Crée le 5-09-2012-19h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le mercredi 05-09-2012 - 19h28 PAR : CONGOINDEPENDANT
Le député national Roger Lumbala Tshitenge lors d'un séjour à Bruxelles. Photo CIC
Député national proche d'Etienne Tshisekedi wa Mulumba, Roger Lumbala, président du RCD-national, en séjour privé à Bujumbura, au Burundi, a été dépossédé de son passeport par des agents de l'immigration au moment où il s'apprêtait à quitter le pays. Craignant pour sa sécurité, il s'est réfugié dans une ambassade occidentale. Certaines sources parlent de l'ambassade de Grande-Bretagne. Il serait depuis ce mercredi 5 septembre à l'ambassade d'Afrique du Sud. Selon un proche, il attend de récupérer son passeport pour rentrer à Kinshasa. Lundi 3 septembre, le patron de l'ANR, Kalev Mutond, a attérri tard dans la soirée dans la capitale burundaise avant reprendre un vol spécial à destination de Lubumbashi.
C'est une histoire rocambolesque digne des aventures de James Bond que vit le député Roger Lumbala Tshitenge. En vacances parlementaires, Lumbala qui a fait ses études universitaires en France a fait un «saut» à Paris. De la capitale française, il embarque dans un vol à destination de Bujumbura où il est arrivé le mardi 28 août. But du séjour : «visite privée». Après avoir accompli les formalités d'usage, le député congolais est descendu dans un hôtel de la place. Jusque là rien à fouetter. «Roger n'a nullement été inquiété durant son séjour», raconte un proche.
Le jeudi 30 août, Lumbala reçoit la visite de quelques membres des «forces de sécurité» burundaises. Que veulent-ils ? Les "visiteurs" parlent de «contrôle de routine». A l'issue de "l'inspection", le parlementaire est délesté de quelques objets personnels non précisés. Le vendredi 31 août, Lumbala se rend à l'aéroport de Bujumbura afin de prend un vol à destination de Paris. A sa grande surprise, son passeport diplomatique est saisi par des fonctionnaires se présentant comme étant des «agents de renseignements». « Nous devons vous entendre», lui disent-ils. A quel sujet? Silence radio. Lumbala invoque son statut et s'y oppose. Il est autorisé à regagner son hôtel. Sans le passeport.
Selon un de ses proches joint au téléphone par la rédaction de Congo Indépendant, le dimanche 2 septembre, Kalev Mutond, administrateur directeur général de la Sûreté congolaise (ANR), est arrivé aux alentours de 23 heures dans la capitale burundaise. Quel était le but de sa mission ? Etait-il venu prendre réception d'un «colis» destiné à «Joseph Kabila» ? Alerté par des « amis », Lumbala a quitté son hôtel pour se réfugier dans une ambassade occidentale. Il s'agirait de l'ambassade de Grande-Bretagne.
Depuis le déclenchement de la rébellion du M-23 dans la Province du Nord Kivu, il y a quatre mois, le pouvoir kabiliste est à la recherche de boucs missaires. Le régimpe en place tente désespérément de divertir l'attention de l'opinion en accusant certains acteurs politiques d'«intelligence avec les agresseurs». La presse kabiliste s'est livrée à un «lynchage médiatique» à l'encontre de Roger Lumbala et Antipas Mbusa Nyamwisi. Les deux politiciens sont accusés d'avoir été à Kigali in tempore suspecto. S'agissant de Lumbala, certains journalistes sont allés jusqu'à «témoigner» que le répondeur de son téléphone débitait des messages en français, en anglais et… en kinyarwanda. Questions : Roger Lumbala a-t-il échappé à un enlèvement organisé par Kalev Mutond sur ordre de
«Joseph Kabila» ? Les «services» burundais apporteraient-ils leur collaboration à l'ANR dans sa mission de répression des opposants congolais ?
A Kinshasa, le ministre des médias, Lambert Mende Omalanga, a affirmé mardi 4 septembre sans apporter le moindre début de preuve que Roger Lumbala a été "interpellé" et "intérrogé" par les "services de sécurité" burundais. Que lui reproche-t-on? Mende n'a pas été capable de répondre à cette question. Il s'est contenté de dire que l'ambassadeur du Congo démocratique à Bujumbura "suit la situation". Mende a raté l'occasion de se taire en ajoutant qu'on se trouve "face à un cas de présomption de haute trahison". Selon lui, la justice congolaise espère bénéficier de la "coopération" de la justice burundaise dans ce "dossier".
Au moment où ces lignes sont bouclées, Lumbala se trouverait depuis ce mercredi à l'ambassade d'Afrique du Sud. "Il n'a rien à se reprocher, dit son proche. Il attend de reprendre possession de son passeport pour rejoindre Kinshasa". Sur un ton teinté d'amertume, l'homme ajoute : «Il est triste de voir les forces de sécurité burundaises se comporter comme des vouyous à l'image des agents de l'ANR au Congo. On se demande bien à quoi a servi la lutte pour l'avènement d'un Etat de droit au Burundi menée jadis par l'actuel président, Pierre Nkurunziza. En chaque opposant, armé ou non-armé, sommeille un futur despote…».
Issa Djema/B.A.W
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