Crée le 19-12-2012 11H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 19-12-2012 - 11H20 PAR: OBSERVATEUR
C'est un Kabila toujours légèrement indéchiffrable qui a reçu hier à la cité de l'Union africaine, la presse nationale. Il avait à ses côtés, le ministre Mende.
A cette occasion, Kabila a parlé de la guerre que des puissances étrangères ont imposée à la RDC. Il a expliqué à ses hôtes le pourquoi de cette rencontre. Il a avoué avec une profonde tristesse dans la voix que la guerre injuste à laquelle la RDC fait face dans le Kivu, nous coûte énormément en termes des pertes en vies humaines.
Devant la presse nationale, toutes tendances confondues, Kabila n'a pas cherché à tricher avec la vérité : la guerre sanglante qui nous est faite dans le Kivu est une affaire de tous les Congolais.
Devant la Nation en danger d'implosion, même invraisemblable, il ne peut pas y avoir aujourd'hui majorité d'un côté, et opposition de l'autre. C'est dans ce cadre là que j'ai reçu les députés et les sénateurs pour leur expliquer la situation de guerre que nous vivons dans le Kivu.
Je vous fais venir à votre tour parce que je tiens à ce que l'opinion que vous gérez par vos médias interposés ne soit pas victime de la désinformation.
Et surtout pour vous sensibiliser sur les défis que, comme nation agressé, nous avons à relever ensemble.
Il est bon que vous le sachiez. Les revers que nous avons subi dans le Kivu sont dû principalement à l'indiscipline, et à la trahison de certains des officiers de nos forces armées aujourd'hui incarcérés à la prison militaire de Ndolo. Où ils attendent que la justice militaire s'occupe de leurs dossiers dont l'instruction est déjà en cours ;
Dans la guerre du Kivu, Kabila n'est pas allé par quatre chemins pour reconnaître que la RDC a eu beaucoup de morts, de blessés et des milliers de déplacés aujourd'hui en situation précaire dans les camps de fortune où ils vivent dans des conditions infrahumaines. Et plus qu'humiliante pour notre dignité.
Il s'est ensuite posé une question : face à cette guerre, quelles sont globalement les pistes de solution ? La réponse est venue de lui-même : elles sont de plusieurs natures. Dont : arrêter cette guerre à tout prix et pas à n'importe quelle condition ; parvenir à stabiliser toute la région et essayer par tous les moyens légaux de savoir ce qui se cache dans la tête de ceux qui cherchent désespérément à déstabiliser notre pays.
Parce qu'il se raconte des choses et d'autres au sujet de l'entretien que Kabila avait eu avec les hommes du M23, voici la version que lui-même a donnée à ce propos.
Quand j'étais à Kampala, Museveni m'a demandé si je ne pouvais pas accepter de recevoir les compatriotes du M23 ? J'ai accepté. Et s'adressant directement à Museveni en ma présence, Runiga déclina comme suit les raisons de leur entrée en rébellion. La guerre actuelle, dit-il, ne devait pas avoir lieu. Si elle est là quad même, c'est parce qu'en RDC il n'y a pas de routes, pas de supermarchés, il y règne un traitement discriminatoire entre l'ouest et l'est. Là le carburant coûte moins cher qu'ici.
Et lui Kabila de lui poser la question de savoir si pour construire des routes qui manquent, il faut prendre des canons. Chacun de nous a un rôle à jouer. Mais il faut que ce soit un rôle positif.
Aussi Kabila s'est-il dit intéressé d'identifier, lui et tous les congolais, le rôle que joue la communauté internationale, ici représentée par la Monusco. Avec un budget de plus de un milliard de dollars qu'on lui alloue pour dix sept mille soldats dont il n'est pas sans intérêt de connaître l'utilité dans la résolution des drames armés que nous vivons en ce moment.
L'opinion s'interroge aussi : pourquoi les discussions de Kampala ne progressent-elle pas ? Pour la simple raison, dit Kabila, que le M23 refuse toute référence à la Constitution de la République.
On va essayer d'arrêter cette guerre dit Kabila. Qui s'interroge aussitôt :est-ce que sommes-nous vers la fin de la guerre ? La réponse est non, martèle-t-il. Est-ce que la guerre peut-elle recommencer à tout moment ? Oui, absolument, reconnait-il. Mais pour ajouter aussitôt : si toutes les actions diplomatiques actuellement en cours aboutissaient, il y aurait sûrement moyen d'arrêter cette guerre.
A la presse nationale dont il n'est pas si peu fier, le premier citoyen congolais veut qu'elle soit nationale et objective. Qu'elle tourne le dos à la stigmatisation et à la légèreté. Quelle soit une presse responsable, véritablement engagée dans la défense de nos intérêts. La presse congolaise, je la veux respectueuse des droits et de la dignité des gens. Elle se devrait aussi d'éviter de recourir aux injures qui ne grandissent personne.
Une façon peut-être de prévenir que l'aide de l'Etat à la presse dont le ministre Mende a parlé à la fin de cet entretien ne sera pas donnée à ceux qui pratiquent le journalisme de caniveaux.
Ce qui est sûr, c'est que Kabila ne veut plus d'une presse qui patauge dans une pauvreté qui l'accule à des comportements indignes des acteurs d'une profession aussi noble que le journalisme. Voilà qui a été bien compris par ses hôtes du jour.
Mankenda Voka
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