Des enfants congolais autour de soldats de la MONUC, le 6 décembre 2008 à Goma © AFP/Archives Pascal Guyot |
Kinshasa (AFP) - La Mission de l'ONU en République démocratique du Congo (Monusco) a appelé jeudi les groupes armés actifs dans l'est du pays à libérer sans condition tous les enfants soldats dans leurs rangs, estimés à un millier selon un nouveau rapport couvrant la période 2012-2013.
"Presque 1.000 enfants ont été (...) recrutés par des groupes armés entre le 1er janvier 2012 et le 31 août 2013", ils était "âgés en 6 et 17 ans", a déclaré le chef de la Monusco, Martin Kobler, au cours d'une conférence de presse à Kinshasa.
"Des mesures concrètes doivent être prises pour (les) protéger (...), et j'invite tous les groupes armés à libérer sans condition tous les enfants de leurs rangs (...) 1.000 enfants soldats sont une atrocité; un enfant soldat, une tragédie", a souligné M. Kobler, résumant un nouveau rapport de la mission onusienne.
Ce document indique que trois groupes armés de l'Est, riche et chroniquement instable, comptent à eux seuls plus de 450 enfants soldats: la milice hutu congolaise Nyatura (190), la rébellion hutu rwandaise Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, 137) et le groupe armé essentiellement tutsi du M23 (124).
"Dans la majorité des cas, les enfants ont été enlevés et forcés de rejoindre les groupes. Certains ont rejoint volontairement après une promesse d?argent, d?éducation, d?emplois et autres avantages par les recruteurs. Ces enfants ont été utilisés comme porteurs, cuisiniers, espions, esclaves sexuels, gardes et combattants", précise un communiqué de la Monusco.
"Je le dis encore une fois: un enfant soldat, est un enfant soldat de trop", a martelé M. Kobler. "C'est le futur du pays. Les enfants doivent aller à l'école et pas combattre sur le champ de bataille. (...) Il faut vraiment demander aux forces négatives d'abandonner cette pratique de détruire la vie des enfants".
"Les enfants qui ont été recrutés sont victimes, témoins et auteurs d'atrocités", a encore souligné le chef de la Monusco, appelant "tous les acteurs de la RDC, le gouvernement, les partenaires internationaux, les acteurs de protection de l'enfant de la société civile afin d'aider à mettre fin au recrutement d'enfant".
D'après le communiqué de la Monusco, les enfants soldats ont notamment été "victimes et témoins d?autres violations graves des droits de l?enfant, telles que le viol, l?enlèvement, le meurtre et la mutilation".
M. Kobler a laissé entendre que le rapport pourrait être un outil précieux dans la lutte contre le recrutement d'enfants, qui a marqué quelques points, même si le nombre d'enrôlés reste "inacceptable".
Le rapport "montre des tendances claires sur la façon dont ces groupes armés recrutent des enfants", a résumé M. Kobler. Cela aidera la Monusco à "mieux comprendre comment prévenir cette violation grave des droits de l'Homme", à "mieux (...) répondre aux besoins des victimes" et à mieux "tenir les auteurs identifiés responsables de leurs actes".
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