Ville province de Kinshasa
Les arrêts de bus, secteurs idéals des voleurs
On ne compte plus depuis quelques années le nombre de petits vols au journalier dont les kinois sont martyres du jour au lendemain, perpétrés pour la plupart par de jeunes désœuvrés commis à héler les passagers pour une destination ou une autre. Connaissant très bien leur environnement, ces voleurs, sous couvert de percevoir des taxes pour le compte de l'Association des chauffeurs du Congo (ACCO) s'évanouissent facilement dans la nature une fois le forfait commis. Dans ces circonstances, seuls les initiés sont capables de retrouver leur trace par l'entremise des chefs de bandes.
Larcins en bandes structurées
Dans cet exercice, deux carrefours de la ville de Kinshasa sont réputés. Il s'agit du Rond-point Ngaba, entre les communes de Ngaba et Makala ainsi que la place Victoire, les communes de Kasa-Vubu et Kalamu. Mais le plus professionnel de ces voleurs demeure sans égal ceux du marché central de Kinshasa, dit « Zando » où on en trouve de tous les acabits.
Sur cette liste, se trouve également le rond-point de l'Upn qui dessert toute la partie nord-ouest de la ville de Kinshasa. Pour ces jeunes-gens qui opèrent très souvent en groupes de deux, sous prétexte d'aider le client à retrouver un moyen de locomotion, le mode opératoire reste le même. Pendant que le premier malfrat se charge de distraire la proie désignée, le deuxième se charge de piquer l'objet convoité téléphone, argent, bijoux où le sac avant de prendre la poudre d'escampette. Pire, certains voleurs à la sauvette recourent carrément aux mégots de cigarette encore en feu ou d'objets tranchants, tels que lame de rasoir; pour commettre leur forfait et obliger les victimes à lâcher prise. Loin d'être de sainte, la junte féminine participe aussi à ce type de vol. Très souvent, ce sont de jeunes femmes attendant famille qui s'illustrent dans cette pratique magique en procédant à une sorte d'hypnose. Se faisant passer pour de nécessiteuses, elles, suscitent souvent la compassion et c'est exactement en ce moment là que le vol intervient. Selon le témoignage d'une victime qui s'est fait voler à la place de la Victoire, c'est en criant aux voleurs que l'on se fait avoir. « La bande fait de son mieux pour vous mettre en confiance, vous priant ainsi de faire attention à vos effets de valeur afin de ne pas vous faire voler dans la cohue de cette place forte de la ville de Kinshasa », raconte-t-elle. Dès que vous leur faite confiance, confie la victime, elles touchent l'objet en question et puis dans un tour de passe-passe, votre objet de valeur disparaît alors que vous l'aviez en main sans vous rendre compte, a-t-elle indiqué. Comme prendre le transport urbain est un combat et un exercice de tous les jours, lorsque l'on est à un arrêt de bus, il faut faire très attention à ses poches. Dans la précipitation de prendre place à bord du véhicule, les voleurs en profitent pour visiter et fouiller les poches et les sacs de fond en comble, sans se faire repérer. C'est bien tard que la victime déjà à bord du transport va se rendre compte qu'elle a été détroussée par des inciviques qui pullulent aux arrêts de bus. Désormais, avec l'arrivée des taxis-motos en masse dans la ville de Kinshasa, il y a un nouveau genre de voleurs à l'arrachée. Plusieurs témoignages indiquent état que certains conducteurs indélicats sont passés maîtres dans ce type de vol à l'arrachée à vive allure. Impossible pour les victimes de les identifier, tellement le vol s'opère à une vitesse éclair. Ils profitent ainsi de la distraction et du manque de transport. C'est avec le risque de faire traîner la victime sur la chaussée. Cette situation inquiète la population, d'autant plus que la ville de Kinshasa, à la veille du Sommet de la Francophonie, s'apprête à accueillir près de six mille visiteurs. Les observateurs pensent que l'occasion faisant le larron, l'Hôtel de ville doit mettre les bouchés doubles. D'une part, aménager les parkings et arrêts avec indication pour aider les touristes à s'orienter facilement dans la ville sans trop de difficultés. D'autre part, tout faire pour chasser les inciviques qui risquent de salir la réputation de la ville par des vols à répétition.
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