Crée le 13-12-2012 15H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 13-12-2012 - 15H45 PAR: ARTV-NEWS
Cependant, à l' inverse des dires de M. Ndéké, les chiffres permettent d' être optimiste : le produit intérieur brut (PIB) réel par habitant du pays est passé de 1100 dollars américains en 2006 à 1 334 dollars américains en 2010, tandis que la moyenne en Afrique subsaharienne s'établit à 694 dollars américains, ce qui fait du Congo un pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI) selon la banque mondiale depuis 2006.
Le Congo, pays producteur de pétrole, connait depuis 2006 une croissance économique forte due essentiellement à la flambée des cours du baril du brut. Toutefois, le taux de croissance en hausse ne se traduise pas toujours par un développement humain durable, et la population reste extrêmement pauvre.
ASPIRATION A UNE VIE PLUS SAINE ET PLUS LONGUE
Une grande majorité des Congolais s' accordent à dire que les fruits de la croissance économique depuis près de six ans, sont loins de combler les attentes de la population dans nombre de domaines.
"Lorsque vous allez à l' hôpital, surtout au CHU (Centre hospitalier et universitaire) de Brazzaville, même si vous êtes dans l' agonie, vous ne pouvez pas être reçu sans payer d' abord l' argent, sans l' argent, on ne touche pas à votre malade, alors (cela se passe) où est la croissance économique que l' on chante tous les jours", s' indigne Diane Henriette Milandou, employée dans un magasin à Moungali, 4ème arrondissement de Brazzaville, tout en mettant en avant son mécontentement vis-à-vis de l' accès aux traitements médicaux dans son pays.
En outre, l' espérance de vie à la naissance, qui est de 54 ans, demeure faible, en grande partie à cause de la surmortalité maternelle et infantile, principal problème en matière de santé au Congo.
Dans le secteur de l' éducation, malgré les efforts engagés du gouvernement, les résultats demeurent décevants : le taux brut de scolarisation n' atteint que 58,6% (nombre d' élèves inscrits dans un niveau spécifique d' enseignement primaire ou secondaire) et la durée moyenne de scolarisation n' est que de 6 ans alors que la durée attendue est de 9,3 ans.
Malgré une bonne note sur la croissance économique, en 2010, 50% des Congolais vivaient encore sous le seuil national de pauvreté, avec moins d' un dollar par jour et le chômage global est de 16% à 25% pour le groupe des 15 à 29 ans et de 42% pour l' ensemble de la population.
Pour certains, on ne peut pas parler de croissance économique lorsqu' on voit dans quel état de manque et d' enclavement se trouvent les principales villes congolaises, à commencer par Brazzaville et Pointe noire.
"Nous populations, nous nous posons beaucoup de question en ce qui concerne notre économie, on se demande à quoi sert vraiment une croissance économique à un pays, lorsque ses propres populations doivent se battre chaque jour pour se nourrir, se déplacer, éclairer nos maisons et même pour l' eau potable", souligne de son côté Franchel Akondzo, étudiant en 2ème année d' économie, mettant en lumière les conditions de vie pour la plupart des Congolais.
LES INITIATIVES DU GOUVERNEMENT
Une croissance forte liée au pétrole apporte au trésor national des recettes énormes. Côté dépenses, le gouvernement met en avant des programmes d' investissements publics orientés vers la croissance, la lutte contre la pauvreté et la réduction du déficit d' infrastructures qui freine la nécessaire diversification de l' économie, en cohérence avec les grandes orientations arrêtées avec la Banque mondiale.
Des changements importants ont été également effectués dans le cadre de l' initiative des pays pauvres très endettés (PPTE). Le principal défi du pays est désormais de maintenir le rythme des réformes après avoir atteint le point d'achèvement du programme en Janvier 2010. La surveillance des industries des ressources naturelles a été améliorée et un nouveau code des marchés publics adopté.
Afin d' attirer les investissements étrangers, les mesures visant à réduire la complexité du système fiscal ont été lancés en 2010 et un plan d' action destiné à améliorer le climat des affaires a été adopté par le gouvernement en février 2011.
Même s'il y a beaucoup d' attention sur la croissance et la reconstruction nationale, le gouvernement n' a pas pu répondre aux attentes de la population. Malgré une croissance soutenue et rapide, la situation du développement humaine est loin d' être brillante dans le pays.
D' après le rapport des Nations Unies sur le Développement 2010, l' Indice pour le développement humain (IDH) du Congo n' a augmenté que de 0,2% par an. Le Congo est un pays à développement humain moyen, dont la moyenne de progression de l' IDH se situe en dessous de la moyenne de progression régionale (Afrique subsaharienne). Le pays est classé au 126ème rang IDH sur 169 pays disposant de données comparables.
"Les pays africains riches en ressources naturelles doivent faire un choix judicieux d' investir dans l' amélioration de la santé et de l' éducation et dans la création d' emploi, tout en réduisant la pauvreté au sein de la population parce que cela ne se produira pas automatiquement lorsque les pays deviendront riches", indique l' économiste en chef pour la Région Afrique de la Banque mondiale, Shantayanan Devarajan.
Tout compte fait, le Congo est désormais en mesure de construire une économie forte et robuste avant de permettre d' élever le niveau de vie de la population.
"Le gouvernement a encore beaucoup à faire en ce qui concerne les questions sociales des Congolais", conclut M. Ndéké.
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