Les mutins ex-rebelles du Mouvement M23 ont annoncé leur intention de prendre Goma, la capitale régionale dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), pour "sauver" la population d'un regain de violences que les dissidents imputent à l'armée, a-t-on appris auprès du M23.
"Si à Goma le commandant suprême", le président Joseph Kabila, "ne maintient pas l'ordre sur son armée, nous allons sauver la population qui est en train d'être tuée par elle chaque jour", a déclaré le porte-parole du M23, le lieutenant-colonel Vianney Kazarama.
"Si ça continue, nous envisageons de prendre Goma et sauver la population. Goma, nous disons que : si l'armée régulière (...) continue à tuer les paisibles citoyens (...) nous allons les protéger. Nous allons empêcher ces crimes à l'endroit des civils", a-t-il ajouté.
Une vingtaine de suspects a déjà été arrêtée dans le cadre des attaques des derniers jours, dont des civils et des soldats des Forces armées de la RDC (FARDC), a expliqué dimanche à la presse le ministre de l'Intérieur Richard Muyej, en séjour à Goma.
Les 22 et 24 septembre, trois personnes ont été tuées et quatre autres blessées dans des attaques à l'arme à feu et à la grenade à Goma, le chef-lieu du Nord-Kivu. Cette province instable est depuis mai le théâtre de combats entre l'armée et le M23, accusé par l'ONU d'être soutenu par le Rwanda - qui dément.
Le maire Nasoon Kabuya, le commandant de la police, le colonel Oscar Manosa, et la société civile ont imputé les attaques au M23, mais la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (Monusco) a évoqué des "incidents sporadiques" ne remettant "pas en cause la sécurité globale" de Goma ou du Nord-Kivu.
"La situation de la guerre absurde imposée à la RD Congo par le Rwanda semble favoriser cette situation de banditisme dangereux et de criminalité" dont les actes se rapprochent du "banditisme urbain", a pour sa part dit le ministre Muyej.
Les positions des rebelles se trouvent à une trentaine de kilomètres au nord de la ville, dans le territoire de Rutshuru, frontalier du Rwanda et de l'Ouganda.
Début août, le Conseil de sécurité de l'ONU a ordonné au M23 de cesser "toute avancée vers la ville de Goma", parlant de "menace imminente".
Belga
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