Crée le 21-08-2013 08H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 21-08-2013 - 08H40 PAR : LE POTENTIEL
Pourquoi les concertations nationales, annoncées depuis décembre 2012 par le chef de l'Etat, tardent-elles à se concrétiser, malgré la désignation du présidium et la mise en place du comité préparatoire et autres structures y afférentes ? Réponse : ce forum national est plombé par le dénouement, heureux ou malheureux (c'est selon) des pourparlers entamés à Kampala entre le gouvernement et le M23.
Les concertations nationales, de même que les pourparlers entre Kinshasa et le M23, se révèlent aujourd'hui être deux initiatives que la communauté internationale a récupérées à travers l'accord-cadre d'Addis-Abeba et la Résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations unies.
En clair, la dynamique interne imprimée à ces rencontres, au nom du retour de la paix pour l'une et de la cohésion nationale pour l'autre, bute à ce que les grands de ce monde ont comme agenda sur la RDC. Quid ?
Initiative de la CIRGL (Conférence internationale sur la région des Grands Lacs), les pourparlers de la capitale ougandaise piétinent de l'absence de rapprochement entre les cahiers de charges des protagonistes. Après plusieurs rencontres, ceux-ci ont campé sur leurs positions respectives au point où, la médiation ougandaise éprouve toutes les peines du monde pour obtenir des concessions de part et d'autre de manière à faire avancer les négociations et aboutir à un dénouement qui satisfasse tout le monde.
Huit mois plus tard, le dialogue est au point mort. Tout ce que l'on pourrait retenir comme avancées (sic) à ce jour, c'est juste quelques moutures - il en y aurait déjà deux- sur lesquelles la médiation ougandaise serait en train de s'activer pour tenter de trouver un terrain d'entente.
Les points d'achoppement seraient, entre autres, la question de souveraineté de la RDC sur laquelle la partie gouvernementale n'entend pas transiger, l'exigence du M23 d'être insérée dans toutes les institutions de la République de même que le droit qu'il s'adjuge de gouverner les territoires sous son contrôle pendant cinq ans renouvelables.
C'est dans ce contexte de statu quo qu'est intervenue le 26 juin 2013 l'Ordonnance portant organisation et fonctionnement des concertations nationales annoncées au moment où s'ouvraient les pourparlers de Kampala. L'objectif de ce forum, aux termes de l'Ordonnance présidentielle, est de sauvegarder la cohésion nationale face à l'agression.
Toutefois, l'initiative elle-même ainsi que les termes de référence des concertations nationales ont tout de suite fait l'objet de contestation dans la classe politique, voire dans l'opinion publique. Chacun y est allé de son interprétation à telle enseigne que des signes de blocage, sinon d'enlisement n'ont pas tardé à se manifester. La polémique sémantique a tourné autour d'un cadre sans exclusive, d'échanges devant aboutir à un partage de pouvoir au finish, à une transition qui favoriserait la révision de la Constitution, etc.
Pour contourner tous ces points de blocage, il a été recouru à l'implication du président Sassou Nguesso, du fait qu'il est accepté par toutes les parties congolaises. Là encore, l'unanimité n'a pu être dégagée sur la qualification de son intervention. Là où les uns parlent de facilitation, les autres préfèrent médiation. Dans un document officiel, la terminologie accompagnement, aurait pris le dessus sur les autres expressions.
Un ballet diplomatique a été constaté ces dernières semaines à Brazzaville où Majorité et Opposition ont défilé. Bien plus, un éventuel rapprochement entre le président de la République Joseph Kabila et le président de l'UDPS a même été projeté. Cela devant être préparé, au préalable, par un tête-à-tête Etienne Tshisekedi-Denis Sassou Nguesso qui, à la dernière minute, a avorté pour des raisons non encore élucidées. Au finish, le temps passe et rien ne vient rassurer quant à la tenue effective de ce forum.
Voilà que, aux dernières nouvelles, il nous revient que les chefs d'Etat de la CIRGL auraient convenu d'accélérer le processus de Kampala et d'y mettre un terme avant d'organiser les concertations nationales. Ce serait, renseignent des sources diplomatiques, consécutif aux recommandations du dernier sommet de la SADC.
Il s'agirait, en réalité, d'impliquer le M23 dans la dynamique des concertations nationales qui passeraient, aux yeux de beaucoup d'observateurs, plus déterminantes au motif qu'elles pourraient vider toutes les questions liées à la légitimité du pouvoir et déboucher sur la réconciliation nationale, socle de la cohésion nationale.
C'est dans cet ordre d'idées que les mêmes sources, généralement bien informées, ont laissé entendre que le président de la République aurait effectué le déplacement de la capitale ougandaise pour la concrétisation de cette démarche qui démontre, une fois de plus, qu'elle est encore loin l'époque où les Congolais réglaient leurs problèmes sans recourir à la communauté internationale.
En attendant, il faudrait avouer que la tenue effective des concertations nationales est plombée par l'issue des pourparlers mis sur mode urgence.
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