats égyptiens en dénonçant le massacre perpétré ce mercredi sanglant.
Des rassemblements ont aussi été tenus dans plusieurs villes à Alexandrie, Matrouha, El Bahira, Fayoum, Beni Souiyef et Suez, lesquelles n'ont pas été épargnées par la violente répression des forces de l'ordre, où sont tombées nombre de morts et de blessés.
Al-Baradei démissionne
Le vice-président égyptien et prix Nobel de la paix, Mohamed El Baradei a présenté sa démission mercredi pour protester contre le recours à la violence contre les Frères musulmans à Rabiaâ Al-Adawiya et El Nahda ayant provoqué la mort des dizaines de personnes. D'autres Etats ont également condamné la violente intervention des forces de l'ordre égyptiennes pour évacuer les manifestants.
« Je démissionne parce que je ne peux pas assumer la responsabilité des décisions que je ne partage pas », a-t-il écrit dans sa lettre présentée au président par intérim en ajoutant: « Ma conviction est qu'il y avait possibilité d'éviter cette effusion de sang ».
Saad Amara des Frères musulmans à Echorouk: Al-Sissi est responsable du massacre et assume la responsabilité du sang versé
Comment expliquez-vous ce qui s'est passé en Egypte?
L'histoire égyptienne va raconter aux générations futures que les institutions de sécurité tuent le peuple sans pitié et leur tirent dessus avec brutalité, rien que pour avoir dit à bas le coup d'Etat, oui pour le retour à la légitimité. En effet, au lieu que ces armes soient utilisés contre l'ennemi, les forces de sécurité les utilisent pour tuer froidement des innocents à Rabiaâ et Al Nahda. En vérité, c'est un carnage horrible.
En effet, moi je suis en route en compagnie de 100 mille égyptiens pour rejoindre la place Rabiaâ Al-Adawiya mais les forces de police nous ont empêchés d'y accéder à 1 km des lieux où se sont rassemblés les manifestants. Les forces de police nous ont tirés dessus, tuant quatre (4) martyrs, voire plus. Les putschistes ont même empêché des ambulances de se rendre sur les places de Rabiaâ et Al Nahda pour évacuer les blessés et leur prodiguer les soins nécessaires.
Qui assume la responsabilité de ce qui s'est passé?
Le responsable de tout ce qui s'est passé est Abdel-Fattah Al-Sissi. Quant aux autres leaders du ministère de l'intérieur, ce ne sont effet que des exécutants des ordres de Al-Sissi.
http://www.echoroukonline.com/ara/articles/175003.html
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