Crée le 03-06-2013 10H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 03-06-2013 -11H40 PAR :LE POTENTIEL
Pendant que le doute s'installe auprès de certains acteurs
Doit-on continuer à croire en la tenue effective des concertations nationales annoncées depuis décembre 2012 par le chef de l'Etat ? La recherche de la cohésion nationale ne ferait-elle pas courir les acteurs? Les tractations déclenchées par Evariste Boshab, récupérées plus tard par Aubin Minaku, évoluent sans réelle visibilité, ni sur le format, ni sur la facilitation, encore moins sur une éventuelle date. Plus le temps passe, plus le doute s'installe. Confortablement ! Mais, la personne chargée par le président Kabila pour en déblayer la voie rassure sur l'imminence de la convocation de cette importante rencontre.
Se tiendra, se tiendra pas ? La question est sur toutes les lèvres relativement à la tenue de ce forum national (ou dialogue national, c'est selon) dont le chef de l'Etat a fait l'annonce en décembre 2012 dans l'objectif entendu de cimenter la cohésion nationale. Cela en rapport avec à la énième agression dont le pays fait l'objet de la part de ses voisins. Six mois plus tard, cette rencontre se fait toujours attendre. Rien de concret n'est palpable. Seules quelques bribes d'informations laissent transparaître l'imminence de la convocation de cette rencontre entre Congolaises et Congolais.
Dans les couloirs, l'on rapporte que les deux présidents des Chambres du Parlement auraient déjà reçu mission de piloter les débats afin de rester dans le cadre institutionnel. Contrairement à Aubin Minaku, qui paraît plus que jamais réservé sur le sujet, Léon Kengo wa Dondo, son collègue du Sénat, n'est pas allé par le dos de la cuillère pour fustiger la lenteur dans la tenue de ce grand forum national.
A l'ouverture le 15 mars 2013 de la session ordinaire du Sénat, Léon Kengo a abordé la question. Sans détours. Face à l'incertitude le président du Sénat a élevé la voix : « Au sujet de l'initiative politique annoncée par le président de la République en vue de la cohésion nationale, il est souhaitable que celle-ci soit rapidement clarifiée ; et si un forum doit réunir les Congolais à cet effet, que celui-ci soit convoqué afin de mettre un terme aux spéculations actuelles ».
Son appel a-t-il eu un écho ? Difficile à dire pour l'instant.
Le vœu de Kabila
Joseph Kabila avait déclaré : « Comme Etat et comme Nation, hier et aujourd'hui, face à l'épreuve de la guerre, la cohésion nationale a été et demeure la condition de notre survie, le bouclier le plus sûr contre toute velléité de balkanisation et de destruction ». Comme pour faire converger toutes les énergies, le chef de l'Etat notait que « Cette cohésion postule un patriotisme qui ne s'accommode d'aucune justification de la trahison.
Un patriotisme qui bannit divisions et mobilise, sans compter, pour un Congo à jamais indépendant et indivisible, toujours plus fort et plus prospère ». Il exhortait chacun de « nous à œuvrer pour que l'année nouvelle soit effectivement celle de la cohésion nationale. Dans cette perspective, dès le début de l'année 2013, d'un cadre pour les échanges entre toutes les forces vives de la Nation ».
L'accueil réservé à cette annonce était unanime. Tous l'avaient salué, dans la Majorité comme dans l'Opposition. C'est le cas de la Convention des démocrates chrétiens de Florentin Mokonda Bonza, qui enfourcha aussi la trompette de la cohésion nationale. Dès le 26 janvier, le CDC avait lancé un pressent appel à tous les Congolais de toutes tendances confondues à « accepter de se mettre autour d'une même table pour mettre fin à la menace qui sévit dans l'Est de la RDC, suivant l'appel lancé par le président de la République ». Même à l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), on ne disqualifie pas complètement l'idée des concertations.
Félix Tshisekedi, secrétaire national en charge des Relations extérieures, précise que son parti pourrait concéder de participer à ces assises, à la condition qu'elles soient pilotées par une médiation internationale !
Plus l'initiative présidentielle s'installe dans la durée, plus le doute prend le dessus sur l'optimisme du départ. Joint au téléphone depuis la Chine, le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, s'est montré évasif. Contrairement à ses habitudes, il est paru nerveux. Sans doute, compte tenu de la délicatesse de la question. « Je n'ai pas de temps de m'occuper des conneries comme celles-là.
On y travaille. Qui a dit qu'un enfant qui entre à l'école primaire, qu'il doive terminer l'université le lendemain ». Le porte-parole du gouvernement est resté cependant convaincu que les concertations auront bel et bien lieu - le moment venu, croit-il. « Vous dites que ça prend du temps. Par rapport à quoi ? On ne prépare pas du folklore ». Attitude compréhensible dans la meure où, le porte-parole du gouvernement n'entend pas laisser transparaitre le moindre doute dans la volonté affichée du chef de l'Etat de matérialiser son initiative. Le souci de mieux faire habite donc l'initiateur de cette rencontre de haute portée nationale.
C'est imminent
En ce qui le concerne, le président de l'Assemblée nationale Aubin Minaku s'est voulu rassurant, déterminant le rôle de chacin des acteurs concernés. Lors de son dernier échange avec les médias, le président de la chambre basse a clarifié les choses : « L'acteur principal des concertations, c'est le président de la République puisque les concertations, ce n'est qu'une réunion que le président de la République va convoquer, sur pied de l'article 49 de la Constitution qui fait de lui le garant de l'unité nationale et de l'intégrité territoriale ».
Il renchérit : « Et donc, c'est à lui de définir les termes de référence, d'inviter les personnes qui devront prendre part à la réunion…Je crois qu'au mois de mai, nous pourrions commencer les concertations ». Seulement, le mois de mai vient de se terminer sans que rien de concret ne soit annoncé. «Le mois de juin entamé, le doute est permis» estiment certains acteurs politiques. Le chef de l'Etat qui la différence entre la précipitation et la rapidité, sait certainement à quel moment convoqué tous les invités à ces concertations.
La langue de bois des acteurs politiques tant de la Majorité que de l'Opposition sur la question des concertations démontre la délicatesse de l'initiative présidentielle. Redouterait-on « un partage équitable et équilibré » du pouvoir marmonné en sourdine, notamment par une frange de l'opposition ? Des questions qui fâchent risqueraient-elles de provoquer davantage d'instabilité alors que les institutions semblent fonctionner normalement ?
Le président de la République ne tardera pas, certes, de lever le suspense afin que la dynamique enclenchée par cette annonce ne puisse faiblir ou faire languir.
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