Crée le 07-12-2012 23H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 06-12-2012 23H25 PAR: ARTV NEWS
La République Démocratique du Congo occupe toujours les bas-fonds du classement mondial des pays les plus corrompus de la planète, publié le mercredi 5 décembre 2012 par l'Ong Transparency International. Sur une liste de 174 Etats, le Congo démocratique pointe à la 160me place. Certains seraient tentés de parler d'une timide avancée par rapport à 2011, année au terme de laquelle notre pays était aligné à la 168me place.
Cela est d'autant inquiétant que quatre de nos voisins immédiats, à savoir l'Ouganda (130me), le Congo/Brazzaville (144me), l'Angola (157me) et le Burundi (165me) ne sont pas loin. Il ne serait peut-être pas exagéré de soutenir que l'Afrique Centrale est logée à une très mauvaise enseigne. Cela ne peut étonner au regard des réseaux maffieux qui existent entre la RDC et ces différents pays dans le secteur du trafic illicite des minerais (or, diamant, cuivre, cobalt, coltan). Comme pour noircir davantage son dossier, la RDC compte, au nombre de ses alliés, le Zimbabwe, classé 163me. Quant on pense au rôle joué par ce pays dans le pillage du diamant du Kasaï Oriental, à travers la Sengamines, on ne peut qu'adhérer aux conclusions de Transparency International.
Le régime de Kinshasa semble avoir la manie de copier les mauvais exemples alors que les bons ne manquent dans son voisinage. La Tanzanie (102me) et la Zambie (88me par exemple) auraient pu servir de boussoles aux Congolais, dans la voie de la lutte contre la corruption.
D'aucuns croient que la énième mauvaise note récoltée par la RDC, épinglée comme une des plus mauvais élèves de sa classe, est liée au flou qui continue d'entourer les contrats miniers et pétroliers. Le gouvernement congolais est en effet accusé du refus de jouer la carte de la transparence dans les transactions relatives à la cession, à des nébuleuses occidentales, asiatiques, nord-américaines, sud-américaines et même africaines, de ses gisements de cuivre, de cobalt, d'or, de diamant, de cassitérite, de coltan, de pétrole, etc.
Pourtant, que d'encre et de salive versées dans le dossier de fameux contrats chinois et autres, pour attirer l'attention des décideurs congolais sur les risques du bradage des richesses nationales ! En dépit des débats houleux au Parlement, qui par moments, tendaient à glisser vers des duels aux couteaux, les compatriotes signataires et bénéficiaires de marchés puant la magouille s'étaient arc-boutés sur leur position. Même la campagne dite des « mains propres » visant la revisitation des contrats miniers s'était terminée en eau de boudin, la complaisance et les règlements des comptes ayant pris le pas sur le souci de la transparence.
Il y a aussi la corruption qui gangrène les finances publiques, l'administration publique, l'appareil judiciaire, les centres de décision politique, etc. Le climat des affaires, sévèrement critiqué dans lés milieux politiques, diplomatiques et financiers internationaux, a subi des réformes de surface dont l'application laisse à désirer. Le Parlement a cru fixer des règles du jeu rigides en votant une loi régissant les marchés publics. Ici aussi les mafiosi, surtout ceux opérant dans le domaine des infrastructures routières, ne se fassent pas de ponctionner des millions de dollars dans le Trésor public, pour des chantiers le plus souvent inachevés ou des travaux de qualité à faire pleurer.
Bien que la corruption ait b été dénoncée en son temps par le Chef de l'Etat dans son discours d'investiture en décembre 2006, à l'entame de son premier mandat, et qu'une opération « tolérance-zéro » ait été lancée, le phénomène a la peau dure.
Le sévère avertissement du FMI
Comme pour tirer les oreilles aux décideurs congolais et attirer leur attention sur la marche du pays vers l'abîme de la corruption, le Fonds Monétaire International a été contraint de frapper. Ainsi, compte tenu de la légèreté avec laquelle sont négociés les contrats miniers, la RDC est sommée de rembourser à cette institution de Breton Wood la bagatelle de 350 millions de dollars américains reçus au titre d'appuis budgétaires. Quant au fonds de 250 millions Usd inscrit au chapitre des investissements et à celui de 2 milliards de dollars promis au titre de contribution au budget 2013, l'un et l'autre sont suspendus, jusqu'à nouvel ordre. En somme, si elle n'arrête pas de jouer avec le feu, la RDC risque de payer cher sa mauvaise gouvernance économique au niveau des institutions financières internationales.
L'ambition de devenir un pays émergent à l'horizon 2030 a un prix. Et, notre pays est loin d'avoir pris la bonne voie pour se hisser à un podium aussi exigeant.
Kimp
0 comments:
Post a Comment