Crée le 22-08-2013 12H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour dimanche 22-08-2013 - 12H330 PAR : ARTV-NEWS
Attaque à Nairobi
Entre 10 et 15 hommes armés toujours dans le centre commercial.
Au moins 43 personnes ont été tuées et plus de 200 blessées dans l'attaque d'un centre commercial de Nairobi par un commando islamiste, selon un nouveau bilan donné par la Croix-rouge kényane dimanche.
"Jusqu'à présent nous avons 43 décès confirmés et plus de 200 blessés", a déclaré le chef de la Croix-rouge Abbas Gullet, alors que les forces de sécurité tentent toujours de neutraliser les assaillants qui détiennent un nombre indéterminé d'otages.
Le commando islamiste toujours retranché avec des otages
Le siège du centre commercial Westgate se poursuivait dimanche matin à Nairobi, où un commando islamiste, cerné par les forces de sécurité kényanes, était toujours retranché avec un nombre indéterminé d'otages.
Des tirs nourris ont été entendus au petit matin venant de l'intérieur du centre, bouclé par les forces de sécurité qui ont reçu d'importants renforts et en interdisent désormais tout accès aux journalistes.
La confrontation dure maintenant depuis presque 24 heures, après l'assaut meurtrier samedi à la mi-journée de ce luxueux centre commercial par un commando islamiste d'une dizaine d'hommes masqués et armés.
Au moins 43 personnes ont été tuées, dont deux Françaises et deux Canadiens, et 200 blessées, selon un dernier bilan de la Croix-rouge kényane. Des Américains, très vraisemblablement des Britanniques et de nombreux autres Occidentaux -cibles privilégiées des assaillants- figurent parmi les blessés.
Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier à Nairobi depuis une attaque-suicide d'al-Qaïda en août 1998 contre l'ambassade américaine, qui avait fait plus de 200 morts.
Le carnage du Westgate a été revendiqué dans la soirée par les shebab somaliens, liés à Al-Qaïda, qui l'ont présentée comme une opération de représailles à l'intervention des troupes kényanes en Somalie.
"Nous continuons nos efforts (...). Nous faisons tout ce que nous pouvons pour mettre fin" au drame, a déclaré dimanche matin à l'AFP un officier kényan.
Un grand nombre de soldats kényans avec des casques et des gilets pare-balles, certains portant des lance-grenade, étaient visibles autour du Westgate.
Deux militaires blessés ont été évacués et emmenés par une ambulance, a constaté un journaliste de l'AFP.
Selon le ministère de l'Intérieur, les étages supérieurs du centre ont été sécurisés, et les attaquants ont été repoussés dans une zone du rez-de-chaussée ou du sous-sol. Un nombre indéterminé d'otages sont toujours piégés.
"Le nombre des otages est toujours inconnu, mais ils se trouvent en plusieurs endroits. Les niveaux supérieurs (du centre commercial) ont été sécurisés. Aucune communication n'a pu être établie (avec les islamistes)", a déclaré le Centre national des opérations de catastrophes dans un message posté dimanche matin sur Twitter.
"Le travail continue mais on ne peut pas précipiter les choses", a commenté un officier de l'armée, posté près du périmètre de sécurité entourant le centre.
Les assaillants islamistes ont fait irruption samedi vers midi dans le "Westgate Mall" bondé, semant mort et chaos parmi les familles en plein shopping et les badauds attablés aux terrasses des cafés du bâtiment de quatre étages.
Ils ont ouvert le feu à l'arme automatique et à la grenade sur la foule d'un millier de clients et d'employés du centre, un des lieux de promenade préférés des classes aisées et des expatriés de Nairobi.
Jusque dans la soirée, alors que les affrontements se poursuivaient, clients apeurés et employés traumatisés, piégés dans le centre, ont continué d'en émerger par petits groupes, au fur et à mesure de la lente progression des forces de l'ordre. Blessés et cadavres ensanglantés ont été évacués par les services de secours.
Epaulés par des membres en civil des services de sécurité des chancelleries occidentales, policiers et militaires kényans ont tenté prudemment de cerner les assaillants dans un labyrinthe de boutiques en tout genre où il est aisé de se cacher ou de se retrancher.
Ce centre commercial, ouvert en 2007 et détenus en partie par des intérêts israéliens, compte des restaurants, des cafés, des banques, un grand supermarché et un cinéma multiplexe qui attirent des milliers de personnes chaque jour.
Dans une capitale connue comme le "hub" de l'Afrique de l'Est, où vivent de nombreux expatriés rayonnant dans toute la région, l'endroit était régulièrement cité par les sociétés de sécurité comme une cible possible de groupes liés à Al-Qaïda - tels les insurgés shebab.
