Crée le 10-09-2012-11h10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 10-09-2012 -16h20 PAR : OBSERVATEUR
On devait pourtant s'en douter depuis longtemps, car jamais à court d'imagination, nous aurions dû savoir que Kigali allait nous imposer un troisième front de bataille. Après le front militaire dans lequel il patauge sans succès jusqu'ici, il y a celui de la diplomatie qui commençait à bouger en notre faveur, mais qu'il parvient à retourner petit à petit.
A ces deux fronts sur lesquels nous nous battons à armes inégales, Kigali vient d'ajouter un troisième, celui des révélations. Qu'il dit détenir de hautes personnalités congolaises et de nos services des renseignements. A travers ses portes paroles, Kigali va plus loin. La RDC n'a ni gouvernement, ni armée, ni services spéciaux.
A ce stade la question à se poser est la suivante : avec qui Kigali négocie le retrait de ses troupes du Kivu ? Parce qu'il y a un vide en RDC, qu'est-ce qu'il attend pour occuper tout le pays ?
En tout cas les sorties intempestives des autorités rwandaises dans les médias internationaux ne relèvent ni du hasard ni d'un simple exercice de rhétorique.
En effet, à l'approche de la grande messe de la Francophonie, une pluie de révélations voulues fracassantes et totalement déstabilisatrices, s'abat sur la RDC. Elle vient, comme on le sait, de tous ces nuages accumulés dans le ciel des relations, jamais apaisées ni confiantes, qu'entretiennent la RDC et le Rwanda.
Des révélations, difficiles à vérifier, dans lesquelles sont citées pêle-mêle des personnalités congolaises qui auraient fait des confidences confondantes aux officiels rwandais.
Kabarebe parle de feu l'ambassadeur Augustin Katumba Mwanke qui n'est plus de ce monde pour réfuter ce qu'il lui attribue. Et les responsables des renseignements cités dans la foulée ne peuvent pas se présenter devant les caméras de la télévision pour démentir ce que l'on met dans leur bouche.
Qu'à cela ne tienne, nous n'allons pas servir de courroie de transmission au message que Kigali largue dans l'opinion pour mieux déstabiliser la RDC.
Qu'on se souvienne au moins. Avant de déclencher la guerre des révélations censées semer le désordre et la confusion dans l'esprit des Congolais, Kigali a vu, les yeux embués des larmes, tous les robinets qui l'arrosaient des dollars, de diverses provenances, se fermaient les uns après les autres.
Pour sortir de cette mauvaise passe, Kigali qui n'entend pas vivre diplomatiquement isolé, a multiplié les initiatives. Il se bat sur tous les fronts. Toutes griffes dehors, sa diplomatie se déploie aux quatre coins de la terre. A telle enseigne que petit à petit ses arroseurs commencent à prendre leur distance vis-à-vis de la RDC pour se rapprocher de nouveau de lui, jugé plus fiable et plus cohérent.
Qu'avons-nous fait pour perdre en si très peu de temps, et à peu de frais, un avantage qui nous était pourtant acquis ? Nos initiatives qui auraient pu s'inscrire dans la durée sont, les unes après les autres, pulvérisées par une diplomatie rwandaise toutes griffes dehors. Une diplomatie qui saute sur toutes les opportunités qui se présentent à elle.
Résultat ; à cause de tous les revers que nous accumulons, plus par distraction que par incompétence, nous risquons de devenir aux yeux des autres un problème pour le Rwanda. Nous risquons même d'être acculés à devenir une partie de la solution à la réalisation des objectifs de Kigali en RDC.
Pour éviter de tomber pieds et mains liés dans ce piège là, nous devons nous déployer autrement. Cela veut dire que nous devons comprendre que ce qui préoccupe le Rwanda, c'est l'espace pour faire paître son cheptel humain et animal. Et là il ne le trouve qu'en RDC.
En attendant, au niveau où il en est, il ne sait pas vivre sans toutes les aides, de toutes les formes qui lui viennent du monde entier.
Aussi, il ne conçoit pas, ou très difficilement, que la RDC puisse réussir le XIVè Sommet de la Francophonie sans qu'il en tire un précieux bénéfice diplomatique. Il faut éviter tout cela.
Après avoir virtuellement occupé le Kivu, Kigali aspire à foutre le bordel partout en espérant que les Congolais utiliseraient ces révélations pour renverser les institutions de la République. En priant que tout cela soit suivi par une retentissante guerre civile qui se développerait à travers tout le pays.
A travers ce qu'il raconte maintenant, Kigali est dans la logique de distraire les Congolais afin de mieux consolider ses positions, sur le plan militaire et diplomatique.
Nous ne nous en sortirons que si nous renonçons à nous battre sur le terrain que lui a préalablement délimité. Sortons de la défensive. Nous avons le sommet de la Francophonie pour lequel de gros sacrifices financiers, ont déjà été consentis. Mais, sent-on auprès de la population qu'elle attend de vivre un grand événement ? Dans tous les domaines, apprenons à anticiper. Sinon nous aurons toujours besoin des bouc-émissaires à la main pour justifier nos insuffisances. Ne donnons pas toujours l'occasion aux autres pour mieux nous juger en mal.
Kigali n'a pas réussi la guerre militaire. Il ne réussira pas non plus celle de ses révélations, visiblement fabriquées de toutes pièces.
Mankenda Voka
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