Monday, October 14, 2013

AFRIQUE REDACTION Site d'actualité africaine et internationale . Rédacteur en chef : BONGOS Roger: Gouvernement d’ouverture à cause de l'illégitimité de Kabila : le cycle infernal

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Gouvernement d'ouverture à cause de l'illégitimité de Kabila : le cycle infernal
Oct 14th 2013, 07:23

Crée le 14-10-2013   06H20 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN|ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE.  Mis à jour le lundi 14-10-2013 - 07H39 PAR : LE POTENTIEL

 


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A chaque crise équivaut un gouvernement réunissant « tout le monde ». Ce cycle, caractéristique de la transition mobutienne, a la peau dure. Les Concertations nationales proposent, curieusement, de ressusciter ce mode de désignation des animateurs des institutions, qui les a vidées de leur substance.  Davantage affaiblies par « des combines et conciliabules », le contrat de confiance entre le souverain primaire et les animateurs des institutions fond comme neige au soleil au fil de temps. Puis recommence la crise avec son cortège de malheurs et de misères. Ce énième gouvernement « inclusif » consacre le cycle infernal.

Le partage entre les parties aux Concertations nationales est déjà décidé. Selon des sources, il revient que la Majorité s'arrogerait 30 postes ministériels contre 12 à l'Opposition et 5 à la société civile. 5 autres postes ministériels seraient réservés au chef de l'Etat. Nos sources se montrent formelles : le poste de Premier ministre restera à la plate-forme présidentielle, MP. Dans le package de l'opposition, les douze postes se déclinent en un vice-Premier ministre, six ministres titulaires et cinq vice-ministres. Jusque-là, les discussions tourneraient autour de la répartition des portefeuilles entre composantes.

Ce tableau réduit les Concertations nationales à une réunion de partage du pouvoir alors que la plupart des Congolais espéraient des solutions à la crise qui endeuille le pays dans sa partie orientale. Quant au chef de l'Etat, l'initiateur desdites Concertations nationales, l'occasion était offerte de recoller les morceaux, en récréant la cohésion nationale, mise en mal par des querelles internes en tous genres. Habituée à des combines, la classe politique a détourné les Concertations nationales de ce noble objectif pour remettre en service le démon dénommé pudiquement « partage équitable et équilibré des responsabilités ».

Malgré les mises en garde du chef de l'Etat, les politiques congolais, ont gardé par devers la main l'agenda d'un raccourci pour la prise de contrôle des affaires de l'Etat. De la Majorité à l'Opposition, nombre d'acteurs avaient trouvé en cette opportunité l'aubaine d'un retour aux affaires. A l'unanimité, les trois parties aux Concertations nationales ont quasiment forcé la main au chef de l'Etat lequel a fini par « écouter » et « comprendre » ses interlocuteurs.

Cette déclaration du chef de l'Etat a rassuré les tenants d'un gouvernement d'union nationale, ou de cohésion nationale ou encore d'ouverture. Pour les partisans de « la démocratie consensuelle », le chef de l'Etat devrait se départir de l'orthodoxie de la démocratie pour aboutir à la cohésion nationale tant recherchée. Un consensus semble avoir été trouvé dans le sens de mettre tous les acteurs ensemble pour une gestion apaisée de la chose publique.

Les mêmes causes produisent les mêmes effets

Depuis que la culture du partage du pouvoir, par voie des conciliabules a pris corps en RDC, l'histoire renseigne que la crise repart de plus belle. Sans remonter au déluge, la transition mobutienne est riche en illustration en la matière. Le premier gouvernement du genre se met en place avec Lunda Bululu (4 mai 1990 1er avril 1991). Il n'a produit que contestation et crise multiforme.

Le professeur Mulumba Lukoji (1eravril1991 - 29 septembre 1991), avec le gouvernement de transition élargi n'était qu'un coup d'épée dans l'eau. Aucune décrispation n'était venue au rendez-vous. Du gouvernement issu du Palais de Marbre II, du Premier ministre Etienne Tshisekedi (29 septembre 1991 - 1er novembre 1991), les mentions biffées lors de la prestation de serment ont eu raison de ce gouvernement. Pour combler le vide, Bernardin Mungul Diaka du RDR (1er novembre 1991 - 25 novembre 1991) a mis en place un gouvernement de Combat qui n'a duré que l'espace d'un matin. Après 25 jours d'administration du pays, l'Exécutif de Mungul Diaka a cédé le fauteuil.

Un gouvernement prétendument issu du fruit d'un partage entre la Majorité présidentielle et l'Opposition. Pour récupérer le contrôle de la situation, Jean de Dieu Ngunz-A-Karl i Bond de l'Uferi (25 novembre 1991 - 15 août 1992) a pris les commandes de l'exécutif à la tête d'un « gouvernement de large union nationale ». Des promesses les plus mielleuses avaient été formulées sur la requalification du vécu quotidien des ex-Zaïrois. C'est pendant le règne de ce gouvernement que l'épuration ethnique avait été opérée au Katanga.

La Conférence nationale souveraine impose à Mobutu de re-composer avec Etienne Tshisekedi dans un gouvernement de cohabitation (15 août 1992 - 18 mars 1993). Après le clash entre les deux leaders, c'est un lieutenant de Tshisekedi qui succède au sphinx à la primature. Faustin Birindwa (18 mars 1993 – 14 janvier 1994)  a mis en place un gouvernement éléphantesque ayant satisfait à l'exigence présidentielle d'un partage « kif-kif » ou fifty-fifty. La réforme monétaire initiée par ce gouvernement a accentué davantage la crise et la misère du peuple. Plusieurs zones monétaires ont vu le jour au pays, la cohésion nationale était complètement pulvérisée.

Le conclave initié par le président Mobutu et contrôlé entièrement par son camp n'a pu produire mieux que les résultats décriés. La descente aux enfers était inéluctable avec une transition qui n'en finissait pas. Le Haut Conseil de la République- Parlement de transition, va finalement jeter son dévolu sur Kengo Wa Dondo (6 juillet 1994 – 2 avril 1997), consacrant ainsi la fameuse « troisième voie ».

Ces gouvernements d'union nationale, prétendant intégrer toutes les tendances, ont eu le malheur de ne pas favoriser la cohésion nationale, encore moins la consolider. Chaque membre y venait avec un agenda caché. Conséquence : le gouvernement se transforme en un marché des dupes où l'intérêt de la population est sacrifié sur l'autel des intérêts égoïstes. La réédition de pareil gouvernement après les Concertations provoque déjà dans le chef de la population-souverain primaire- doute, incertitude, duplicité, agenda caché. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le nouveau gouvernement  va allonger la liste noire et pourrait laisser, à l'instar des précédents, des cadavres sur son passage.

L'abandon des cycles  électoraux de 2006 et 2011, malgré les imperfections enregistrées du fait de la CEI ou de la CENI, ne devrait pas couper l'élan du processus démocratique amorcé par le président Kabila. Le gouvernement à venir tend à remettre en service des conciliabules et autres combines comme moyen d'accès à la gestion des affaires de l'Etat. D'où, la République risque de piquer du nez. Il se dessine le spectre d'un plongeon dans un enfermement qualifié de cycle infernal par d'aucuns. 

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