Crée le 27-02-2013 12H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 27-02-2013 -21H55PAR:ARTV-NEWS
Les 10 636 conseillers municipaux issus de 360 communes vont élire 70 sénateurs à raison de 7 par région, qui s'ajouteront aux 30 autres que le président de la République nommera, conformément à la Loi fondamentale.
Depuis que Paul Biya a annoncé dans son discours du 31 décembre 2012 à la nation la tenue cette année des sénatoriales que le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, parti au pouvoir) prépare depuis 2009, l'opposition n'a plus eu de cesse de dénoncer une manoeuvre politique visant à favoriser le camp présidentiel.
« La tenue probable de l'élection des sénateurs avant les élections municipales et régionales serait une manoeuvre politique inacceptable, qui reviendrait à assurer au RDPC une majorité écrasante », a souligné Maurice Kamto, ancien ministre délégué à la Justice, dans un communiqué remis à la presse en janvier.
En effet, d'après la loi électorale, le corps électoral des sénatoriales n'est constitué, en attendant la mise en place des conseils régionaux, que des conseillers municipaux. Or, au terme des élections de 2007, le RDPC a remporté l'écrasante majorité des 10 636 conseillers.
Et avec le raz-de-marée annoncé du parti au pouvoir aux sénatoriales, le Parlement aura alors une forte coloration RDPC, qui dispose déjà de 153 députés sur les 180 que compte l'Assemblée nationale du Cameroun.
Pour l'opposition, si la légalité du mandat des sénateurs ne fera pas de doute, il va au moins se poser le problème de leur légitimité, du moment où ils seront élus par les conseillers municipaux dont le mandat est échu depuis juillet 2012.
Pour rester en fonction, le président de la République a pris un décret prorogeant le mandat des conseillers municipaux pour une période d'un an qui s'achève le 30 juillet 2013. Le Code électoral lui donne le pouvoir de décider d'une dernière prorogation de 6 mois.
Mais toute la classe politique ne perçoit pas chez Paul Biya, à travers la décision d'organiser les sénatoriales avant les législatives et municipales, l'intention de favoriser le RDPC.
« Le président a annoncé l'élection qui lui pose moins de problèmes », a précisé Hilaire Kamga, expert en questions électorales et membre élu du comité directeur de l'ONG Nouveaux droits de l'homme France à Xinhua. Surtout qu'en ce moment, le Cameroun ne dispose pas d'un fichier électoral.
La refonte biométrique des listes électorales, décidée par le président de la République à la suite du refus de l'opposition d'aller à une échéance électorale avec le fichier de 2011 décrié pour ses multiples tares, se poursuit.
Pour avoir inscrit 4,5 millions d'électeurs sur les 7 millions escomptés, la clôture des inscriptions, initialement fixée au 28 février, a été reportée au 29 mars par le directeur général des Elections d'Elections Cameroon (ELECAM), en charge de l'organisation des élections au Cameroun.
Une démarche que Hilaire Kamga juge illégale: « Le calendrier électoral relève de la loi et de la compétence réglementaire reconnue au seul président de la République. C'est lui seul, au regard de la loi qui dispose que les inscriptions se font du 1er janvier au 31 août, qui a qualité pour abréger cette période ».
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