" Alea jacta est, missa est ", disaient encore les Romains. "Le sort est jeté, la messe est dite", peut-on ainsi traduire ce vieux diction. Maintenant que Goma est sous contrôle de l'ennemi, le M23, appuyé dans cette démarche par le Rwanda, tout est donc accompli.
Hier, mardi 20 novembre, une colonne de rebelles du M23 est entrée dans la ville de Goma et a progressé à la mi-journée vers le centre de la ville et
vers la frontière rwandaise, toute proche. Cette colonne a brièvement affronté des soldats des FARDC sur un boulevard longeant l'aéroport avant de poursuivre son chemin vers le poste-frontière rwandais de Gisenyi. De leur côté, les forces républicaines des FARDC se sont repliées pour, entend-on, "éviter une boucherie humaine, un bain de sang".
Quant aux forces de la Monusco, cantonnées d'abord à l'aéroport, elles ont disparu dans la nature, laissant les forces du M23, appuyés par le Rwanda's defense forces, l'armée rwandaise, "marcher" sur la ville, sans aucune résistance farouche. Comme s'il s'agissait d'une marche de santé ! Sans commentaire !
Face à ce énième regain de tension, comme en 2007 avec Laurent Nkunda, ce sont les populations qui en paient les frais. Elles vivent désormais des cauchemars car des bombes et d'intenses tirs d'obus pleuvent sur la ville de Goma, malgré une petite accalmie qui s'est observée hier dans la nuit.
Aujourd'hui, plus qu'hier, la cupidité des Congolais, leur naïveté et leur manque de vision politique vont permettre de consolider le plan de balkanisation de ce "beau" et "grand" pays. La prise de Goma par le M23 aura beau marqué la mémoire collective des Congolais épris de paix, il n'en est pas moins que la trahison, toujours elle, est à la base de cette énième déconfiture des FARDC. Ses éléments en déroute, sans motivation conséquente, nous ne pouvons que nous consoler désormais derrière des négociations avec des rebelles dont le seul but est faire la volonté de leur parrain, le Rwanda. C'est à dire que recourir encore à la solution diplomatique qui, au jour d'aujourd'hui, avec la prise de la ville de Goma, a cruellement montré ses limites.
Par la naïveté de l'homme politique congolais et par la trahison de tous ceux qui sont à la solde des artisans de la balkanisation et qui jubilent aujourd'hui, la RDC est désormais à la croisée des chemins. Elle doit impérativement sa survie à la seule volonté de des infiltrés qui se recrutent dans la sphère politique, notamment à l'Assemblée nationale, au gouvernement, dans les rangs des FARDC, au sein de la Majorité que de l'Opposition. Ceux qui s'amusent à se moquer de la Nation et de son peuple pour accéder au pouvoir, après avoir fait le lit de l'ennemi. Mais jusqu'à quand abuseront-ils de la patience des Congolais ?
La ville de Goma tombée de la manière la plus officielle qui soit, le décor est planté pour que la crise s'accentue. Car, nul n'ignore que sans l'appui extérieur et la trahison sur le plan interne, le régime de Paul Kagame n'aurait jamais pu faire ce qu'il est en train de faire dans notre pays. En 18 ans de son pouvoir, " l'homme fort de Kigali ", s'est illustré par des invasions contre un autre Etat. Des actes constitutifs d'infraction en Droit international!
Epinglé dans différents rapports dénonçant le pillage des richesses de la RDC, il n'a jamais mis fin à ses visées d'exploiter illégalement les richesses d'un autre pays. Ce qui fait qu'à ce jour, le gouvernement rwandais ne finance désormais qu'à 51% son budget national avec ses propres revenus. Le reste provient des emprunts auprès de ses parrains à qui il vend le coltan et les autres minerais de sang. Les grandes puissances n'ont que faire de la RDC, pas le Rwanda !
A la suite de ce qui s'est passé hier à Goma et à Gisenyi, une confrontation couve entre l'armée rwandaise et l'armée congolaise. La conséquence directe est que la crise risque d'embraser la sous-région. Entendu comme tel et prouvé que l'armée rwandaise soutient, de façon avérée, le M23, notre pays se verrait dans l'obligation de faire recours à ses alliés de la SADC. Car, sous peu, le président angolais, Dos Santos, aurait confirmé aux autorités congolaises que la RDC peut compter sur le soutien et la solidarité des pays membres de la SADC, en tant que communauté régionale. A moins que les grandes puissances marquent leur accord. Et que de l'intérieur, la trahison qui a toujours prévalu, soit bannie.
Mais jusqu'à quand ?
Willy K.
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