Crée le 06-12-2012 22H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 06-12-2012 22H55 PAR: LE PHARE
Jusque hier mercredi, une lourde hypothèque continuait de peser sur la tenue, à Kampala, de la réunion (selon Kinshasa) ou des négociations (selon le M23) en rapport avec la réévaluation de l'Accord du 23 mars 2009. En effet, de gros nuages ne cessent de s'accumuler au-dessus de la capitale ougandaise. Pour les observateurs, ce sont les rebelles, forts de leur nouveau statut de partenaires du gouvernement congolais, qui font le plus craindre l'échec d'une rencontre qui tarde à commencer.
Dans sa dernière sortie dans un média périphérique, hier mercredi, Jean-Marie Runiga Lugerero, président de la branche politique du M23, a laissé entendre que « notre première délégation va quitter la RDC jeudi ». Et d'ajouter : « Quand je dis que nous allons partir demain (jeudi), ça reste hypothétique... Il se pose encore un problème logistique... La frontière de Bunagana est fermée, il n'y a pas d'avion pour nous prendre ».
Quant à lui-même, chef de la délégation, il pourrait arriver à Kampala en fin de semaine. S'agissant du général Sultani Makenga, son alter et chef de la branche militaire, il a révélé qu'il n'effectuerait pas le déplacement de Kampala. « Il a d'autres choses à faire... il est chef d'état-major… », a affirmé Jean-Marie Runiga.
Pendant qu'à Kinshasa, le gouvernement congolais donne l'impression de vouloir plier la réunion de Kampala en un temps, trois mouvements, au motif que les revendications du M23, telles que libellées dans l'Accord du 23 mars 2009 auraient déjà trouvé des réponses sur le terrain, le « banc » de la rébellion ne l'entend pas de cette oreille. Jean-Marie Runiga Lugerero et Sultani Makenga, qui parlent et agissent désormais comme « chef de l'Etat » et « chef de l'armée » d'une République autonome en gestation à la frontière congolo-ougando-rwandaise, semblent décidés à faire monter les enchères. Le premier cité rêve d'un nouveau face à face avec le Président de la République Démocratique du Congo, Joseph Kabila, qu'il prétend avoir déjà rencontré dernièrement à Kampala, en présence du président Yoweri Museveni, tandis que le second a déclaré forfait manifestement en raison de l'absence, dans la capitale ougandaise, de ceux qu'il considère comme ses homologues galonnés de l'armée régulière. Le président de la branche politique du M23 se prend tellement au sérieux qu'il semble attendre voir la liste de ses « interlocuteurs » en provenance de Kinshasa avant de se déterminer. L'absence de Joseph Kabila à Kampala pourrait servir de prétexte au boycott d'un forum dont l'ordre du jour est sujet à caution.
Dans l'entendement des seigneurs de guerre de Bunagana, Museveni devrait présider des négociations congolo-congolaises devant porter non seulement sur la réévaluation de l'Accord du 23 mars 2009, présumé n'avoir jamais été exécuté par Kinshasa, mais aussi sur des sujets tels que la dissolution de la CENI et le déferrement de son staff en justice, la mise en accusation du général John Numbi dans le procès des assassins de Floribert Chebeya, la levée de l'assignation à résidence d'Etienne Tshisekedi, l'ouverture d'une enquête ind6pendante sur le massacre des adeptes de Bundu dia Kongo, la libération des prisonniers politiques, etc.
L'autre difficulté dé nature à apporter de l'eau au moulin du M23 se trouve dans le refus de l'Opposition Parlementaire et; de plusieurs organisations de la Société Civile de se rendre à Kampala, car considérant le président ougandais Yoweri Museveni comme juge et partie dans la crise de l'Est dont il est l'un des tireurs de ficelles.
Ainsi contrairement au vent d'optimisme qui soufflait sur la de la capitale ougandaise depuis le début de la semai- rie, l'heure est maintenant au doute,.sur l'ordre du jour comme sur la participation des ténors du M23, plus que jamais revêtus de la casquette d'acteurs désormais incontournables de la crise congolaise. L'échec de Kampala fait peser le risque de la reprise de la guerre sur le front de l'Est, où cette rébellion menace « d'achever le travail déjà commencé » si Kinshasa ne joue pas cartes sur table. Militairement, les mutins campent à 3 Kms de Goma tandis que leurs alliés rwandais, qui ont exhumé les FDLR, leur fond de commerce, patrouillent le long de la frontière, prêts à apporter au M23 la puissance de feu requise.
Kim
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