Crée le 26-08-2013 10H00 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour jeudi 26-08-2013 - 10H25 PAR : CONGOINDEPENDANT
"Joseph Kabila"
"La démocratie, d'après l'idée que je m'en fais, disait Gandhi, devrait assurer au plus faible les mêmes chances qu'au plus fort. Le vrai démocrate est celui qui, grâce à des moyens purement non-violents défend sa liberté, par conséquent, celle de son pays et finalement celle de l'humanité toute entière".
Lorsque "Joseph Kabila" clamait, mi-décembre dernier, sa volonté de mettre sur pied un "cadre" devant réunir les représentants de toutes les forces politiques et sociales du pays en vue de "consolider la cohésion nationale", certains analystes se sont mis à rêver d'une "rupture". Ils ont cru apercevoir une ferme volonté de réformer un système politique brutal et prévaricateur. Un système qui suscite un vif mécontentement. Erreur.
Ouvrons la parenthèse. Après la chute du Mur de Berlin, novembre 1989, et sentant que ses alliés occidentaux d'hier commençaient à le lâcher, le maréchal Mobutu a initié des "consultations nationales". Objectif : donner aux citoyens l'occasion d'"évaluer" le fonctionnement des institutions du pays. Pour avoir muselé la liberté d'expression pendant longtemps, les "consultés" se sont littéralement défoulés dans une sorte de réquisitoire à l'encontre du régime en place. Fermons la parenthèse.
En lieu et place des "consultations nationales", "Joseph Kabila" a "créé" les Concertations nationales. Les participants ont été triés sur le volet. A quelques rares exceptions près. Une semaine après le discours inaugural prononcé par le "raïs" à l'occasion de l'ouverture de ce forum, il semble bien que l'initiateur de ce dernier est en passe de commettre la même erreur que le "Grand léopard".
Après son discours du 24 avril 1990 annonçant la fin du monopartisme, Mobutu Sese Seko tenait mordicus à rester "maître du jeu". C'est le sens de sa seconde allocution du 3 mai 1990 dite de "rectification". Une erreur fatale. La suite est connue.
A Kinshasa, "Joseph Kabila" tient à rester maître du jeu. Les "kabilistes" sont majoritaires dans les cinq "Etats-généraux" où se débattent les thèmes fixés par l'ordonnance présidentielle créant les Concertations nationales. Une semaine après, les débats peinent à prendre leur envol et à établir un diagnostic courageux sur les causes profondes du déclin de la cohésion nationale. Et pourtant, la "mauvaise gouvernance" serait dans tous les esprits.
Et si "Joseph Kabila" n'avait organisé les concertations de Kinshasa rien que pour faire entériner des mesures décidées à l'avance au sein du premier cercle de son pouvoir?
Il faut refuser de voir pour ne pas constater que l'homme qui trône à la tête du Congo dit démocratique depuis bientôt treize ans n'a pas l'étoffe d'un réformateur. Il excelle en promesses. Des promesses qui se sont révélées des simples slogans : "Ma priorité, c'est le social"; "Le Congo sera la Chine de 2011"; "Les Cinq chantiers"; "La révolution de la modernité"; "Congo, pays émergent" etc.
Comme ses pairs africains, "Joseph Kabila" aime le pouvoir. Il rêve d'un pouvoir présidentiel sans limite de mandats. Une "Présidence à vie". L'Ougandais Yoweri Museveni et le Rwandais Paul Kagamé seraient ses modèles de référence. Tous les trois paraissent décidés à s'accrocher à l'imperium en dépit des limites fixées par les Constitutions respectives de leurs pays.
En cette année 2013, le locataire du Palais de la nation se trouve dans une situation quasi-identique à celle du président Mobutu au cours de la première moitié des années 90. Ce dernier affrontait deux adversaires coriaces : une opinion nationale en quête du Changement et une "communauté internationale" soucieuse de ses intérêts. Pour le moment, "Joseph" n'a en face de lui que les forces politiques et sociales. C'est-à-dire l'opinion nationale. La très nébuleuse "communauté internationale" semble s'accommoder - pour le moment - "du diable qu'on connaît". Jusqu'à quand?
L'annonce bruyante du lancement du "recensement général" ne serait-elle pas la "nouvelle arme secrète" trouvée par le "raïs" pour rester calife à la place du calife au-delà de 2016? Les opérations de dénombrement de la population sont censées débuter en novembre 2013 pour s'achever ...en 2016.
L'Histoire a tendance à repasser les plats. L'Occident est réputé pour son cynisme. Malheur au pseudo-réformateur incapable d'anticiper et de lire les signes du temps...
Baudouin Amba Wetshi
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