Crée le 30-10-2013 08H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 30-10-2013 - 08H10 PAR : Issa K. Barry-ARTV NEWS
L'arrêt des hostilités et la réconciliation entre la République démocratique du Congo et les rebelles du M23 était un rêve trop beau pour être vrai. Depuis plus d'une semaine, dans les environs de N'Goma, la langue la plus usitée était celle des canons. Exit la rencontre organisée dans la capitale ougandaise pour aplanir les divergences. Ils étaient loin d'être commodes, ces rebelles du M23, un groupe créé suite à la guerre du Kivu et composé d'ex-rebelles du CNDP (le Congrès national pour la défense du peuple de Laurent Nkunda). Ses membres sont ensuite réintégrés dans l'armée congolaise suite à un accord de paix signé le 23 mars 2009 avec Kinshasa.
Ils se sont ensuite mutinés en avril 2012, considérant que le gouvernement congolais n'avait pas respecté les modalités de l'accord. Le nom du mouvement provient justement des accords du 23 mars 2009. Le compteur des horreurs avait recommencé à tourner côté civils, puisqu'il y a cette constance que c'est eux qui paient le plus lourd tribut aux conflits armés. Enfer et désolation dans un paysage à l'image de celui perdu d'Adam et Eve.
L'optimisme est cependant permis avec les dernières nouvelles qui nous parviennent et qui paraissent très bonnes pour les populations riveraines de la ligne de front et pour l'armée congolaise. Cette dernière est en train de malmener les rebelles du M23 dans l'est du pays. Après la libération de deux importants bastions, les FARDC, appuyées par la Monusco, ont encore poussé leur avantage contre le M23 dans l'est de la RDC en reprenant un camp militaire. La route entre Goma et le Nord-Kivu est désormais ouverte. Hier, les journalistes de Radio Okapi ont même crié victoire en annonçant que «les FARDC se sont imposées au M23» et que c'est même «fini». Les temps sont donc durs pour le patron du M23 et sa troupe. Les soldats loyalistes, qui ont visiblement mangé de la vache enragée, tiennent à en découdre définitivement, et Kinshasa, qui semble bouder d'éventuelles négociations, exige ni plus ni moins la reddition et le désarmement des combattants.
Les autorités congolaises ne devaient-elles pas cependant avoir le triomphe modeste, en reconnaissant qu'elles n'ont gagné qu'une victoire et non la guerre et en acceptant de retourner à la table des négociations ? L'on a beau s'étriper en effet il arrive un moment où il faut forcément discuter. Si tel est le cas, espérons que cette débâcle des rebelles va pousser à la négociation et que, pourquoi pas, ils reverront leurs prétentions à la baisse, en faisant par exemple le deuil de leur volonté de voir tous leurs combattants, dépenaillés pour la plupart, intégrés au sein de l'armée nationale.
L'autre équation à résoudre porte deux inconnues : le Rwanda et l'Ouganda. Pour beaucoup, leur soutien à la rébellion est un secret de polichinelle, même s'ils s'en sont toujours défendus. En ce sens, les conclusions du Conseil de sécurité sur l'implication de la patrie de Paul Kagamé étaient édifiantes : assistance directe à la création du M23 à partir du territoire rwandais, recrutement effectué par les Forces rwandaises de défense pour le compte du M23, appui logistique des Forces rwandaises de défense au M23, implication directe de responsables rwandais de haut rang dans la mobilisation de l'appui au M23, appui direct fourni au M23 par des unités des Forces rwandaises de défense lors d'opérations en RDC, soutien du Rwanda à des personnes visées par les sanctions, etc. Peut-être que l'instance onusienne se trompe ! En attendant, une rébellion ne pouvant prospérer sans arrière-cour et sans soutien extérieur. Vivement donc que la pression onusienne et celle des Etats-Unis (l'allié rwandais) fassent infléchir la position de ces deux Etats afin qu'une paix durable s'installe dans la zone.
Issa K. Barry
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