Crée le 21-11-2012 11h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mecredi 21-11-2012 - 21H19 PAR: OBSERVATEUR
La situation au Nord-Kivu est chaotique. La guerre qui oppose les pseudos rebelles du M23 soutenus à bout de bras par le Rwanda aux FARDC a jeté sur la route des milliers et des milliers de personnes qui ne savent aujourd'hui où s'abriter. En plus, il faut compter des morts dont personne ne saura aujourd'hui donner le chiffre exact. La plupart de ces victimes sont des femmes et des enfants. C'est pourquoi, au lieu de laisser la situation s'empirer davantage, nous pensons que le moment est venu d'ouvrir un dialogue franc et sincère entre la RDC et le Rwanda, parrain du M23.
Ne nous faisons pas d'illusions. Toutes les guerres au monde se terminent toujours par des négociations autour d'une table entre les belligérants. Même à l'intérieur d'un pays lorsqu'une guerre civile se déclenche, les factions antagonistes finissent toujours par se retrouver dans un face-à-face pour sceller la paix. Souvenons-nous du Dialogue intercongolais (DIC) qui a mis ensemble en Afrique du Sud le gouvernement congolais, tous les mouvements rebelles de l'époque, notamment le RCD, le MLC, le RDC-K/ML, ainsi que l'opposition politique et la Société civile. Cette rencontre a permis, non seulement, à mettre fin à la guerre qui avait divisé la RDC en trois zones distinctes, mais aussi à réunifier le pays, ainsi que les institutions étatiques.
Loin de nous au Mali, bien que la communauté internationale s'est mise d'accord pour l'envoi d'une force au nord de ce pays pour mettre hors d'état de nuire les islamistes qui y ont installé leurs pénates, Bamako se dit prêt à dialoguer avec les mouvements rebelles Ansar Dine et MNLA. Sans doute qu'à l'issue des pourparlers qui vont avoir lieu, les rebelles vont revenir à la raison et regagner le bercail pour éviter au Mali des pertes inutiles en vies humaines.
A propos de ce qui passe dans l'Est du pays, souvenons-nous que, en son temps, l'AFDL avait exigé des négociations avec le pouvoir mobutiste, quand cet ex mouvement rebelle se trouvait encore loin de Kinshasa. Mais poussé par sa mégalomanie et obnubilé par son orgueil, le maréchal dictateur avait rejeté d'un revers de la main cette offre de l'AFDL. Nous savons tous ce qui lui est arrivé par la suite un certain 17 mai 1997. Il est vrai que la promenade de santé de l'AFDL a été favorisée par le rejet total du régime mobutiste par la population qui avait besoin d'un changement fondamental de gouvernance en RDC. Aujourd'hui, le contexte n'est certes pas le même, mais est-il qu'il existe des problèmes sérieux dans le microcosme politique congolais que nous ne devons pas minimiser outre mesure.
Pour preuve, la progression facile des " rebelles " du M23 qui ont pris depuis le mardi 20 novembre l'aéroport de Goma est un signe qui ne trompe pas. Dans l'une de nos précédentes éditions, nous nous sommes posé la question de savoir pourquoi les militaires des FARDC subissaient-ils tant de revers au front ? Comme recommandation, nous avions suggéré au gouvernement de prendre ses responsabilités en engageant un dialogue franc et sincère avec le Rwanda, pour connaître ses vraies motivations parce qu'il n'est un secret pour personne que la M23 tire sa force de Kigali. A l'époque, cette proposition pouvait paraître comme une turpitude parce le M23 avait à peine quelques localités sous son contrôle. Maintenant que ce mouvement est devenu maître de Goma, Kinshasa doit impérativement revoir sa position pour éviter un pire scénario.
Il sied toutefois de préciser que le dialogue que nous préconisons ne doit pas être compris dans le sens d'aboutir à un partage de gâteau comme le raffolent maint politiciens congolais. Il faut absolument éviter de tomber dans ce piège au risque de faire marche arrière. Il existe une majorité au pouvoir. Il faut lui laisser le temps de diriger jusqu'en 2016 où elle rendra compte au peuple congolais. Le face-à-face congolo-rwandais que nous souhaitons vise à traiter les grandes questions qui divisent les deux pays notamment la fameuse question de ceux qu'on appelle communément les " Banyamulenge ". C'est un faux problème créé de toutes pièces par Kagame en vue de s'attirer la sympathie de la communauté internationale après le génocide de 1994 dont il fait quotidiennement un fonds de commerce.
Cependant, le gouvernement congolais ne doit pas croiser les bras et croire que le dialogue constitue la voie de salut au défi que nous impose le Rwanda. Qui veut la paix prépare la guerre, dit un vieil adage. La RDC doit impérativement changer de politique pour reprendre sa place de leader en Afrique centrale. Cela n'est possible que grâce à nos propres efforts. A ce propos, nous devons nous référer aux Saintes Ecritures où nous voyons que Dieu n'a jamais sauvé quelqu'un sans ses propres efforts. Les Congolais doivent commencer par montrer leur puissance, avant de compter sur le concours de la fameuse communauté internationale. La prise de Goma par le M23, sous la barbe de la Monusco, doit nous faire réfléchir.
Rombaut Ot.
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