« Hollande Boum yé ». Si en 1974, Mohamed Ali s'est servi de ses coups et japs pour envoyer Forman au tapis. En 2012, le Président français a utilisé "la langue de voltaire", langue de liberté et respect des valeurs universelles pour mettre J. Kabila « K.0 débout »sur le tapis rouge. Plus de 100 millions de spectateurs et citoyens francophones ont suivi en direct, l'humiliation du siècle d'un chef d'état.
Un proche de J. Kabila affirme dans le couloir du palais du peuple après les assises de la francophonie, « en réalité, nous avons applaudi le 13 octobre les discours de l'opposition, le contenu était le même, on a juste changé des contenants. Le discours de François Hollande c'est celui qu'on entend tout le temps de la bouche d'Etienne Tshisikedi sur la démocratie et Etat de droit. Celui de Macky Sall est identique aux paroles de Martin Fayulu sur la transparence des élections et l'importance du 2ème tour dans une élection démocratique. Celui du Président tunisien Marzouky, c'est le rappel de l'honorable Germain Kambinga, le réveil par cauchemar… ».
La francophonie a démontré la vraie face de la majorité au pouvoir. Dans une salle remplie à 94% par les membres du PPRD et Majorité Présidentielle. Les membres du cercle de kingakati ont applaudi plus de 15 fois le discours de François Hollande. Le Président Français dans ses narrations, aurait même pu enchainer : « c'est en français que Chebeya, ce grand défenseur des opprimés, a écrit ses rapports sur les graves violations des droits de l'homme en RDC, et a été assassiné. C'est en français que Franck Ngyke, Maheshe et tant d'autres ont, à travers leurs plumes, dénoncé la corruption et les crimes contre l'humanité en RDC. C'est en français que le Rev Kutino, Gabriel Moka, Chalupa… ont tenté de « sauver le Congo » par la promotion de la démocratie, et ont été brutalement arrêtés ».
Du haut du sommet de la francophonie, les congolais ont découvert une opposition furtive dans la cour de Joseph Kabila. L'homme fort de kingakati est tombé dans le piège. Privés de la RTNC, des médias publics, Vital Kamerhe, Martin Fayulu, Jean lucien Bussa… se sont organisés en rédigeant un mémo remis au Président Français pour faire passer indirectement leur message, le cri de détresse du peuple congolais à la communauté francophone. François Hollande comme les autres orateurs n'ont fait que relayer le message de l'opposition et de la société civile. En applaudissant le discours de l'actuel locataire de l'Elysée, Olive Lembe, l'épouse de J. Kabila, reconnaît publiquement et concrètement que l'engagement en faveur des droits de l'homme et sauvegarde de la démocratie consiste en des dénonciations courageuses contre toutes formes de ses violations. Il n'est donc pas question que ceux qui écrivent « en français » les mots de la vérité et lutte contre les violences faites aux femmes soient écrasés, arrêtés ou tués. Les fondements d'un bon gouvernement doivent être établis sur la saine base des lois qui protègent les droits des citoyens, tout spécialement la liberté d'expression politique de même que le droit de choisir librement ses dirigeants au moyen d'élections libres, démocratiques et impartiales.
Le sommet de Kinshasa a démontré que les sympathisants des discours de l'opposition se trouvent aussi dans la cour du Raïs et échappe aux radars de Kingakati.
« Même les miens m'ont abandonné….ont ovationné cet homme qui a dit que la situation en RDC est inacceptable ». Aurait certainement crié J. Kabila après la cérémonie d'ouverture du 14ème sommet de la Francophonie à Kinshasa.
Yves Kongolo
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