Et la configuration des lieux - vaste terrasse donnant sur la rue, multiples entrées, parkings aérien et souterrain- se prêtait de fait particulièrement à une attaque.
Washington a dénoncé un acte "ignoble". La présidence française a dénoncé ce "lâche attentat", également condamné unanimement par les quinze pays membres du Conseil de sécurité des Nations unies.
"Le Kenya ne se laissera pas intimider par le terrorisme", a réagi dans la nuit le président kényan Uhuru Kenyatta, qui a précisé avoir "personnellement perdu des membres de sa famille" dans le drame.
Via leur compte Twitter, puis par communiqué, les shebab ont justifié l'attaque comme des représailles à l'intervention de l'armée kényane en cours depuis deux ans dans le sud de la Somalie contre le groupe islamiste, rappelant avoir "prévenu le Kenya à de nombreuses reprises".
"Ce que les Kényans voient à Westgate, c'est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats" en Somalie "contre les musulmans", ont-ils écrit.
"Le message que nous envoyons au gouvernement et à la population kényane est et sera toujours le même: retirez toutes vos forces de notre pays", ont ajouté les shebab, dont le compte Twitter a été finalement suspendu dans la nuit.
L'armée kényane était entrée en Somalie en 2011 et se maintient depuis dans le sud du pays, dans le cadre d'une force africaine soutenant le gouvernement somalien qui a infligé de nombreuses défaites aux islamistes.
"Seuls les infidèles ont été tués", ont prétendu les shebab, affirmant que leurs "moujahidines" avaient épargné les musulmans présents sur place en les "escortant" hors du centre.
Tirs nourris dans le centre commercial assiégé, deux soldats blessés
Des tirs nourris étaient entendus dimanche matin dans le centre commercial de Nairobi attaqué depuis samedi par un commando islamiste, et deux soldats kényans blessés ont été évacués et emmenés en ambulance, a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de sécurité kényanes tentent de mettre fin à l'attaque, qui dure depuis 20 heures et qui a fait au moins 39 morts et 150 blessés. Les islamistes somaliens shebab, qui l'ont revendiquée, détiennent toujours un nombre indéterminé d'otages dans le bâtiment de quatre étages.
Une source sécuritaire a confirmé que des échanges de tirs intenses avaient lieu à l'intérieur.
De nombreuses ambulances arrivaient sur les lieux, a constaté le journaliste de l'AFP.
Déclarations du président kényan
"Nos forces de sécurité sont en train de procéder à la neutralisation des assaillants et à la sécurisation du centre commercial", a-t-il dit, alors que les opérations se poursuivaient tard dans la nuit.
Les islamistes shebab somaliens, liés à al-Qaïda, ont revendiqué, sur leur compte Twitter, l'attaque contre le centre commercial de luxe "Westgate Mall".
"Ils veulent créer la peur et le découragement dans notre pays, mais nous ne nous laisserons pas intimider", a lancé M. Kenyatta, ajoutant: "le terrorisme est une philosophie de lâches".
"Je demande à Dieu de vous apporter du réconfort. Mon gouvernement vous apportera le soutien nécessaire dans les jours à venir", a encore dit le président à ses concitoyens.
Deux Françaises tuées, Hollande condamne un "lâche attentat"
Deux Françaises comptent parmi les victimes de l'attaque, un acte qualifié de "lâche attentat" par le président François Hollande qui a exprimé sa "totale solidarité" avec les autorités kényanes.
Dans un communiqué publié peu après 22h30 évoquant cette "attaque terroriste en cours", la présidence française a annoncé que "deux Françaises ont été tuées dans cet acte ignoble qui a déjà fait de nombreuses victimes". Les identités n'ont pas été précisées.
Le président Hollande "condamne avec la plus grande fermeté ce lâche attentat et il partage la douleur de la famille de nos compatriotes. Il exprime sa totale solidarité avec les autorités kényanes", ajoute le texte.
Un couple belge présent dans le centre commercial a pu s'échapper
Un couple belge était présent samedi dans le centre commercial de luxe de Nairobi. Les ressortissants belges ont pu quitter les lieux sains et saufs, a indiqué le SPF Affaires étrangères, qui n'a pas eu d'autres indications de la présence de Belges sur place.
Quelque 500 Belges se trouvent actuellement au Kenya, dont 300 à Nairobi. Les Affaires étrangères suivent la situation et sont en contact avec la communauté belge présente dans le pays.
Le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders, a condamné l'attaque perpétrée au West Gate Mall de Nairobi. Il présente sa sympathie aux familles des victimes et aux autorités du Kenya, ou il se trouvait encore fin août en visite de travail.
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