Crée le 06-12-2012 23H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 06-12-2012 23H55 PAR: LE POTENTIEL
Le coordonnateur de l'action humanitaire en RD Congo, Moustapha Soumare Kinshasa, a déclaré le 2 décembre que « la situation humanitaire et de protection dans la province du Nord-Kivu reste extrêmement préoccupante ». « Douze jours après la prise de Goma par le mouvement rebelle du M23, au moins 130.000 personnes sont encore déplacées dans la zone de Goma, dans différents sites spontanés et camps organisés. La majorité de ces personnes ont fui les affrontements de ces deux dernières semaines pour se réfugier dans et autour de Goma », a-t-il constaté.
« Au moment où les décisions de la Déclaration de Kampala commencent à se mettre en œuvre et que le M23 se retire de la ville de Goma, et au-delà des efforts déjà déployés par la MONUSCO et les partenaires internationaux, la protection des populations civiles devra être la priorité de tous, dans une ville aussi vaste que Goma et ses alentours où vivent près de 800.000 habitants. En attendant que le contrôle de la ville de Goma revienne entièrement aux autorités congolaises, on ne peut exclure la possibilité de pillages ou de nouvelles violences », a-t-il averti.
En vertu du droit international humanitaire, Moustapha Soumare a lancé « un appel pour le respect des obligations qui incombent à toutes les parties pour la protection de toutes les populations civiles ».
Il a annoncé que, « dans l'immédiat », les acteurs humanitaires vont redoubler d'efforts sur le terrain pour apporter une aide humanitaire d'urgence aux personnes qui en ont le plus besoin.
« De l'eau, des vivres, des soins médicaux notamment pour les blessés de guerre, ou encore des biens de première nécessité, continuent à être apportés quotidiennement aux personnes déplacées par les nombreuses ONGs et agences des Nations unies opérant sur place », a-t-il signalé.
Situation humanitaire « extrêmement préoccupante »
Les actions de protection humanitaire, telles que l'assistance aux victimes de violences sexuelles ou la réunification familiale des enfants séparés, sont essentielles dans ce contexte.
A cet effet, le coordonnateur de l'action humanitaire en RD Congo, Moustapha Soumare, a prévenu que « les humanitaires vont également faire face à un défi supplémentaire avec la contamination de nombreuses zones – notamment au nord de Goma - par des restes d'explosifs de guerre ».
Une partie des déplacés a déjà choisi de quitter certains camps surpeuplés de Goma pour retourner dans leurs zones d'origine - où les combats se sont arrêtés. Cependant, en parallèle, ce sont des milliers de personnes qui continuent de fuir les attaques brutales de groupes armés qui se multiplient dans d'autres zones du Nord Kivu, en particulier le Masisi.
Dans ce contexte, la situation va demeurer volatile et des centaines de milliers de personnes vont rester vulnérables et en besoin d'aide d'urgence pour leur survie.
Grâce à la générosité des pays donateurs, la réponse humanitaire a pu s'organiser effectivement grâce aux ressources qui étaient disponibles dans le Fonds Humanitaire (Pooled Fund).
Moustapha Soumare a noté que « les allocations spéciales qui viennent d'être annoncées par plusieurs partenaires ces derniers jours en vue de la nouvelle détérioration de la situation dans les Kivus permettront de continuer à alléger les souffrances de milliers de personnes, dans un contexte de sous-financement du Plan d'action humanitaire (PAH) 2012 pour la RDC ».
« En effet, le PAH n'a reçu jusqu'à présent que 56% des 791 millions USD nécessaires pour répondre à l'ensemble des besoins humanitaires dans le pays, frappé également par de graves épidémies (rougeole, choléra…), des niveaux alarmants de malnutrition chronique, ou encore une insécurité alimentaire qui s'est aggravée depuis le début de l'année », s'est-il inquiété.
Plus de 47.000 personnes déplacées en 3 jours
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) en RDC a recensé du 29 novembre au 1er décembre 2012 plus de 47.000 personnes déplacées par les récents conflits au Nord-Kivu depuis le 20 novembre, soit 14.900 à Bweremana (Nord-Kivu) et 32 000 à Minova (Sud-Kivu qui hébergeaient déjà plus de 87.000 personnes déplacées.
« Cet afflux de populations pose des problèmes d'accès aux soins de santé, à l'eau potable et a impacté vers la hausse de prix des denrées alimentaires sur le marché », indique OCHA/RDC.
En outre, plus de 70 cas de viols ont été enregistrés et pris en charge dans les 72 heures dans les centres de santé de Minova à la suite des pillages orchestrés la semaine dernière par des hommes armés en tenue militaire. « Il pourrait exister des cas qui n'ont pas été rapportés », selon OCHA.
Entre-temps, plusieurs écoles à Minova et à Bweremana sont encore occupées par des personnes déplacées. « Ces personnes évacuent les salles de classe le jour pour permettre la reprise des cours. Cette situation avait influencé négativement sur la participation aux cours des milliers d'élèves », relève-t-il.
Plusieurs de ces écoles ont été endommagées tandis que les mobiliers et le matériel manquent. Ce qui crée des dysfonctionnements dans ces établissements scolaires.
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