Crée le 28-10-2013 11H10 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le lundi 28-10-2013 - 11H10 PAR :amiesorg-ARTV NEWS
Après trois jours de combats, l'armée congolaise a repris ce dimanche deux bastions rebelles : Kiwanja et Rutshuru. Les rebelles du M23 ont annoncé un retrait "sans combattre". Le Rwanda a-t-il décidé de ne plus soutenir le M23 ?
Coup dur pour le M23. En moins de trois jours, la rébellion a opéré un net recule sur le front du Nord-Kivu. Un premier front a été ouvert vendredi 25 octobre autour de la ville de Kibumba, à 25 km au Nord de Goma. L'armée régulière (FARDC) avait annoncé la chute de la ville samedi, mais les rebelles ont démenti. L'ONU, présente dans le secteur affirme que les combats se poursuivent sur zone, le M23 résistant toujours dimanche soir. Le gouverneur provincial, Julien Paluku, présent aux côtés des FARDC à Kibumba a annoncé «l'existence de deux fosses communes» dans le secteur. Il a réclamé une «enquête internationale pour aller établir les responsabilités et le contenu avec des spécialistes».
Le deuxième front s'est ouvert plus au Nord, samedi, autour de Kiwanja, à 80 km au Nord de Goma. Dans un communiqué, le M23 a annoncé son retrait de Kiwanja «sans combat» et a demandé un «cessez le feu immédiat» en menaçant de quitter les négociations de paix de Kampala. Un casque bleu tanzanien a été tué pendant les combats à Kiwanja. Dimanche en fin d'après-midi, alors que les combats continuaient à Kiwanja, Radio Okapi, la radio onusienne a annoncé la prise de Rutshuru, une importante place forte rebelle. Dimanche soir, Rutshuru et Kiwanja étaient aux mains des FARDC.
Comment expliquer les récentes victoires militaires des FARDC, connues jusque-là pour leur inefficacité ? Première raison : le soutien actif de la Brigade d'intervention de l'ONU (FIB), qui, avec un mandat offensif a joué un rôle décisif dans les succès militaires congolais. Deuxième raison : l'attitude du Rwanda, parrain de la rébellion du M23. Les nombreux rapports successifs de l'ONU sur les guerres du Kivu, ont toujours pointé le soutien, l'aide logistique, en armes, en hommes, en argent, de Kigali aux différentes rébellions (RDC, CNDP ou M23). Le Rwanda a toujours démenti. Mais à Kinshasa, il se dit qu'il n'y a "pas de victoire militaire rebelle sans la main de Kigali". Le Rwanda a-t-il lâché les rebelles ce week-end ? Peut-être pas complètement, mais le Rwanda a désormais un agenda diplomatique peu compatible avec le soutien ouvert à une rébellion. Le Rwanda siège depuis peu au Conseil de sécurité de l'ONU et reste donc sous pression et sous le regard de la communauté internationale. Kigali se retrouve sous le feu des critiques et certains pays rechignent à honorer l'aide financière au pays des mille collines. Kigali fait donc profil bas, ce qui agace sérieusement les militaires du M23, qui souhaiteraient en découdre avec les FARDC. La rébellion a d'ailleurs annoncé hier qu'elle désirait voir revenir l'ex-général CNDP Laurent Nkunda au Nord-Kivu, alors qu'il est actuellement détenu par le Rwanda. Un appel du pied à peine déguisé à Kigali pour solliciter si ce n'est leur soutien… du moins leur feu vert pour une contre-offensive rebelle. Pour l'heure, le M23 encaisse les coups… jusqu'à quand ?
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