Crée le 07-07-2013 07H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le dimanche 07-07-2013 - 10H40 PAR : LE POTENTIEL
Au sein de l'Opposition, chacun veut jouer sa partition face aux concertations nationales à venir. Les violons sont loin de s'accorder au sein de la famille politique, à laquelle n'appartient pas Joseph Kabila. Le Conclave de l'Opposition, censé aplanir toutes les divergences possibles pour aborder avec sérénité ces concertations, ne s'annonce pas sous de bons auspices. Deux mammouths, l'UDPS et alliés ainsi que le MLC et aillés déclarent déjà forfait. L'ouverture de ce conclave, prévue finalement aujourd'hui samedi, paraît plus que jamais hypothétique.
Annoncées pour le jeudi 4 juillet dans la salle paroissiale Notre-Dame de Fatima à Gombe, les assises devant réunir les acteurs de l'Opposition ne cessent de connaitre des reports. Hier vendredi 5 juillet, l'ouverture des travaux annoncée pour Limete, n'a pas eu lieu. Et pour le modérateur des Forces acquises au changement, Jean-Pierre Lisanga, c'est finalement pour ce samedi avant-midi que devront s'ouvrir les travaux. Il apparaît que toutes les tendances ne répondront pas présentes à cette décisive rencontre. Du côté du Mouvement de libération du Congo, sans ambages, le président de son groupe parlementaire, par ailleurs secrétaire général adjoint, a décliné l'offre, au nom de son parti. La même position est adoptée par l'Union pour la démocratie et le progrès social siégeant à la Chambre basse du Parlement. Ce groupe parlementaire se considère également non partant pour ces concertations.
D'où, il ne servirait à rien de préparer, à travers un conclave, une rencontre à laquelle on ne prendra pas part. Le député national Jean-Claude Vuemba, deuxième vice-président de l'UDPS et alliés, a clairement affiché sa position devant la presse, soulignant que son groupe parlementaire ne trouvait pas d'opportunité à prendre part aux assises dont il ne maîtrise pas encore les enjeux. Du côté MLC, c'est la voix de Fidèle Babala qui a mis en mal l'initiative du conclave. Le MLC, déclare-t-il, n'a pas encore levé une option sur sa participation. Les deux groupes parlementaires défendent quasiment le même point de vue. Ils disent n'avoir pas la maîtrise totale des enjeux réels de ce conclave.
L'Opposition politique, dans son ensemble, aura du mal à adopter une position commune face aux concertations nationales en vue. Le conclave censé harmoniser les différents cahiers des charges pour en dégager la synthèse peine à regrouper tous les ténors de cette composante.
A quoi donc s'attendre de l'issue de ce conclave. En tout état de cause, il va de soi que les opposants sont loin de parler un même langage ou encore d'assouplir leurs positions… Les leçons du 28 novembre 2011 n'ayant pas encore été tirées du côté de l'Opposition, cet abordage en ordre dispersé aboutira inévitablement de maigres résultats à la fin du parcours.
Attente des cadeaux
L'Opposition congolaise actuelle s'attend à recevoir des cadeaux de la Majorité. Plutôt que de se battre pour déjouer les stratégies de la majorité, l'Opposition compte sur la bonne foi des partenaires de la Majorité. La démocratie congolaise est encore jeune, certes, mais il n'est pas question d'offrir à la nation l'image d'une opposition incapable de faire bouger les lignes. Lors de la Conférence nationale souveraine, l'UDPS, le PDSC, le G14, avaient fait basculer la tendance jusqu'à obtenir le contrôle de la dynamique de la plénière et faire passer toutes les vues et les discours contre le régime de Mobutu.
Les partis alimentaires créés pour les besoins de la cause ont basculé pour soutenir les thèses des forces du changement. En ce moment de la convocation des concertations nationales pour renforcer la cohésion nationale, l'Opposition doit démontrer l'existence d'une crise qui a poussé le président de la République à explorer des voies et moyens pour taire les divergences. Lorsque le président de la République invite à la réflexion sur les voies et moyens susceptibles, entre autres, de consolider la cohésion nationale et de renforcer l'autorité de l'Etat sur tout le territoire national en vue de mettre fin aux cycles de violence dans l'Est du pays, c'est dire que les institutions ont tout donné. Elles ont démontré leurs limites. Cette démonstration cristallisée par les aspirations profondes du peuple obtiendra le soutien souhaité.
A la CNS, l'Opposition avait obtenu la souveraineté dans la prise des décisions. Les participants ont même obtenu la création du Haut conseil de la République, comme organe de suivi des résolutions de la CNS.
Il y a moyen de suivre la Majorité dans l'arène et changer la tendance. En crise de stratégie, l'Opposition actuelle se veut une opposition bourgeoise. Elle n'est pas combattante au point que la Majorité peut la malmener lors de n'importe quelle confrontation, sa réaction sera non seulement molle, mais inappropriée donc inefficace.
Au sein de l'Assemblée nationale, la parfaite démonstration est faite chaque fois qu'intervient un vote. L'Opposition se limite à accuser « une majorité mécanique ». Et après ? Rien ! Il ne sert à rien d'écarter l'existence des pièges tendus par la Majorité dans l'organisation et le déroulement des concertations nationales. De même, il faut poser la même question à l'Opposition : par où avez-vous piégé la Majorité dans l'intérêt supérieur du peuple ? C'est là le vrai débat sur la participation ou non aux Concertations nationales initiées par le président de la République. Tenter de soulever la question de la légitimité des institutions issues des élections du 28 novembre 2012, loin du cadre voulu par tous, à savoir les concertations nationales, c'est mettre la charrue devant le bœuf.
Pareil cadeau, Joseph Kabila ne le ferait pas à son opposition. L'Opposition l'attendait naïvement ! En , dit-on, « on ne se fait pas de cadeaux ». L'Opposition congolaise ne l'a pas encore intériorisé. La Majorité surfe justement sur cette faiblesse jusqu'à importuner l'Opposition. En abordant les concertations nationales en ordre dispersé, l'Opposition ne récoltera que ce qu'elle aura semé.
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