Crée le 15-08-2013 09H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 15-08-2013 - 10H30 PAR : LE POTENTIEL
Le vœu du président du groupe parlementaire UDPS et alliés exaucé
Denis Sassou Nguesso, président du Congo-Brazzaville, vient d'adresser une invitation écrite de sa propre main au président de l'UDPS Etienne Tshisekedi pour ce samedi 17 août à Brazzaville. Alors que tout était parti pour procéder à l'ouverture officielle des concertations nationales ce 15 août 2013, Samy Badibanga avait bousculé l'ordre établi par le présidium en faisant une proposition pour le moins inattendue. «Il faut impérativement attendre la tenue de la rencontre entre Denis Sassou-Tshisekedi avant d'organiser les concertations nationales», a-t-il déclaré le lundi.
Une rencontre très attendue et commentée dans tous les sens par l'opinion congolaise. D'ailleurs, pour une frange de l'opinion, une spectaculaire annonce de la participation de l'UDPS et de Tshisekedi aux travaux des concertations nationales est attendue.
Pourtant, au-delà des concertations nationales, le président Denis Sassou Nguesso précise dans son invitation que les entretiens porteraient sur « quelques sujets d'intérêts partagés ». C'est tout dire. Les deux hommes n'entendent pas se focaliser exclusivement aux seules questions touchant aux concertations nationales.
C'est donc l'économie de la correspondance du président de la République du Congo-Brazzaville, datée du 13 août, adressée le même jour au président de l'UDPS. Pour autant, faudrait-il s'attendre à de fracassantes déclarations à la fin de cette rencontre ? Rien n'est moins sûr. Une rencontre de tous les enjeux certes, pour la suite du processus de recherche de la cohésion nationale, mais une opportunité pour accroître les chances de l'inclusivité à imprimer à ces assises nationales.
« Les présidents Sassou et Tshisekedi ont un souci partagé pour l'avenir des Etats dans la région des Grands Lacs qu'il est déplacé de ramener leur rencontre seulement aux concertations nationales telles qu'imaginées par Joseph Kabila… », indique Albert Moleka, directeur de cabinet et porte-parole du président de l'UDPS.
Ce dernier tient ainsi à sortir cette entrevue du prétexte de concertations nationales. A cet effet, fait-il remarquer, au-delà de la facilitation voulue et acceptée par toutes les parties, se déclinant en accompagnateur à la carte, au facilitateur ou au médiateur, le président du Congo-Brazzaville n'a jamais fait mystère de son intérêt dans la région.
Pour preuve, argumente le porte-parole du leader de l'UDPS, la situation dans la région a été au menu de la rencontre de ces deux personnalités lors de leur dernière rencontre en octobre 2012. C'était en marge de la tenue à Kinshasa du 14ème Sommet de la Francophonie.
Ainsi, Albert Moleka ne manque pas de préciser le fait que les concertations nationales qui accaparent l'actualité n'ont jamais constitué et ne constituent pas une préoccupation pour Etienne Tshisekedi.
Néanmoins, il voit quand même dans la prochaine rencontre Sassou-Tshisekedi, une opportunité de trouver des solutions à la complexité des problèmes internes et externes de la RDC, notamment l'éclairage sur les tenants et les aboutissants de la guerre de l'Est du pays.
S'agissant du duo Kabila-Tshisekedi, présenté comme blocage de la situation politique au pays, le porte-parole du leader de l'UDPS dit s'en tenir aux faits. « Ce n'est pas Etienne Tshisekedi qui est au pouvoir durant les douze dernières années. La tragédie vécue avec des millions de morts que l'on semble banaliser, le pouvoir en assume non seulement la responsabilité mais aussi la culpabilité… ».
Du côté de la base de l'UDPS à Limete, l'invitation de Denis Sassou Nguesso est reçue positivement. Les militants de cette formation politique, appelés communément « combattants », font preuve de constance et croient en l'ouverture du lider maximo.
Depuis la présidentielle du 28 novembre 2011, le président de l'UDPS se considère comme le président élu de la RD Congo. L'opposant historique refuse de reconnaître les institutions issues de ces élections. Son passage à Brazzaville intervient après la visite de travail du président Kabila, suivie de celle de l'archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo.
LE VŒU DE SAMY BADIBANGA EXAUCE
C'est un pari gagné pour le président du groupe parlementaire UDPS et alliés, Samy Badibanga, qui avait posé cette rencontre en préalable à l'ouverture des concertations nationales pendant que d'autres se bousculaient au portillon.
En effet, le président de l'UDPS est l'un des principaux protagonistes de la crise politique en RDC, dans la mesure où il a été la principale victime de fraudes électorales ayant entaché les élections générales de novembre 2011», avait dit Samy Badibanga, sans se départir de sa sérénité.
Pour le président du groupe parlementaire UDPS et alliés, la seule conclusion était simple : «Sans l'implication de Tshisekedi, ces concertations n'auront aucune importance dans la mesure où la crise en cours oppose en premiers Joseph Kabila à Etienne Tshisekedi ». Et d'ajouter : « Nous sommes à un moment où nous devons faire preuve de beaucoup de prudence et de responsabilité. Les Romains disaient : Festina lente. Ce qui veut dire : hâte-toi lentement. C'est la démarche que nous devons adopter présentement, au regard de l'importance des enjeux ».
Si ce rendez-vous est salué par tous, il satisfait pleinement Samy Badibanga qui a joué un rôle pour sa concrétion. Le discret président du groupe parlementaire UDPS et alliés, habituellement avare de déclarations à la presse, a néanmoins gagné un pari en posant un préalable qui vient d'être rencontré.
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