Vendredi 20 juillet 2012
Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) souhaite voir une force internationale être déployée immédiatement dans l'Est du pays pour neutraliser les groupes armés et assurer, par conséquent, la sécurisation de la zone frontalière commune avec le Rwanda, conformément aux résolutions prises par les présidents congolais Joseph Kabila et rwandais Paul Kagamé, en marge du sommet de l'Union africaine à Addis-Abeba (Ethiopie).
Les ministres congolais des Affaires étrangères, Raymond Tshibanda et de la Communication et des Médias, Lambert Mende Omalanga ont exprimé cette volonté jeudi 19 juillet au cours d'une conférence de presse animée conjointement.
Raymond Tshibanda a également exprimé la volonté du gouvernement congolais de saisir le Conseil de sécurité des Nations unies pour la mise en place de cette force qui sera chargée de surveiller la frontière entre les deux pays et de combattre ainsi les groupes armés actifs dans l'Est de la RDC.
"La conférence des chefs d'Etat et des gouvernements de l'Union africaine (UA) approcheront les Nations unies pour la partition qu'elles sont censées jouer dans cette grand œuvre musicale que nous allons mettre en place. Nous allons saisir, par écrit, le Conseil des Nations unies, le secrétariat exécutif, la présidence de l'UA et le secrétaire général des Nations unies de manière formelle avant la fin de cette journée", a déclaré Raymond Tshibanda.
Il a, en outre, affirmé que la RDC apporterait sa contribution pour s'assurer que cette force internationale à mettre en place réponde "aux garanties d'efficacité en terme des résultats attendus".
Par ailleurs, Raymond Tshibanda a indiqué que le gouvernement n'excluait pas que la force internationale soit une sous-composante de la Monusco, faisant remarquer au passage le rôle positif joué par la mission onusienne dans la sécurisation de l'Est de la RDC. Il a estimé que le débat devrait être engagé au Conseil de sécurité des Nations unies pour élargir le mandat de la Monusco, selon radiookapi.net.
" La force internationale ne va pas remplacer la Monusco "
Le secrétaire exécutif de la Conférence internationale de la Région des Grands lacs (CIRGL), Ntumba Luaba, qui est en tournée dans les onze pays membres de la CIRGL pour consulter les dirigeants au sujet de la constitution de cette force, a déclaré, jeudi 19 juillet, que la force internationale qui sera déployée à la frontière entre la RDC et le Rwanda, n'allait pas remplacer la mission onusienne mais plutôt la compléter. Cette force aura pour mission de contrôler la zone frontalière commune aux deux pays et combattre les groupes armés dont les FDLR et le M23.
Ntumba Luaba s'est exprimé au terme d'une rencontre avec le chef de la Monusco, Roger Meece. Les deux personnalités ont notamment discuté d'une éventuelle collaboration entre la Monusco et la future force internationale.
Le secrétaire exécutif de la CIRGL n'a donné aucun détail sur la mise en place de cette force, se bornant à affirmer que les ministres de la Défense des pays membres allaient bientôt se réunir pour en décider.
Par ailleurs, Ntumba Luaba a estimé qu'il était important que le mandat de la Monusco soit renforcé " pour lui donner la possibilité d'imposer la paix et de ne pas attendre que les groupes armés et les forces négatives attaquent pour riposter et aider les Forces armées de la RDC à riposter ". Il a cependant reconnu que le changement de mandat de la Mousco dépendait " du Conseil de sécurité des Nations unies et de son évaluation de la situation sur terrain ".
Le lundi 16 juillet, la société civile du Nord- Kivu a salué l'annonce de la mise sur pied d'une force internationale " neutre " le long de la zone frontalière commune entre le Rwanda et la RDC. Pour son vice-président, Me Omar Kavota, cette force devrait " œuvrer avec les casques bleus de la Monusco qui connaissent bien la région ".
Réunis en sommet interministériel, mercredi 11 juillet à Addis Abeba, les Etats de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) avaient recommandé la mise sur pied de cette force pour combattre les groupes armés actifs dans l'Est de la RDC. Les chefs d'Etat rwandais Paul Kagame et congolais Joseph Kabila avaient approuvé cette proposition quatre jours plus tard. Dans un document adopté, dimanche 15 juillet, les deux chefs de l'Etat avaient demandé aux Etats-membres de la CIRGL de " travailler avec l'Union africaine et l'Onu pour la mise en place immédiate d'une force internationale neutre pour éradiquer le M23 (…) et toutes les autres forces négatives dans la région des Grands Lacs ".
La mise en place de cette force est consécutive à l'insécurité récurrente prévalant dans l'Est de la RDC accentuée depuis le début du mois de mai par la création de la rébellion du M23, constitué d'officiers mutins issus de l'ex-rébellion du CNDP, qui combat les FARDC. Le gouvernement congolais accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion. Mais, Kigali continue à rejeter cette accusation.
Ces officiers, récemment radiés de l'armée, réclament l'application de l'application de l'accord de paix du 23 mars 2009 signé entre le gouvernement et le CNDP. Cet accord prévoyait notamment l'intégration des combattants rebelles dans l'armée et dans la police, ainsi que l'attribution des fonctions aux cadres civils de l'ex-rébellion.
Kléber Kungu
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