Crée le 02-06-2013 15H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le dimanche 02-06-2013 -15H20 PAR : ARTV NEWS
Après les actes I, II, III et IV nous poursuivons, la série d'analyses initiées en 2010 sur l'Afrique, laboratoire des économies du futur.
« La grande Afrique arrive ! » cette phrase de Donald Kaberuka, Président de la Banque Africaine de Développement (BAD) prononcée récemment à Addis Abeba à l'occasion de la célébration des 50 ans de l'Union Africaine, est un indicateur du futur économique radieux de l'Afrique.
Il ne s'agit pas d'une posture mais de l'aboutissement des mutations actuellement en cours au sein des structures africaines. Les données marco-économiques permettent de mieux cerner l'ampleur du phénomène.
Le Président de la BAD a d'ailleurs pris soin de rappeler que le PIB de l'Afrique est passé de 600 milliards à 2200 milliards de dollars depuis 2000. Avant d'indiquer que « le continent offre en ce moment le plus grand retour sur investissement, en terme de risque. Nos gestionnaires économiques font un travail raisonnablement bon dans un contexte économique mondial en récession. »
Cependant, l'Afrique reste le laboratoire des économies du futur car son développement socio-économique nécessite et nécessitera encore une profonde transformation structurelle.
La stratégie de la BAD pour la période 2013 – 2022 est d'être au centre de la transformation de l'Afrique avec deux objectifs qui soutiennent cette transformation : croissance inclusive (âge, genre et géographie) et transition vers la croissance verte (renforcer la résilience, gérer les ressources naturelles et mettre en place les infrastructures durables).
Carlos Lopes, Secrétaire Exécutif de la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique est sur la même longueur d'onde. Pour lui l'Afrique a besoin de transformations structurelles et non d'ajustements structurels avec un rôle important des dernières technologies dont la téléphonie mobile et les systèmes d'information géographique pour la production de données de qualité nécessaires à la planification.
La grande Afrique laboratoire des économies du futur est déjà en action grâce aux innovations. De l'avis du géant mondial de l'Internet Google, associé au projet pour tester ce nouveau modèle, la première « Tablette Café », un cybercafé équipé de tablettes lancé le lundi 27 mai dans le quartier historique et populaire de la Médina, au cœur de Dakar, est une première mondiale.
Selon Tidiane Dème, responsable des activités de Google en Afrique francophone « ces appareils qui consomment 25 fois mois d'électricité qu'un ordinateur normal peuvent continuer à fonctionner quand il y a coupure de courant. Ils permettront à un gérant de cybercafé de redonner une nouvelle vie à son affaire, peu rentable avec un parc uniquement constitué d'ordinateurs de bureau »
Au Sénégal, comme dans le reste de l'Afrique, les nombreuses coupures d'électricité entraînent une baisse de chiffre d'affaires des cybercafés d'où l'intérêt de cette « Tablette café ».
Dans la même dynamique lancée au pays de la Teranga, Google a déjà fait de la grande Afrique le laboratoire de son nouveau business modèle. Comme l'annonce le Wall Street Journal, il envisage de développer des réseaux haut débit sans fil en Afrique Subsaharienne et en Asie du Sud-Est dans l'optique de connecter un milliard de personnes à Internet grâce aux ballons dirigeables connectés au Wifi. La région du Cap en Afrique du Sud sert déjà de laboratoire pour ce projet. Et le Kenya devrait suivre.
Il n'y a pas que le géant américain qui voit très haut dans le ciel africain. Au Ghana, une université vient de lancer un satellite en miniature dont l'objectif est de former de jeunes ingénieurs à cette technologie et de surveiller la pollution de l'eau, la déforestation et les inondations.
Et pendant ce temps, grâce à une expérience menée au Kenya sur le rôle de la téléphonie mobile dans la réduction de la propagation du paludisme à partir de l'analyse des relevés téléphoniques de quinze millions de personnes, les chercheurs de l'Université d'Harvard ont identifié le principal foyer de propagation de la maladie à l'est du lac Victoria.
Vous avez dit victoire des projets innovants sur le paludisme ?
Celle du burkinabé Moctar Dembele et du burundais Gérard Niyondiko mériterait d'être encore célébrée et largement diffusée.
Grâce à leur projet Faso Soap, une solution innovante et accessible pour la prévention du paludisme, ces étudiants de première année de Master à 2IE, Institut International d'enseignement et de recherche basé à Ouagadougou, au Burkina Faso ont remporté en avril dernier à Berkeley aux Etats-Unis la finale mondiale de la Global Social Venture Competition (GSVC), la seule compétition internationale de Business Plans de projets d'entreprises alliant viabilité économique et impact social, destinée à des étudiants et jeunes diplômés.
Il suffit d'imaginer que c'est la première fois qu'une équipe non issue du continent américain remporte ce prix prestigieux, face à près de 600 concurrents, pour mieux mesurer l'exploit de ces jeunes africains. MILLE FOIS BRAVO MESSIEURS.
Félicitations également à AgriProtein, l'équipe sud-africaine qui a remporté en avril l'édition 2013 du Prix de l'Innovation pour l'Afrique. Afin de réduire les coûts de l'alimentation animale pour les fermiers et les producteurs africains, elle a développé une nouvelle source de protéines animales. Les déchets biodégradables sont collectés pour alimenter des mouches qui pondent des larves transformées en protéines animales.
Deux autres projets ont également été récompensés : Il s'agit de celui des innovateurs tunisiens Hassine Labaied et Anis Saphon de Saphon Energy, une start-up de R et D, qui a développé une éolienne sans pales qui ne tourne pas car elle utilise une technologie inspirée des voiliers pour créer une énergie rentable par le biais d'un mouvement de va-et-vient en 3D.
Le dernier lauréat est l'innovateur sénégalais Sanoussi Diakite qui a développé une machine électrique et thermique sui décortique 5 (cinq) kilogrammes de fonio, céréale très prisée en Afrique, en seulement 8 minutes.
La grande Afrique, laboratoire des économies du futur, c'est l'innovation pour trouver des solutions moins coûteuses, adoptées au contexte africain avec un fort impact social et l'internalisation des externalités négatives.
Les Technologies de l'Information et de la Communication nous offre un boulevard d'opportunités pour atteindre cet objectif du couplage social-green business.
Il est d'ailleurs possible d'y participer dans le cadre de la troisième édition du Prix Orange de l'Entrepreneur Social en Afrique dont nous avons l'immense privilège d'être encore cette année le plus jeune membre du jury.
Thierry Téné, Directeur de l'Institut Afrique RSE
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