Crée le 5-09-2012-13h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 05-09-2012 - 19h28 PAR :ARTV-NEWS
L'annonce, par l'état-major général de l'armée rwandaise, du retrait de 350 soldats rwandais du territoire de Rutshuru, dans la province du Nord-Kivu, ne constitue pas en soi une réelle surprise pour des millions de Congolais. Les habitués des matches de ping-pong entre Kinshasa et Kigali constatent, une fois de plus, que la révélation est venue de l'autre côté de la frontière, suivie, selon le scénario habituel, d'un cinglant démenti des officiels congolais.
Il reste à savoir, à présent, si ces troupes d'occupation ont réellement « libéré » les positions qu'ils occupaient depuis trois ans. En principe, c'est l'armée congolaise qui aurait dû, automatiquement prendre ses quartiers à Rutshuru, en remplacement des éléments de la Rwanda Defence Force (RDF). L'opération supposée de retrait s'étant déroulée sans témoin - les FARDC et la Monusco ayant été tenues soigneusement à l'écart - il est permis de douter de la bonne foi du régime de Kigali.
Selon des informations qui circulent avec persistance sur le net, l'armée rwandaise s'est organisée pour se faire remplacer illico presto par le M 23, qui contrôle plusieurs contrées du territoire de Rutshuru depuis le mois d'avril. D'où, aucun officiel civil ou militaire congolais ne peut attester, à ce stade, si les troupes de Kagame ont joué franc jeu au Nord-Kivu, devenu leur fief depuis la guerre de libération déclenchée par l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo) contre le régime de Mobutu en octobre 1996.
Qui a vu réellement partir les soldats rwandais vers leur pays ? Combien d'hommes étaient-ils déployés à Rutshuru depuis janvier 2009, dans le cadre de l'opération Umoja wetu ? Qui contrôle présentement Rutshuru ?
Toutes ces questions restent terriblement sans réponses, ce qui fait panser à un nouveau jeu de passe-passe entre le maître de Kigali et ses pions du Mouvement du 23 Mars 2012. Ainsi que tout le monde le sait, la chose la plus simple à réaliser par le régime de Kigali est, soit de confier à ses « créatures » que sont les mutins de cette rébellion le contrôle de Rutshuru, soit ne faire bouger aucun soldat et alléguer que les prétendus rebelles congolais ont toujours été là.
Dans un cas comme dans l'autre, le gouvernement congolais n'a pas les moyens militaires requis pour vérifier la réalité sur le terrain. D'où, nos compatriotes restent dans le flou le plus total dans ce triste feuilleton qui démontre qu'une bonne partie du Nord-Kivu a cessé d'être congolaise, car échappant à tout contrôle politique, administratif ou militaire du gouvernement central. Nos compatriotes sont ainsi prisonniers des informations que les officiels rwandais veulent bien leur donner sur l'évolution de la situation militaire à Rutshuru.
Dans ce cas, tout peut nous arriver demain à partir du Nord-Kivu, où les autorités rwandaises placent et déplacent à leur guise aussi bien leurs propres soldats que ceux ayant infiltré non seulement le M23 mais aussi les FARDC (Forces Armées de la République Démocratique du Congo).
L'arrogance rwandaise est une interpellation pour les décideurs politiques et militaires congolais, surtout ceux ayant la charge du plan de réforme de l'armée nationale et des services de sécurité. Pour se faire respecter et empêcher des soldats des pays voisins entrer et sortir de son territoire comme dans un poulailler, la RDC devrait penser à reconstruire, au plus tôt, un système de défense à la mesure de ses besoins de paix et de sécurité.
Kimp
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