La RDC ne cache plus son ambition de passer à la phase d'exploitation du gaz méthane du lac Kivu. Le ministre des Hydrocarbures, Crispin Atama Tabe, l'a réaffirmé à l'ouverture des échanges entre experts (nationaux et internationaux) au restaurant Zamani de Gombe.
Les experts du ministère des Hydrocarbures se sont retranchés pendant deux jours, soit les 11 et 12 juin, au restaurant Zamani de Gombe pour des échanges sur l'exploitation imminente du gaz méthane du lac Kivu, situé dans la partie Est de la RDC.
Présent à la cérémonie d'ouverture de ces échanges, hier mardi, le ministre des Hydrocarbures, Crispin Atama Tabe, a réitéré tout l'intérêt que le gouvernement apporte à ces travaux, «dans l'espoir que ceux-ci conduiront à l'exploitation rapide et efficiente» du gaz méthane du lac Kivu. Il a inscrit ces échanges dans la vision du chef de l'Etat, Joseph Kabila Kabange, qui entend à partir du secteur des hydrocarbures donner une «grande lueur pour notre peuple et une rampe de lancement pour la reconstruction de notre nation en visant essentiellement le bien-être intégral de nos populations».
Trois thèmes sont au centre de ces échanges, à savoir l'exploitation du gaz méthane du lac Kivu, le monitoring et l'environnement ainsi que la production de l'énergie.
A l'occasion, les experts, tant nationaux qu'internationaux conviés à ces travaux, mettront à profit ces deux jours d'échanges pour aplanir leurs divergences sur les points de réinjections des eaux dégazées et de lavage ainsi que la méthodologie optimale d'extraction de gaz. C'est le vœu, du reste, exprimé par le ministre Atama qui a annoncé la constitution au terme de ces échanges pour «procéder à la délimitation des sites identifiés en concessions d'exploitation».
PRODUIRE LE CAHIER DES CHARGES
Mais, dans l'immédiat – et c'est l'une des motivations de ces échanges – il s'agit, a dit le ministre Atama, de parvenir à «améliorer le cahier des charges» pour permettre à la RDC de «passer à la phase d'exploitation du gaz méthane du lac Kivu» à l'instar d'autres pays de la région des Grands Lacs, à l'occurrence le Rwanda qui se trouve déjà en phase d'exploitation expérimentale.
C'est pour approfondir ce sujet que des experts des ministères et services concernés par la gestion de ce gaz se sont réunis du 29 mai au 8 juin 2012 pour réfléchir sur le cahier des charges, un document qui, selon Atama Tabe, «doit jouer le rôle de texte réglementaire en attendant le Code des hydrocarbures encore en discussion au Parlement et qui permettra aux exploitants de cette ressource énergétique de respecter la sécurité publique, la protection de l'environnement et les avantages socio-économiques en faveur des populations».
C'est donc ce cahier des charges, rédigé sur la base des prescriptions et des études des experts internationaux, qui sert d'instrument d'échanges entre experts congolais et internationaux, représentés pour la circonstance par Michel Halbwachs, Klaus Tietze et Matthieu Yalire de l'Observatoire volcanologique de Goma (OGV).
Il faut dire que l'importance que prend à ce jour le gaz naturel ouvre des perspectives, comme l'a si bien rappelé le ministre Atama, de la domination de cette source d'énergie par rapport au pétrole à l'instar du remplacement du charbon par les hydrocarbures liquides dans la deuxième moitié du 20ème siècle. Une piste que la RDC entend explorer pour diversifier ses sources d'énergie compte tenu des prix élevés des produits pétroliers et en prévision de son épuisement.
Le lac Kivu, à la frontière du Rwanda et de la RDC, présente une spécificité unique au monde : ses eaux profondes contiennent une gigantesque quantité de gaz dissous (3/4 de gaz carbonique, 1/4 de méthane). Selon des scientifiques, 50 milliards de m3 de gaz méthane exploitable dorment sous 250 m d'eau au fond du lac Kivu. Cette manne énergétique, si elle était exploitée, donnerait à la RDC une source d'énergie lui permettant de répondre à ses projets de développement.
Distribué par gazoduc ou comprimé puis transporté par camion, il pourrait éventuellement alimenter les activités du pays : cimenterie, sècherie de thé, brasserie, etc. Utilisé par des moteurs au gaz entrainant des alternateurs, ce méthane pourrait aussi alimenter en énergie électrique les deux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
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