Crée le 03-11-2012 17h00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le samedi 03-11-2012 - 17H15 PAR: LE PHARE
Chaque fois qu'ils sont mis à l'index dans un dossier sécuritaire congolais - rébellions de l'AFDL (1998-1997), du RCD (1998-2003), du CNDP (2009) et du M23 (2012)- les officiels rwandais brillent par un activisme hors du commun dans l'art de communiquer. A force de parler, ils finissent par faire passer pour des «vérités » tout ce que les décideurs congolais tentent de présenter comme des mensonges. Cela parait curieusement le cas dans l'affaire de la rébellion du M23 qui défraie la chronique depuis avril 2012 et dans la foulée de laquelle le Rwanda semble avoir gagné la bataille diplomatique contre la RDC dans les instances internationales, grâce à la force de ses arguments face aux accusations croisées du panel d'experts des Nations Unies et du Gouvernement congolais. Même si Kinshasa a du mal à l'admettre l'entrée du pays de Paul Kagame comme représentant de l'Afrique centrale, orientale et australe et membre non permanent au Conseil de Sécurité des Nations Unies constitue un sévère revers pour la diplomatie congolaise. Elle s'inscrit dans la droite ligne de l'incapacité des officiels congolais à obtenir des sanctions, au niveau des instances tant internationales qu'africaines, contre ce pays agresseur du nôtre.
Emoustillés sans doute par leur sortie d'une étreinte qui semblait les avoir condamnés sans appel, le maître de Kigali et ses proches collaborateurs ne se privent plus de proclamer, dans tous les fora internationaux où ils ont la possibilité de s'exprimer, leur attachement à la paix, à la stabilité et au développement du Congo, de la région des Grands Lacs et de l'Afrique.
Pas plus tard qu'hier jeudi 1er novembre, un parlementaire rwandais a déclaré, à partir de Kinshasa, que « le Rwanda est un pays qui cherche la paix et participe à la recherche de la paix partout dans le monde. Et le Rwanda n'est pas là pour déranger la paix dans la région ».
C'était à l'occasion de l'ouverture, dans la capitale congolaise, de la 4me réunion du Comité Exécutif du Forum des Parlements des pays de la Conférence Internationale pour la Région des Grands Lacs (CIRGL).
Comment remettre en question une telle déclaration de bonne intention, dans un forum destiné justement à promouvoir « la paix et la sécurité, la bonne gouvernance et le développement, les questions humanitaires et sociales, le développement économique » ? Un tel discours, une fois relayé dans les milieux diplomatiques et les médias, ne peut que faire accréditer la thèse de la non implication du Rwanda dans le conflit armé qui déchire l'Est de la République Démocratique du Congo depuis 5 mois.
Certains faits et gestes des officiels congolais, qui se livrent à la chasse aux traîtres à plus de 2.000 kilomètres de Rutshuru, vont même dans le sens de l'argumentaire rwandais fondé sur le binôme de la crise « congolo-congolaise». Il y a à se demander pourquoi les Congolais s'entre-accusent si ce qui se passe à l'Est est réellement la conséquence d'un complot ourdi contre eux à partir de Kigali ou de Kampala.
Si nos compatriotes chargés de la gestion du dossier sécuritaire du Nord-Kivu n'arrêtent pas de verser dans des maladresses politiques et diplomatiques, la voix du Congo démocratique risque d'être de moins en moins écoutée sur les places internationales. La baisse d'intérêt de la communauté internationale pour le projet de déploiement de la Force. Internationale Neutre le long de la frontière commune RDC/Rwanda et sa forte mobilisation pour la reconquête militaire du Nord-Mali devraient nous interpeller sur les enjeux cachés de la guerre de l'Est.
En effet, en dépit des marques de solidarité que les partenaires du Congo expriment à la chaîne au peuple congolais, les lignes tardent à bouger en ce qui concerne la contribution en troupes, la libération des fonds et l'appui logistique.
Il est bizarre que les « amis » du Congo se plaisent à s'arrêter au niveau du voeu pieux du respect de la souveraineté nationale, de l'indépendance et de l'intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo, sans lui donner les moyens de s'assumer comme Etat souverain et indépendant, aux frontières intangibles, selon la rengaine héritée du Traité de Berlin, que les Rwandais ne se gênent plus de remettre en cause, en préconisant la revisitation du tracé des frontières héritées de la colonisation.
Que les officiels congolais le veuillent ou pas, la présence du Rwanda au Conseil de Sécurité est un coup d'éclat réussi par Paul Kagame. Il convient de rappeler à ce sujet que parmi les critères d'éligibilité. Il y a la participation de ce pays aux missions de paix dans le monde (troupes rwandaises présentes au Darfour) et l'atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement (bonne gouvernance, lutté contre la pauvreté, accès de la majorité, de la population à 'l'eau potable et à l'électricité, etc.). Bref, le Rwanda est pris très au sérieux sur l'échiquier international. Pour renverser la vapeur, les Congolais devraient apporter au monde extérieur la preuve que la guerre de l'Est n'est pas liée. aux problèmes internes (mauvaise gouvernance,' déficit de démocratie, manque de leadership, crise post-électorale, violation des droits de l'homme, haine ethnique et tribale, non respect de l'Accord du 23 mars, velléités sécessionnistes, etc). Que c'est dut d'être Congolais !
Kimp
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