Crée le 05-09-2013 09H33 | AFRIQUE REDACTION | REDACTEUR EN CHEF : ROGER BONGOS | SITE PANAFRICAIN |ACTUALITE NATIONALE, AFRICAINE ET INTERNATIONALE. Mis à jour le jeudi 05-09-2013 - 10H59 PAR : ARTV NEWS
La colline où ils se trouvent a été reprise le 29 août par les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23) à l'issue de très violents combats dont on ignore toujours le nombre de victimes.
"On consolide nos positions", explique le lieutenant-colonel Olivier Hamuli en montrant la ville de Goma, qui s'étale à une quinzaine de kilomètres au sud. De son poste, la capitale du Nord-Kivu, dans l'Est du pays, à la frontière avec le Rwanda, était encore à portée de mortier de la rébellion il y a une semaine.
Des trois antennes de Kibati il n'en reste plus que deux: celle du milieu est à terre, détruite par l'artillerie des FARDC lorsque l'armée tentait de déloger ses adversaires.
Un peu plus bas, des femmes, bébé sur le dos, s'affairent dans un champ de patates douces. Sur la route, au milieu de la localité de Kibati, des commerçantes de Goma viennent depuis deux jours vendre leurs marchandises aux militaires qui ont tout juste touché leur solde.
"Ils se comportent très bien, ce ne sont pas des voleurs. Ils ont de l'argent", lance l'une d'entre elles.
Les eucalyptus pliés en deux et les maisons détruites témoignent de l'intensité des derniers affrontements.
Devant l'une des habitations de bois qui menace à tout moment de s'effondrer, quelques chèvres broutent et des femmes cassent des cosses de haricot. "C'est ma maison", explique une vieille femme. Cette déplacée raconte que c'est la première fois qu'elle retourne chez elle depuis trois mois: elle est venue cultiver son champ, mais rentrera ce soir à Goma.
Car la retenue est de mise à Kibati. Si beaucoup d'habitants sont venus ces derniers jours s'approvisionner et vérifier ce qu'il restait de leurs biens, aucun ou presque ne se risquera à y passer la nuit.
"Le M23 est encore tout près", glisse un chauffeur de moto taxi.
"On vient et on repart"
La guerre a "détruit ma maison", ajoute l'homme, "on ne rentre pas tout de suite car on a toujours peur de l'ennemi". "Lorsque l'on dira que l'ennemi a pris fuite nous rentrerons", assure-t-il déplorant les pertes de ses cultures: "on a pillé mes haricots, le M23 a mangé mes maïs".
A mi-distance environ sur la route de Goma, la même prudence s'observe à Kanyaruchinya, évacuée le 31 août par les rebelles.
Près du nouvel état-major régional de l'armée congolaise, une file de déplacés se dirige vers la capitale provinciale, transportant à dos d'homme des vivres dans de gros sacs de toile ou des fagots de bois.
"On a commencé à revenir ici après les combats de vendredi", explique Gustave Bwiko Kazamarande, un agriculteur de 30 ans qui porte sur la tête du bois vert qu'il compte transformer en bois de chauffage.
"Mais on vient et on repart, car il y a encore des bombes non explosées. On nous a dit qu'il fallait attendre", poursuit ce père de quatre enfants, qui raconte être hébergé dans des églises ou des écoles à Munigi, tout près de Goma.
"Les vaches du M23 ont mangé tout ce qu'il y avait dans mon champ", affirme-t-il, faisant référence au bétail qui accompagne les rebelles, "mais lorsque nous en aurons l'autorisation nous allons rentrer."
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